Un destin hors du commun

Je suis garandi Ahmat né 1994 à N'Djamena au Tchad pile-poil le 13 juillet. D'un père ingénieur des travaux publics et d'une mère ménagère. Je suis le cadet d'une fratrie de 10 enfants. Je suis ... [+]

Toute histoire commence un jour, quelque part. A l'instar des autres histoires, celle-ci a débuté quelque part. Né Hassane djibrine dans le district le plus défavorisé où l’électricité était un luxe, où il fallait faire un parcours de combattant pour s'approvisionner en eau, où la violence de toute nature était monnaie courante, où les infrastructures routières, sanitaires inexistantes au grand dam de la population, où la mendicité était la seule activité remuneratrice des revenus,où la population avait droit à un seul repas par jour du fait de l’extrême pauvreté. Un repas qui était du reste infect. Pendant la saison de pluies, c'est l'imbroglio total qui régnait en raison de l'inondation . Bref,la population était abandonnée à elle même. Dans cette contrée, les enfants siégeaient à même le sol pour suivre les cours et de surcroît sous les arbres . Acculés par la faim, les jeunes se livraient à des pratiques préjudiciables,abjectes telles que le vol, les raquettes,les razzias, la prostitution et les trafics multiformes notamment des médicaments psychotropes. Le désenchantement se lisait sur le visage de toute la population. Pourtant,sous d'autres cieux c'était vraiment le septième ciel. Les gens menaient paisiblement leur vie. Habitaient les quartiers les plus huppés,dans des immeubles de grand standing,des salons feutrés et se soignaient ne serait-ce que leur toux dans des hôpitaux de renommée. Circulaient dans des grosses cylindrées à vitres teintées . Ces quidams avaient des smartphones dernièr cri et s'enorgueillissaient.Quelle condescendance?
Orphelin de père dès l'âge de cinq (5) ans, Hassane fut élevé par sa mère . Bien que ménagère de son état, sa mère n'a eu de cesse de répéter que son fils deviendra une personnalité éminemment importante et aura une béatitude sans discontinuer même si les conditions dans lesquelles ils vivotaient n'étaient pas certes de bons augures et excluaient un lendemain meilleur.
Hassane réussit à s’inscrire à l'école grâce aux associations caritatives. En sus du baccalauréat série C obtenu avec maestria, il était un passionné hors-pair de la littérature.
Porté au pinacle en raison de son franc parler, son flegme sans analogue face à des situations qui lui étaient défavorables , de part sa parfaite cohabitation avec les personnes de tout âge et tout horizon quelque soit leur obédience confessionnelle. Il est à noter également qu'il était un fin orateur et enclin à la taquinerie.
Après l'obtention de son baccalauréat, il partit au Sénégal étudier les Mathématiques appliquées à la renommée Université Cheikh Anta Diop, chasse gardée des étudiants brillants, suite à une bourse décernée par des mécènes . Mais compte tenu de la crise économique mondiale sans précédant qui frappait notamment son pays de plein fouet, Hassane a décidé in extremis de faire les Sciences économiques sans aviser personne aucune.
Après sa licence en économie, il marqua les esprits et à la surprise générale d'écrire un livre intitulé "Le mimétisme, première cause du sous développement de l'Afrique" publié aux éditions Étalon. Vendu à six millions d'exemplaires ,l'équivalent de la population du Danmark. Une oeuvre qui a secoué le cocotier. Dans son ouvrage, il dressait un inventaire des conséquences générées par le Capitalisme, brossait la question migratoire notamment la ruée de la jeunesse africaine clandestinement vers l'Europe à travers la Méditerranée. Il appelait également à l'éveil de conscience de cette dernière, il tirait la sonnette d'alarme face aux dangers écologiques auxquels l'humanité faisait face. Il prônait l'égalité des chances et de sexe dans tous les appareils de direction. Mais aussi et surtout proposait une troisième voie de développement hors mis le capitalisme et le socialisme. Une troisième voie qu'il a nommé "Économie de partage"ou "Économie populaire ". Idée qu'il a puisé dans la société traditionnelle africaine. Une société qui était du reste la toute première , seule a émis l'idée et mis en pratique "le champ collectif " . Car l'Afrique est réputée solidaire .Pour Hassane,l'Afrique a ses propres réalités et qu'il fallait en tenir compte pour rêver plus haut et plus grand mais pas à copier platement tout ce qui vient d'ailleurs . Dans cette économie, le peuple est la fois propriétaire du capital et du travail.
Après son doctorat en économie, Hassane fut rappelé par le Président de la République du pays qui l'a vu naitre et lui confia illico le Ministère de l'économie, du Plan et le Ministère des Finances et du Budget puisque tous les indicateurs macro économiques étaient au rouge laissant l'économie nationale exsangue. Un énorme challenge mais à la portée de Hassane. Comme par bâton magique, il parvint à sortir son pays de l'ornière, mieux son pays devint la première puissance économique de l'Afrique et deuxième puissance mondiale après la Chine en un laps de temps relativement court. Ce qui lui a valu d’être primé Nobel de l'économie qui faisait de lui le plus jeune lauréat donnant lieu à une scène de liesse dans son pays.
Une cérémonie en grande pompe a été organisée à son honneur assortie d'une médaille d'or pour service rendu à la nation . Tapis rouge, honneurs militaires étaient au rendez-vous. C'était l’apothéose.