Petite Aya

Toute histoire commence un jour, quelque part,
Alors avant que la nuit ne tombe dans les couloirs de ma mémoire,
Avant que l’oublie n’obombre mes souvenirs sans le savoir.
J’ai emprunté un peu au vent, un peu de sa tristesse, un peu de sa voix,
Pour le temps de cet instant pouvoir vous conter cette histoire.
C’était dans les pleurs d’une aube aux fades allures de fin du monde,
Que, pour de honteuses fins immondes,
Miel à la place de la salive, une bouche s’enivrait à corrompre
Par un diabolique un extatique et un lugubre concerto,
Chaque atome de chaque cellule de chaque tissu d’un cerveau.
(C’était une dame qui s'employait à la tâche de persuarder un homme de tous les avantages qui se trouvent dans le marché qu'elle lui propose.)
Nous sommes le 21e jour de la première lune d’il y à treize ans.
Dans l’une des nombreuses contrées rurales au sud du pays.
A l’heure où désespoir, précarité et misère étaient oppressants
Et où les jours ressemblent tous à des nuits.
C’était dans l’innocente humidité d'un petit matin d’harmattan,
Qu’entre inconscience et inhumanité fut vendue une enfant.
Aya’ elle s’appelait Aya.
Aya était née dans une mangeoire pour bêtes comme l’eut été jésus christ,
Cependant c'est triste, oui très triste
Que ses premières heures sur terre fussent les dernières de sa génitrice.
C’est triste, car malgré que l’accouchement à domicile soit une entreprise fatale,
Tout le village n'y eusse vu qu’un homicide à l’haleine mystique selon les coutumes ancestrales.
Victime de préjugées, dès le lendemain de sa naissance,
Aya, encore bébé, fut jugée d’enfant sorcier, coupable de cet accident (La mort de sa mère).
Seule et sans défense comme un sans papier en occident,
Toute son existence jusqu'à ses six ans, n’était qu’une série aux épisodes exorcisants.
Pourtant,
Aya était un enfant comme les autres, oui elle avait de l’aurore dans le regard, sans effort elle te fait croire
Au paradis. Quand elle sourit elle ressemblait à ce mot rare,
Qui ne rimait qu’avec l’espoir dans le poème de la vie.
Mais voilà ce jour là, sous le regard complice et sans charme du ciel,
En échange de bols de mais, vin de palme, et peu de sel,
La petite Aya, malgré son âge impubère fut l'objet du transfert
Entre son propre père et une étrangère.
Ainsi de la campagne à la capitale Petite Aya capitule.
Elle ouvre ses glandes lacrymales or elle en avait pas l’habitude.
C’est comme si elle sentait déjà le mal qui habiterait son futur.
C’est triste et immoral mais sa vie était déjà foutue.
Apprivoisée dès son arrivée en ville
Car pour rester en vie, il
Y avait des costumes qu’il fallait qu’elle enfile.
Telle une âme automnale aux traumas couleur chagrin,
Victime d’un rôle d’automate au théâtre de son destin ;
Aya n’a eu d’autre choix que de s’improviser marchande de tomates.
Au petit marché du quartier,
Du matin jusqu'au soir, pendant presqu’une année on l’entendait crier
"De la bonne tomate, venez payer de belles tomates, toutes grosses, fraîches et pas chères".
Pourtant,
A peine l’alimentait-on adéquatement,
Lorsque la fringale lui cisaillait l’estomac.
Elle dormait à même le sol de la terrasse.
Sans couverture,
Pour que le froid et les moustiques la terrassent.
9 années ont passé depuis que son père l'a laissé à cette dame,
Mais pas un jour ne passe, sans que Aya ne verse des larmes ou ne soit battue.
Et voilà qu'aux lendemains immédiats de ses premières règles, on la fit serveuse dans un bar,
Et là
Suffisait qu'un client mette le prix pour que son entrejambe de gamine lui serve d’urinoir.
Hélas !!!!
Entre les travaux forcé, les viols, les insultes et les bastonnades,, Aya allait décider de mettre un terme à tout ça.
Elle qui a souffert de tant de maux
Indéescriptibles par mes mots.
Elle dont les douleurs et le chagrin ont une intensité mille fois supérieure à celle du soleil.
Elle qui a oublié ce que cela faisait de sourire.
Après avoir pleurer des mois entiers, au point de saigner des yeux.
Tellement sa propre vie lui faisait pitié qu’elle en a voulu à Dieu.
Assez pour se donner la mort, oui elle s’est suicidée. Elle ne pouvait plus supporter, elle est partie rejoindre sa mère.
Peut être avait-elle tort, peut être aurait-elle pu résister.
Mais peut être aussi que cette histoire aurait du finir sur une note d’espoir...
Si c'est vrai que toutes les histoires commemcent un jour, quelque part ; je crois profondément que la mienne aurait voulu ne jamais commencer.


Ps : Encore combien d'étoiles seront étranglées à l'aube de leur existence ??
Encore combien d'enfants innocents seront maltraités et exploités par des adultes en carrence de conscience ??
Luttons tous ensemble pour le bien être et épanouissent des enfants et des personnes dans le monde entier.