Une destinée à Roseville

Toute histoire commence un jour, quelque part... Eh oui ! Naturellement, tout, absolument tout a un point de départ, et ce, peu importe l'endroit où celui-ci se produit. C'est d'ailleurs le cas, avec la superbe histoire d'amour de Salim.
Révérencieux, déterminé, intelligent, prévisible, charmant, abreuvé d'une impressionnante énergie, doté d'un incroyable caractère consciencieux, plein d'amabilité...voilà grosso-modo ce qui pourrait décrire ce dernier.
Élève en terminale au collège bels horizons de Chatonpolis, sa ville natale, il ne s'est curieusement jamais intéressé, à tout ce qui cadre avec les amourettes, plus précisemement le flirt en milieu scolaire, contrairement à la plupart des jeunes. Étonnant !
Plutôt, il restait rivé sur son but fondamental, notamment réussir à l'examen du baccalauréat, et s'octroyer une bourse pour continuer ses études à l'université de Roseville, une extraordinaire mégapole dans un pays lointain qu'il visite souvent sur internet, tellement il l'adore.
Un jour après l'autre, la fin de l'année se pointa, et sa remarquable détermination porta ses fruits. Il obtint le baccalauréat avec une moyenne admirablement forte, et par la même occasion, il lui fut attribuée la fameuse bourse qu'il espérait impatiemment.
Le temps s'écoulait à une vitesse incoercible, laissant passer des jours et des jours. Les vacances s'achevaient, et du coup, la rentrée se faisait clairement sentir.
La date fatidique de son départ pour Roseville arriva, et Salim, après avoir fait ses adieux aux autres, se retrouve à l'aéroport avec Halil, un inséparable ami. Celui-ci, bien que n'ayant pas eu la chance d'avoir une bourse d'études comme son compagnon, garde quand-même son air enjoué et curieux ; « après tout, disait-il, ce n'est pas la fin du monde. Et ce n'est pas non plus la distance qui pourrait miner une amitié si consolidée ! »
Halil, sachant pertinemment que Salim est parfois très répulsif concernant les histoires de copains-copines, ne se gêne pas pour le taquiner.

- Dis frangin, j'espère que tu ne continueras pas sur la même lancée qu'ici, à Roseville.
- Évidemment que si, Halil. Pas besoin de te rappeler que justement, je dois à ma dévotion cette opportunité en or, de pouvoir poursuivre mes études dans cette université tout à fait réputée.
- Mais qui a parlé des études ? Vois-tu frangin, je crois qu'il te faut maintenant une formidable compagne. Qu'en dis-tu ?
- Oh ! S'exclame-t-il souriant. On dirait que tu fouines dans mes pensées, frangin.
Halil, amusé, ne s'empêche de rire...
- Ah bon ? Voilà qui serait génial, si seulement j'y trouverai ce qui me ferait plaisir.
- Et salim de répliquer, presque étonné : « comme quoi exactement ? »
- Eh bien, un projet qui te stimulerait à envisager de te faire une petite amie à Roseville.
- Waouh ! Crois-moi, je ne t'ai jamais cru capable de t'avérer si perspicace. En réalité, j'avais tout planifié. Et là, c'est décidé, une fois à Roseville, je me ferai une copine très aimable.
- Enfin, voilà qui est agréable à entendre ! Mais jusque-là, je me demande bien pourquoi avoir tant attendu.
- Euh...disons que chaque chose a son temps ! Et sans te mentir frangin, quand je rencontrerai à Roseville celle qui plaira profondément à mon cœur, je ferai d'elle ma dulcinée, et avec le temps, la femme de ma vie.
- Je te trouve plus déterminé que jamais ! Mais bon, tu as raison. Et après tout, c'est exact, ce que dit cet adage.
- Ah oui ! Pourvu que je fasse la rencontre d'une fille exceptionnelle, qui pourrait partager mon existence demain et toujours, pour le meilleur et pour le pire.
- Halil de s'ébahir : « attends, tu es sérieux là ? »
- Bah oui ! Tu sais, l'amour est en réalité ce sans quoi il nous serait indubitablement impossible de vivre. Pourquoi ne pas en faire bon usage ? Moi, quand j'aurai trouvé celle qui m'aime sincèrement, je ferai de même, et ce, jusqu'au mariage. L'amour est une chose sacrée, frangin. Alors, conservons-le précieusement.
- Waouh ! S'exclame Salim impressionné. On dirait un professionnel en la matière. Voudrais-tu que je te dise ce que vient de me souffler mon intuition ?
- Vas-y ! Répond-il curieux.
- Parlant de l'amour, ta destinée se trouve à Roseville !
- Je l'espère aussi ! Réplique Salim enthousiasmé.

