Abandon

je fouille mon cerveau à la recherche des mots si j'en trouve, je suis beau si non j'ai des maux

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux. La tempête s’est abattue sur moi. Moi qui me croyais trop fort. Moi qui croyais être le plus intelligent. Je me croyais impassible. Maintenant je me sens vaincu. Je ne vois plus rien. Tout est sombre. Où suis-je ? Que m’est-il arrivé ? Je suis déçu. Je suis désespéré. Je n’ai plus envie de vivre. Ne suis-je pas mort ? Je n’en sais plus rien. Je suis perdu dans le noir. J’ignore si j’avance. J’ignore si je recule. Je pue la tristesse. Je pue le malheur. Le monde s’est effondré sur moi. Je n’ai plus la force de me battre. Nul ne peut me délivrer. Je suis perdu à jamais.
Pourtant ma vie était un rêve. Un très beau rêve. Je m’étais noyé dans un océan de bonheur. Je ne nageais pas. J’étais figé. Tout était rose. Tout était beau. J’étais envié. Je n’envié personne. Je n’avais qu’une sensation : celle du bonheur. J’étais satisfait. Il n’y avait pas plus heureux que moi ; C’était impossible. J’étais dans un autre monde. Je m’étais accroché à l’arbre du bonheur. Plus rien ne pouvait m’atteindre. J’étais vivant. Je me sentais bien dans ma peau. J’avais trouvé l’amour. L’amour m’avait trouvé. On marchait ensemble. On courait ensemble. On planait ensemble. Main dans la main, on naviguait dans l’océan du bonheur. Le bonheur à l’état pur. Tout était beau. Une beauté sans pareille. Voilà comment elle était. Elle, l’amour de ma vie.
Tout est passé si vite. En une fraction de seconde, le soleil s’est éteint. Les étoiles ont arrêtés de briller. Il n’y avait plus rien. Si ce n’était du noir. Oui la rose est tombée. Oui elle est partie ; elle est partie je ne sais où.je ne la vois plus. Je ne la sens plus.je l’ai perdu de vue. Elle est partie pour son ultime voyage. Elle ne reviendra pas. Je voulais qu’on parte ensemble. Elle ne m’a pas prévenu. Elle ne m’a pas dit au revoir. Je me suis débattu. Oui je me suis battu. J’ai crié. J’ai pleuré. Je me suis lamenté. J’ai perdu la voix. J’ai eu les joues mouillées. Mes larmes ont beaucoup coulés. J’ai eu les yeux ensanglantés. Oui du sang a coulé sur mes yeux. J’ai perdu l’appétit. J’ai commencé à m’aigrir. Oui j’ai perdu du poids. La tristesse m’a englouti. Je suis submergé. Je suis dépassé. Qui peut me ramener en arrière ? Qui peut me ramener au premier soir de notre rencontre ? Ramenez-la-moi ou ramenez- moi à elle. Dois-je l’attendre ? Dois-je la rejoindre ? Je suis perdu. Je suis confus.
Elle était belle. Elle était très belle. Elle avait un joli cœur. Elle avait un beau visage. J’étais bluffé. Oui sa beauté m’avait bluffé. La beauté de son regard était indescriptible. C’était magnifique. Non c’était plus que magnifique. Son regard m’éblouissait. J’aimais être regardé par la reine de la beauté. Oui c’était la plus belle. Elle était plus belle que cendrillon. Elle était plus belle que blanche neige. Chaque mot qu’elle prononçait, était accompagné d’un petit sourire. C’était magnifique de la voir écarter les lèvres. Je ne la regardais pas. Je l’sculptais. Oui c’était un œuvre d’art. Je ne l’écoutais pas. Je mâtais sa voix. Elle était douce. C’était ma musique. Elle était splendide. J’aimais marcher derrière elle. Elle défilait comme une mannequine. C’était beau à voir. C’était beau de la regarder ; qu’elle soit assis ou debout, qu’elle marche ou qu’elle court. Oui elle aimait faire du sport. Elle était la fille de mes rêves. Elle était la femme de mes prières. Elle était belle, elle était bonne. Sais-je ce que j’ai perdu ? Oui je le sais. J’ai perdu ma vie. Je ne sens plus son parfum. Je ne sens plus la tendresse de sa paume. Je n’ai plus de vie. Je n’ai plus rien si ce n’est mes larmes, ma tristesse, mes regrets...oui j’ai des regrets. Je regrette de ne pas lui donner assez d’amour. Pourtant je l’ai aimé de tout mon cœur ; je l’ai aimé de toute ma vie ; je l’ai aimé de toutes mes forces mais ce n’était pas suffisant. C’est loin d’être suffisant. Je pouvais l’aimé plus. Je devais l’aimé plus. Elle ne s’est jamais plaint parce qu’elle était gentille. Elle était très gentille. Elle voulait que je sois heureux. J’étais heureux. J’étais très heureux. Elle avait le don de plaire et la force de ne jamais être déplaît. La reine des beautés était allergique à la colère. Oui elle ne se fâchait jamais. Elle me prenait pour son maitre, son guide ; elle s’orientait à moi. Mais la vérité c’est qu’aujourd’hui je suis perdu. J’ai perdu ma boussole, j’ai perdu mon repère. Je ne sais plus où je vais et j’ai oublié d’où je viens. Le soleil s’est éteint et les étoiles n’ont plus la force de briller. Tout est sombre. Tout est noir. Je ne vois plus rien. Je suis dans le noir.
