Il y a certainement un moment dans la vie où l'on doit décider qu'elle commence : que ce soit la première fois que l'on prononce le mot "simili" ou tout simplement le jour de notre naissance. Chacun se veut unique et tous le disent : "Moi, je suis unique" ce à quoi on leur répond "Moi, je suis comme toi. Unique." Voilà pourquoi il y a toujours des bouchons. Ils prennent toujours la même route et la même sortie. Prenez votre carte, et faites votre itinéraire : voyez d'où vous êtes, ou avez décidé de partir (que ce soit ce moment où la cigogne vous a fait tomber dans la cheminée ou celui où vous vous êtes retrouvé à peindre des roses blanches en rouge) et écrivez-la, votre route, ce chemin que vous avez fait depuis. En voici un qui, espérons-le, n'influencera qu'un tout petit peu.
La petite fille est seule derrière un arbre, elle parle aux fourmis et l'arbre s'en mêle. Plus loin, il y a l'arbre aux fées, qu'elle entend rire mais jamais ne voit s'envoler. Et brusquement, elle bifurque, la solitude prend fin ; d'une enfant à la chevelure dorée est venue, tendue, la main. S'ensuit un chemin droit, sans bosse ou d'eau d'âne, parfait, que, main dans la main, les petites filles ont traversé. Neuf minutes et soudain, la blonde part au Sud ; l'autre reste aux Hauts. La route prend un tournant inattendu, elle devient étrange, bossue, noire et rêche : la revoilà seule sur le chemin, qui, pourtant bien plus sombre, semble être le sien. Elle laisse pénétrer des tas de questions : la course ralentie, elle les entend, murmurées, chuchotées, presque cachées, mais bien présentes : "une femme qui embrasse une autre femme, c'est dégoutant, non ?" "Encore un Arabe, qu'est-ce qu'ils font, ces voleurs, dans notre pays ?" Les yeux grands ouverts, elle prend conscience du monde : cette route lui en fait faire le tour, et déjà elle regarde en arrière. Mais devant elle, quelque chose a attiré son regard : là, sur l'aire, des livres, par centaines, bien différents de ceux d'avant. Et voilà que dans sa tête résonnent les mots de Molière, dont les farces l'ont enchantées, ceux de Jane Austen, dont elle a adoré "Emma" et "Orgueil et préjugés", puis viennent ceux de Maupassant, Lemony Snicket, Dan Brown, Susanna Clarke, Neil Gaiman, et enfin la talentueuse J. K. Rowling et son héros de l'ombre, tout de noir vêtu... Puis tout s'accélère, la religion devient une "explication" bien humaine à ce que la science n'a pas encore pu prouver, la galaxie d'Andromède se rapproche de manière fulgurante, les grains de matières la percutent sans cesse, la Terre tourne à toute vitesse, la pression la presse, mais elle ne le sens pas... Hors d'haleine, elle cherche un panneau de sortie, à droite, à gauche de cette route sans merci : l'un indique "soit comme tout le monde", en blanc sur du bleu, et l'autre "soit comme tout le monde", en bleu sur du blanc. Dans sa course, elle rencontre ces gens, ceux qui la traitent de chinoise et jettent des pierres aux génies ; ceux qui refusent la science et font de l'intelligence leur bouc émissaire ; celui qui n'aime pas les noirs, celui qui n'aime pas les Arabes ; l'homme qui pense que la femme n'est qu'un objet, un ventre, une cuisinière et enfin une mère, et la femme qui pense qu'un homme n'a pas le droit d'être féministe... C'est trop pour elle, alors elle s'arrête, là, au milieu de la route, et plonge dans le terrier du lapin Blanc, dans son monde absurde mais réconfortant... Elle danse le quadrille des homards, fait la course au Caucus, vide ses poches de dragées, devient la mère adoptive d'un cochon, prend le thé avec trois fous bloqués sur six heures et finalement, joue au croquet avec des Flamands roses... Revenue, elle avance plus sereinement sur le chemin de la vie : ici est au moins un monde pétri de logique, ici est un endroit où lorsqu'elle demandera "Où sommes-nous ?" un chat ne lui répondra pas : "Eh bien... ici." C'est une route que chacun emprunte mais dont peu ne suivent pas les premiers panneaux indicateurs... Elle, finalement, s'est arrêtée sur l'Aire de la tolérance, où racisme, sexisme, homophobie et tout ce genre de choses sont bannis, elle a fait le plein d'essence dans les livres de Science et les romans d'incroyables personnages, et a eu affaire aux radars, car elle demeurait, dans sa tête et dans son coeur, sûr de la justesse de ses actes.
Suis la tienne, sillonne-la, profites-en, et mords-les, ces imbéciles, mais surtout, n'oublie pas : fais en sorte qu'elle soit unique. Le feu est vert !
