Ma vie - Mes rêves

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? peut-être les deux... Tout ce que je pouvais percevoir n’était que des cris, des hurlements, des « que s’est-il passé ?»... Oui que s’est-il passé ? Où suis-je ?
Je m’efforçais pour ouvrir les yeux en vain, je voulais demander pour comprendre mais ma langue restât muette ; et de plus en plus tous ces voix autour de moi devenaient lointain, les ténèbres s’épaississaient, mes forces m’abandonnaient, je ne sentais bientôt plus mes membres, j’avais cette sensation de tomber dans une fosse obscure sans fond... Voyant tout défiler, de la petite fille courant dans les champs à poursuivre les sauterelles à mes moments de fous rires au lac avec mes frères...
Alors que je sentais mon cœur s’emballer, ma gorge sécha, ma poitrine pesa, mes pensées s’entremêlèrent, et je commençai par m’étouffer laissant les ténèbres m’emporter sans force pour leur résister...
Je suis issue d’une famille pas aisée, mais mes parents se battent bec et ongles pour nous même si ce n’est pas toujours facile de relier les deux bouts. Fille unique parmi 4 frères, mon nom est Samira et je fais parti de ses jeunes rêveurs de l’Eldorado.
D’où je viens, une fille ça ne va pas à l’école disaient-ils, mais moi je m’en fichais pas mal d’eux. J’ai tenue tête a tous mon père, mes frères y compris, pour décrocher mon Baccalauréat. Ma folle détermination a toujours causé problème dans tout le village, surtout que moi j’ai plusieurs fois refusé leur histoire de mariage avec le fils du grand prêtre du village.
J’ai débarqué en ville un Jeudi soir dans les environs de 18H et pour moi c’était ma première fois d’arriver à la grande Capitale. Tous ces lumières aveuglantes, ces voitures d’ouf, ces bars pleins de monde qui s’éclatait... Ah oui c’était du vrai spectacle... mais moi je voulais plus que ce que je voyais.
Je n’étais pas venue en ville pour y rester étudier mais je venais passer un concours de bourse pour l’étranger dont m’avait parler mon directeur d’école et c’était lui qui me conduisait sur sa vieille moto pas très commode. Il m’avait ainsi donc promis de mettre tout ses relations sur le coup pour me faire gagner la bourse ; et pour moi c’était la chance de ma vie.
Arrivés nous fîmes loger dans une superbe et grande maison où habitaient une grande dame, elle était fort belle, imposante, mais pas trop souriante. Elle nous installa, puis nous invita à manger avec elle et ses deux fils. Je suis une fille très ouverte audacieuse ayant l’approche facile mais la nuit-là ce n’était pas pareil. Je ne puis rien manger, j’eusse des difficultés à me sentir à l’aise dans cette maison. Je retournais dans ma chambre, où j’attendais mon Directeur pour lui demander qui était cette femme chez qui on logeait et comment allons faire pour la bourse le lendemain. Je ne puis lui parler, tellement le voyage m’avait exténué que le sommeil me prit aussitôt que je tombais sur le lit.
Tôt le matin au premier chant du coq je me leva. Je pris ma douche et je restais assise dans ma chambre attendant que mon directeur vienne me chercher pour le dépôt des dossiers pour le concours... Mais en vain
Tout cela commençait par m’inquiéter, ne faudra pas que je rate ce concours pour aucune raison au monde, me dis-je.
Je sortis alors et je vis la dame assise dans son canapé au salon suivant une émission télé. Sans avoir répondu à mon bonjour elle me tendit une enveloppe. L’air étonné je m’approchais et je pris l’enveloppe tout en lui demanda où était mon directeur. Elle se contenta de me fixer d’un regard méprisant et m’ajouta va lire. Confuse je retournai dans ma chambre me demandant que signifiait tout cela ; une lettre signée par le directeur ; que disait-il ?
Je n’en croyais pas mes yeux... je lus et relus la lettre. Une seule chose résonnait dans ma petite tête: comment ont-ils pu ??? Le directeur, mes frères, mon père aussi, les anciens du village ! ils étaient tous de mèche ! y’a jamais eu de bourse pour moi ! mais comment ont-ils pu ?
Je levai mes yeux mais les couleurs ont disparu, plus de sons ni parfums ; l’espoir me laissa et mes plus sombres peurs et peines m’enrobèrent. Ma respiration s’accéléra, mon sang bouillonnait, tellement remontée que j’en eue l’envie De vomir.
J’allais devenir la domestique de cette famille, leur bonne à tout faire ! Et ma bourse ? où est-elle passée ? Toutes ces années de dur labeur à se donner à fond pour mon baccalauréat... et eux du jour au lendemain ils veulent tous détruire, mes rêves, mes ambitions, mes efforts, c’était toute ma vie.
J’eus l’impression que le ciel me tombait sur la tête, et mes pauvres épaules ne pouvant le porter. Je faisais des pas pour me calmer mais j’avais l’impression que la terre tremblait sous mes pieds... Colère amertume mépris tristesse tout un tas de sentiments s’emparât de mon âme...
Au fond de moi je hurlais, mais ici j’avais perdu ma langue... Je ne peux pas l’accepter, j’étais une fille trop fière je ne pourrai jamais sacrifier mes rêves pour si peu ; coincée dans cette maudite maison pour pratiquement toute ma vie.
Ma colère s’enflamma me dotant d’une force que je ne pouvais la retenir... Je ne m’étais pas rendu compte de quand j’ai pris mes jambes au cou et sorti brusquement de la maison tout en les ignorant. Je courus comme jamais ne sachant pas ma destination ; tout ce que je voulais c’est être loin de ce mensonge, de cette trahison qui allait tout me prendre. Je ne pouvais m’arrêter...
Soudain, Un fort bruit de klaxon m’arrêta nette... A peine j’eusse remarqué la voiture taxi rouge fonçant sur moi que je me retrouvai par terre, inerte comme une feuille morte
Mes sombres ténèbres s’épaississaient, m’englobant peu à peu.
D’un silence sinistre et mélancolique ils m’envoutaient, mon corps les suivit, mon âme aussi, malgré que je me débattisse pour rester accroché à ce monde. Je les suivis, lentement tout au fond, Ténèbres et silence me paraissaient plus gai que cette vie de rêve brisé...
J’ai beau lutté, mon parcours finissait là. Sur cette chaussée, Père et Mère, frères et sœurs, amis et inconnus, mensonge et trahison je vous dis Au-revoir.