J’aimerais que les forces de l’ordre m’arrêtent. J’aimerais qu’ils me menottent. J’aimerais qu’ils me présentent au procureur. Je dois répondre de mon acte. Je suis responsable. Je me sens coupable. J’ignore où je suis mais, je devrais être dans un trou, pieds poings liés parce que je me sens responsable. Oui je suis responsable, je suis coupable. Que quelqu’un me dénonce, que quelqu’un m’arrête. Jetez-moi dans un trou. Oui jetez-moi dans un trou noir, plus noir que là où ma conscience m’a jeté. Oui ma conscience m’a jugé et elle m’a condamné à une longue et lourde peine. La peine est longue, la peine est lourde mais ce n’est pas assez. Je trouve que la juge est clémente. Je trouve qu’elle est subjective. Libérez-moi et rejugez-moi car je mérite pire que ça. Je suis responsable. Je suis coupable. Oui c’est à cause de moi si le soleil s’est éteint. C’est à cause de moi si les étoiles ont arrêté de briller.
L’arbre n’avait qu’un seul fruit. Le fruit était mûr. Le fruit était bel. Le fruit faisait saliver. Tout le monde voulait le fruit. Tout le monde convoitait le fruit. Il y’en a qui voulait l’acheter. Oui ils étaient prêts à débourser une fortune. Oui ils avaient les moyens. Et oui le fruit en valait la peine. Le fruit valait des millions. Non il valait des milliards. Les richards étaient prêts à enchérir. Oui il devait y avoir une vente aux enchères parce que la marchandise était pure ; elle était hors paire. Vous ne la trouverai nulle part ailleurs. Elle était unique. Hélas ! Chaque jour à son lot de rejeton. Oui les richards se sont fait expulsés parce qu’ils avaient tout, sauf la bonne information. Oui ils avaient les voitures de luxes, les montres en or ; ils avaient les beaux costumes et ils avaient les meilleurs coiffeurs. Ils avaient tout ce qu’il faut mais, il leur manquait une chose capital : la bonne information. Oui il leur manquait la bonne information et ils se sont ridiculisés. Oui ils étaient tous ridicules. Ils ont voulu acheter ce qui n’était pas à vendre ; ce qui était gratuit. Il fallait juste s’en montrer digne. Ce que j’avais compris. Je les ai tous coiffé au poteau. Oui je me suis accaparé d’elle et je l’ai fait quitter sa demeure un vendredi soir dans un lieu sacrée. L’assemblé était auguste. Ce fut le début d’un long séjour au royaume du bonheur. Oui j’ai épousé la reine de la beauté. Je suis devenu son père. Je suis devenu sa mère. Je suis devenu son frère. Je suis devenu son ami. Maintenant, je me devais d’assumer mes rôles.
J’ai failli à ma mission. Oui je l’ai abandonné le jour-j. oui le jour où elle devait être délivrée. Le jour où elle allait devenir maman. Le jour où elle allait me faire gradé. Oui j’allais devenir père. Je l’ai abandonné aux ultimes secondes du match. Je n’ai pas osé franchir la porte. Je l’ai abandonné à son sort. Elle était seule. Elle était toute seule. Je ne lui ai pas tenu la main. Je l’ai laissé tomber et elle ne s’est pas relevée. Elle n’a pas pu se relever. Comment pouvait-elle se relever ? Elle était épuisée. Comment pouvait-elle ne pas être épuisée ? Elle m’a portait pendant six cent trente jours. Je n’ose pas imaginer ce qu’elle a vécu. Et au moment où elle allait me décharger, j’ai fugué. Oui j’ai désisté. Je l’ai abandonné. Pourquoi l’ai-je abandonné ? Étais-je dans le noir ou avais-je les yeux fermé ? Peut-être les deux.