La conversation allait de bon train, quand soudain, une intelligible voix retentit des haut-parleurs, signalant aux voyageurs, parmi lesquels Salim, de monter dans l'avion. Halil n'arrêta pas de lui souhaiter tout le meilleur du monde, jusqu'à ce qu'il disparût à bord de l'énorme oiseau, dans les interminables airs.
Après deux heures et demi de vol, le gigantesque appareil atterrit sur le sol rosevillois. Deux gros sacs en mains, un autre plus petit au dos, Salim, plutôt que de se sentir étranger dans un si vaste lieu que Roseville, se contente, tout calme, d'aller droit vers la structure qui est chargée de l'accueil les boursiers.
Bien évidemment, il n'est pas le seul, encore moins le premier à arriver. Du fait, au bout d'une semaine, après avoir réglé certains détails nécessaires, il entreprend une partie de découverte, en attendant la finalisation de ses dossiers et la rentrée effective. Très sympa comme il est, il s'est fait un nouvel ami, Frankis, sans pour autant jeter aux oubliettes Halil, avec qui il échange via les appels, chaque fois qu'il en a la possibilité.
Sous un soleil doux de rayons qui se déployait sur toute l'étendue de Roseville, l'atmosphère se révèle sauf que profitable. Salim, épris d'objets d'art, propose avec succès à son nouveau compagnon, d'aller faire un tour dans un musée. Autochtone de Roseville, Frankis les emmène à Vestigium, le plus grand réceptacle de magnifiques bibelots dont dispose le pays.
In situ, une demi-heure s'est vite écoulée, et une autre s'en est suivie, sans qu'ils s'en rendent compte. Après soixante minutes de contemplation, animées par des merveilleux commentaires de la part d'un guide, le groupe de Salim, le dernier des trois, rejoint les deux autres à la sortie. Là, alors qu'il s'empressait pour rattraper Frankis qui le devançait, il heurte légèrement une visiteuse. Illico presto, il s'excuse.

- Pardon pour cette maladresse !
- La visiteuse lève le regard et lui répond : « oh ! c'est rien. »
- Et Salim, charmé irrésistiblement par celle-ci, réplique souriant : « Waouh ! J'ai passé une heure à admirer les merveilles du musée, sans pour autant avoir rencontré la plus jolie, alors que manifestement, elle y était. Encore une fois pardon, mais tu est époustouflante ! »
- La visiteuse de répondre, épatée : « j'en suis flattée ! Merci bien. »
- Oh ! Je t'en prie. C'est juste la vérité, et à ce que je sache, elle est bonne à dire.
- Tout à fait  ! Confirme-t-elle. J'en suis ravie, ajoute-t- elle toute souriante.
- Et Salim de dire : « moi de même ! Mais je le serai encore plus, si tu me disais ton nom, que je sens déjà formidable. »
- Sheyla ! Répond-elle.
- Waouh ! S'exclame-t-il. Des yeux charmants, étoffés d'un regard fort captivant. Une voix pas comme les autres, et par dessus tout, un nom sublime on dirait celui des princesses ! Tu n'en es pas une par hasard, Sheyla ?
- Non, pardi ! Et toi, c'est quoi ton nom ?
- Salim ! Réplique-t-il d'un air joyeux.
- Fabuleux comme nom ! J'adore.
- Ah bon ?
- Eh oui ! Bon, dit-elle se précipitant, je dois partir. À la prochaine, Salim.
- Dis, lui interpelle-t-il, ça t'ennuirait qu'on s'échange les numéros ? Au fait, continue-t-il, je sais que ça te parait ridicule de ma part, mais crois-moi, je n'ai aucune envie de perdre une amitié comme la tienne, même si pour l'instant, je ne l'ai pas gagnée.
- Au contraire, c'est plutôt un plaisir pour moi !

