L'excursion

« Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés? Peut-être les deux. » Seul et triste, le soleil plongeait dans l'océan atlantique laissant derrière lui des traînées d'or au moment où les ténèbres commençaient déjà à s'éparpiller dans la nature. L'air devenait de plus en plus doux. Dans la mer en bleu Marine se formaient de petites vagues qui se surmontaient les unes des autres. Au dessus de l'océan, des oiseaux s'organisaient en formant des figures géométriques qui de surcroît embellissaient la vue. Le paysage sonore était bruissant de cries d'oiseaux et des tombées de vagues. Ah! Comme la vie est plein de magnificence . Quoi qu'il en soit, ce point de vue ne pourrait être le mien puisque les choses apparaissaient comme si le monde était devenu un fardeau reposant sur mes épaules. Ma vie ne cessait de s'endurcir du jour au lendemain. Assis, debout, couché parfois je marchais sur la plage . Au début, c'était mes seules préoccupations. Une heure, un jour, une semaine je ne connaissais plus la durée. Je savais juste que j'avais vu des jours naître puis succéder par des nuits. J'imagine que le pourquoi commence a vous trotter.

Un dimanche , comme de coutume dans mon village, mes deux amis et moi avions décidé d'aller à la pêche. Mon meilleur ami emprunta une pirogue à son oncle. Il était pêcheur et travaillait avec lui. Il était notre capitaine. Pour la première fois, c'était plus qu'une partie de pêche mais un aventure. J'avais à peine dix-huit ans. J'avais pas demandé l'autorisation à mes parents, sachant qu'ils ne me le donneront jamais. M'exposer à un promenade si risqué ne ferait jamais partie des choses permises. Pour des mesures de sécurité, nous avions porté des gilets de sauvetage et des capotes en toile. Nous montions à bord de la pirogue puis le capitaine dirigea la barre vers le Nord-est. Nous avions mis deux heures de temps dans la même direction. La pêche n'avait encore rien fourni de bon, que la faim, la soif et la fatigue causait par le bruit incessant du moteur ainsi que le grincement produit par la pirogue. En effet, ce dernière était un peu vieille. A un moment, nous apercevions un groupe de poissons comestibles que l'on poursuivait un quart d'heure avant qu'elle atterrisse dans nos filets. Nous étions hyper content puis chantâmes en chœur. La cale était remplie de gros poissons. La joie reflétait sur nos visages. Sur le chemin de retour, le capitaine avait perdu la boussole par mégarde mais il disait avoir reconnu le chemin or ce n'etait pas le cas. À la tombée de la nuit, nous ne voyions ni littoral ni lueur du village. J'avais peur et le désarroi m'envahissait. Je commençais à regretter. Tout d'un coup, soufflait de violents vents accompagnés par une forte pluie qui l'avait rendu terrifiant. La mer s'agita. Unevague d'environ cinq mètres écrasa la pirogue. Nous tombions tous dans l'eau. Nous lançames des cries de désespoir. Heureusement, nous avions des gilets de sauvetage. On s'accrocha sur une planche venant des débris de la pirogue tandis que le courant marin nous éloignait du lieu du naufrage. Nous étions seuls perdus au milieu de nul part. Il n'y avait que le noir comme si nous étions au plus profond de l'enfer rêvant qu'un bateau nous trouvera avant que la mort nous survienne. Trop fatigués, mes amis s'endormaient sur la planche alors que je restais éveiller.

Pendant l'aurore, j'avais aperçu un îlot de pierres et je les avais réveillé . Une fois sur le littoral, nous avions fait le tour de l'étendue mais le petit île était vide et stérile. Découragés, nous décidâmes de trouver une solution qui n'était que de demander le secours de Dieu. Nous nous lancions promptement dans la recherche de nourriture. J'avais essayé de désaliniser l'eau de la mer pour en jouir de son utilité mais cet expérience avait uniquement réduit le taux de sel. Ne pouvant pas pêcher de poissons par manque de moyens, nous nous regalions avec des coquillages, des oursins, des fruits et des crabes. Mon ami malick était allergique aux crustacés qui enflaient son visage. Nous consacrions quelques temps à prier, à glorifier Dieu et à demander son secours. La nuit, nous dormions dans une grotte pas loin de la plage tout en faisant le tour-à-tour pour prêter attention aux bateaux qui pourrait passer. Quant à Malick, son état de santé ne faisait que s'empiré. Parfois, je regardais autour de moi et j'observais un bateau. Je lançais des cries de joie or c'était qu'une illusion. Ma vie quotidienne avait totalement changé. J'avais préféré que cette situation ne soit qu'un cauchemar éphémère. Après plusieurs jours, un navire de commerce passait près de l'îlot puis deux membres de l'équipage sur la proue nous virent et nous faisaient des signes. Debout, je les contemplais en souriant puisque je n'avais plus la force de crier. Cheikh était comme un paralysé et malick était déjà mort Cette fois, c'était pas une rêverie mais la réalité. On nous embarqua et nous amena à leur destination. Je doutait même pas de leurs personnalités. Mon seul desir était de quitter ce lieu.

Une fois au village, cheikh était guéri et la dépouille de malick fût enterré. Quant à moi, la mort de mon ami m'avait troublé. J'arrivais pas à croire qu'il était mort. C'était la première fois qu'un proche mourut.
Tantôt, je me rendais la vie compliquée et parfois je restais longtemps en marge de la société. J'arrivais pas à comprendre et les gens aussi ne supportait plus mes comportements étranges. J'étais vraiment dans le noir.