La petite fille est seule derrière un arbre, elle parle aux fourmis et l'arbre s'en mêle. Plus loin, il y a l'arbre aux fées, qu'elle entend rire mais jamais ne voit s'envoler. Et brusquement, elle bifurque, la solitude prend fin ; d'une enfant à la chevelure dorée est venue, tendue, la main. S'ensuit un chemin droit, sans bosse ou d'eau d'âne, parfait, que, main dans la main, les petites filles ont traversé. Neuf minutes et soudain, la blonde part au Sud ; l'autre reste aux Hauts. La route prend un tournant inattendu, elle devient étrange, bossue, noire et rêche : la revoilà seule sur le chemin, qui, pourtant bien plus sombre, semble être le sien. Elle laisse pénétrer des tas de questions : la course ralentie, elle les entend, murmurées, chuchotées, presque cachées, mais bien présentes : "une femme qui embrasse une autre femme, c'est dégoutant, non ?" "Encore un Arabe, qu'est-ce qu'ils font, ces voleurs, dans notre pays ?" Les yeux grands ouverts, elle prend conscience du monde : cette route lui en fait faire le tour, et déjà elle regarde en arrière. Mais devant elle, quelque chose a attiré son regard : là, sur l'aire, des livres, par centaines, bien différents de ceux d'avant. Et voilà que dans sa tête résonnent les mots de Molière, dont les farces l'ont enchantées, ceux de Jane Austen, dont elle a adoré "Emma" et "Orgueil et préjugés", puis viennent ceux de Maupassant, Lemony Snicket, Dan Brown, Susanna Clarke, Neil Gaiman, et enfin la talentueuse J. K. Rowling et son héros de l'ombre, tout de noir vêtu... Puis tout s'accélère, la religion devient une "explication" bien humaine à ce que la science n'a pas encore pu prouver, la galaxie d'Andromède se rapproche de manière fulgurante, les grains de matières la percutent sans cesse, la Terre tourne à toute vitesse, la pression la presse, mais elle ne le sens pas... Hors d'haleine, elle cherche un panneau de sortie, à droite, à gauche de cette route sans merci : l'un indique "soit comme tout le monde", en blanc sur du bleu, et l'autre "soit comme tout le monde", en bleu sur du blanc. Dans sa course, elle rencontre ces gens, ceux qui la traitent de chinoise et jettent des pierres aux génies ; ceux qui refusent la science et font de l'intelligence leur bouc émissaire ; celui qui n'aime pas les noirs, celui qui n'aime pas les Arabes ; l'homme qui pense que la femme n'est qu'un objet, un ventre, une cuisinière et enfin une mère, et la femme qui pense qu'un homme n'a pas le droit d'être féministe... C'est trop pour elle, alors elle s'arrête, là, au milieu de la route, et plonge dans le terrier du lapin Blanc, dans son monde absurde mais réconfortant... Elle danse le quadrille des homards, fait la course au Caucus, vide ses poches de dragées, devient la mère adoptive d'un cochon, prend le thé avec trois fous bloqués sur six heures et finalement, joue au croquet avec des Flamands roses... Revenue, elle avance plus sereinement sur le chemin de la vie : ici est au moins un monde pétri de logique, ici est un endroit où lorsqu'elle demandera "Où sommes-nous ?" un chat ne lui répondra pas : "Eh bien... ici." C'est une route que chacun emprunte mais dont peu ne suivent pas les premiers panneaux indicateurs... Elle, finalement, s'est arrêtée sur l'Aire de la tolérance, où racisme, sexisme, homophobie et tout ce genre de choses sont bannis, elle a fait le plein d'essence dans les livres de Science et les romans d'incroyables personnages, et a eu affaire aux radars, car elle demeurait, dans sa tête et dans son coeur, sûr de la justesse de ses actes.
Suis la tienne, sillonne-la, profites-en, et mords-les, ces imbéciles, mais surtout, n'oublie pas : fais en sorte qu'elle soit unique. Le feu est vert !
Enfin - et c'est là un avis très personnel évidemment, je ne suis pas le dieu de l'écriture et je ne prétends pas avoir la science infuse (loooooin de là) - j'ai eu beaucoup de mal à suivre l'histoire. J'ai du m'arrêter pour la relire plus lentement, et je n'ai pas réussi à construire ton personnage. Je ne sais toujours pas si j'ai réussi d'ailleurs, je n'ai pas toujours saisi le sens de certains passages, leur but.
M'enfin, c'était un texte très sympathique à lire malgré tout, et je ne regrette pas du tout d'être passée par ici !
Continue comme ça, tu as quelque chose à dire qui mérite de l'être !
J'ai été un peu gênée dans ma lecture par quelques erreurs laissées ça et là mais j'ai continué malgré tout.
Votre texte est touchant, vous avez manifestement un univers intérieur à faire partager, continuez à écrire, c'est encourageant !
Mes deux œuvres, BAL POPULAIRE et ÉTÉ EN FLAMMES , sont en lice
pour le Grand Prix Été 2016. Je vous invite à venir les soutenir si le cœur
vous en dit, merci! http://short-edition.com/oeuvre/poetik/bal-populaire
http://short-edition.com/oeuvre/poetik/ete-en-flammes
Je soutiens aussi