Impressionnant ! Qui aurait pu croire que Salim, un garçon qui n'a jamais abordé une fille de sa vie, pourrait se révéler aussi séduisant. Pourtant il l'a été, mais à la perfection !
Une fois que l'échange des contacts fut effectué, Salim rejoignit ses amis, et Sheyla en fit de même avec les siennes.
En chemin, Frankis signale à Salim que Sheyla est en fait, l'une des filles les plus sérieuses qui puissent exister ; « alors, si tu te sens intéressé par elle, ne t'hasarde surtout pas à t'amuser avec ses sentiments, l'ami ! », lui avertit-il à propos.
Au file du temps, avec la faculté de médecine qui les rapprochait un peu plus chaque jour, leur lien devint très étroit.
En effet, l'amour entre deux personnes comme Salim et Sheyla ne pourrait être que le produit naturel de leur amitié. Donc, pas besoin d'être magicien, pour deviner que les sentiments qui les liaient, devenaient tout simplement profonds.
Salim ne manquait point, de tout relater à Halil, surtout à propos de ses promenades au parc public avec sa dulcinée.
Au bout de deux années d'études, il perd ses parents, qui trouvèrent la mort dans un accident, hélas pour lui. Quelle tragédie !
Ce malheur, bien que l'ayant fortement touché, ne le déstabilise pas pour autant. Au contraire, cela lui poussa à rester définitivement à Roseville, où après avoir obtenu avec mention son diplôme de licence, il se voyait sollicité par des centres de santés, des organisations non-gouvernementales...
Sa relation avec Sheyla évoluait très merveilleusement, surtout que celle-ci, sincèrement amoureuse de lui, l'épaule inlassablement.
Trois années de plus s'écoulèrent. Salim, finalement recruté par une illustre organisation à but non-lucratif, qui exerce dans le domaine sanitaire, se sent très fier, autant que Sheyla, qui quant à elle, travaille à l'hôpital central de Roseville.
Halil, devenu conseiller d'orientation au collège bels horizons après trois ans de formation, décide de rendre visite à son ami. Une fois atterrit à Roseville, il fut chaleureusement accueilli par celui-ci.

- Quel plaisir de te revoir, Halil !
- Moi de même, frangin !
- Tu as fait un bon voyage j'espère ?
- Oui, surtout en me réjouissant de pouvoir enfin rencontrer réellement ta Sheyla adorée.
- Tiens, en parlant d'elle, j'ai une surprise pour toi !
- Et laquelle donc ? Demande-t-il d'un air impatient.
- Le mois prochain, on se marie ! S'exclame Salim, très heureux.
- Waouh ! Je n'en reviens pas. Tu sais, je prolongerai mes vacances afin de pouvoir assister au mariage. Je ne manquerai à un tel événement pour rien au monde.
- Ce sera super !
- Évidemment. C'est vraiment génial, toutes mes félicitations frangin !
- Merci bien !

Comme promis, Halil attendit la célébration du mariage, qui fut sauf que mémorable.
Ainsi, Salim trouva à Roseville, sa destinée, Sheyla. Un amour remarquablement pur et abyssal régnait au sein de leur couple, qui toutefois comme tous les autres, se confrontait à certains problèmes. Mais en véritables amoureux qu'ils sont, ils parvenaient toujours à trouver des solutions efficaces.
L'histoire amoureuse de Salim, qui commença un peu tardivement, à sa première année d'études à l'université de Roseville, continuait d'écrire aisément ses pages, laissant clairement croire qu'il s'achèverait par : ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants.