Ça aurait pu être l’histoire d’un alcoolique et d’une secrétaire. Ou juste de l’alcoolique. Mais finalement, ce sera celle de la secrétaire.
Tous... [+]
Non loin de chez moi, il existe la petite ville de Mais. Cette petite ville charmante, de tout juste un millier d’habitants, à la particularité de posséder son propre Français. Ce dernier est justement si particulier qu’il a d’ailleurs donné son nom à la ville. On l’appelle le « Mais Parlé ».
Loin de moi l’idée d’empiéter sur le domaine de nos plus grands linguistes et autres grands professionnels du domaine qui pourraient vous en parler des heures mais j’aimerais vous offrir par écrit ma visite dans cette ville à l’accent si particulier.
Je suis arrivé un matin, aux alentours de 9h dans cette bourgade. Il faisait un soleil magnifique, le temps était doux et j’ai eu immédiatement envie de profiter du beau temps avec un café sur la place du village. C’est d’un pas léger que je me suis installé à la terrasse du premier établissement que j’ai trouvé : le Café de la Poste mais pas de la Gare. En attendant le serveur, j’ai laissé courir mon regard sur cette jolie place qui collait parfaitement avec l’image de carte postale que l’on peut avoir en combinant les clichés habituels des lieux bucoliques. Parmi tous ces bâtiments au charme singulier, il y avait là toute une galerie de commerce fort utile dans ces coins un peu reculés. Ici la boulangerie Mais pas de gâteaux, juste à côté la boutique de presse Mais’gazine, un peu plus loin une supérette et accolée à cette dernière une pâtisserie nommée Mais pas de pain. Vous l’aurez compris, les noms de ces enseignes sont effectivement écrites en « Mais Parlé ». Cette variante du Français qui demande un certain temps d’adaptation mais qui est parfaitement compréhensible.
Mon observation touchant à sa fin, je me suis demandé ce que fichait le serveur qui ne semblait pas bien pressé. Ne sachant pas quoi faire, j’ai attrapé la carte du café afin de découvrir ce qu’il pouvait offrir de plus par rapport à d’autres établissements. Dans la formule dite « Petit-déjeuner », il y avait des cafés « mais pas fort », des jus de fruit « mais pas frais », des thés « mais en sachet » ainsi que des viennoiseries « mais de la veille ». Alors que la ville comptait justement au moins un établissement dans ce domaine, il était étonnant de ne voir proposer sur la carte que des viennoiseries passées d’une journée.
J’étais perdu dans mes réflexions lorsque j’ai surpris une conversation entre deux dames âgées qui se croisaient justement à côté de la terrasse. Leurs aspects m’importaient peu tant leur langage, lui, me fascinait :
– Mais bonjour, comment vas–tu ?
– Mais très bien.
– Mais cela fait un bail que je t’ai pas croisé, la dernière fois tu étais malade.
– Mais c’est vrai, mais j’ai guéri depuis.
– Mais c’est une excellente nouvelle, mais tu avais quoi ?
– Mais rien de grave, juste un rhume.
– Mais tu dois pas le sous–estimé, attention à ton âge. Un rhume c’est simple, mais ça peut être grave.
– Mais tu t’inquiètes pour rien va.
– Mais je suis comme ça moi.
– Mais je sais bien.
– Mais alors, il t’a donné quoi le toubib, des antibiotiques ?
– Mais non, c’est pas automatique, surtout si c’est viral.
– Mais il en sait quoi le toubib, comment y fait pour le savoir ?
– Mais c’est simple, si le traitement ne marche pas c’est que c’est pas viral.
– Mais c’est nul, il faut retourner le voir alors.
– Mais oui c’est ça, t’as tout compris.
– Mais tu payes deux fois ?
– Mais t’as pas le choix.
– Mais même si t’est pas guéri, il te fait payer ?
– Mais depuis combien de temps tu es pas allé chez le toubib toi ?
– Mais depuis un bail. Peut–être quinze ans, j’ai une santé de fer mais je vieillis quand même.
– Mais t’as quel âge toi déjà ?
– Mais on demande pas ça à une dame c’est mal poli !
Les deux dames sont parties à rire à ce moment-là. Je venais de découvrir en direct, un véritable échantillon de « Mais Parlé ». J’aurais bien aimé, à ce moment précis, entendre la conversation plus en avant mais le serveur s’est enfin présenté :
– Mais bien le bonjour monsieur qu’est-ce que je vous sers ?
J’ai eu envie d’essayer immédiatement ce parlé local que j’avais entendu :
– Mais je voudrais bien un café.
– Mais vous n’êtes pas d’ici vous.
Surpris d’être dévoilé si rapidement, j’ai alors demandé :
– Comment l’avez–vous su ?
– Mais votre langage.
– J’ai pourtant juste mis un « mais », je pensais faire illusion.
– Mais non, ce n’est pas possible, vous auriez dû dire : « Mais un café s’il vous plaît ».
– C’est si précis que ça ?
– Mais oui, on ne parle pas le « mais parlé » comme ça.
– C’est incroyable, je n’aurais juste jamais pensé à ça.
– Mais vous n’êtes pas le premier.
– Mais je me doute bien.
– Mais c’est bien ! Là, c’était correct.
– Merci.
– Mais de rien... Mais ce sera tout ?
– Juste le café ?
– Mais oui.
– C’est cela.
– Mais pas de problème.
Il s’en est retourné à l’intérieur. Je venais de découvrir qu’on ne pouvait pas improviser comme on le voulait avec ce patois. J’ai vu alors où était le plus intéressant dans ce village. Il me fallait m’approcher des gens et de leur culture avant tout. Entendant alors un bruit derrière moi, le serveur était revenu avec mon café.
– Mais voilà.
– Merci.
– Mais vous êtes sûr de ne rien vouloir d’autre, pour quelques centimes de plus vous pouvez avoir une viennoiserie.
– Mais elles sont juste de la veille ?
– Mais c’est très bien, vous êtes un élève doué ! Mais oui elles sont de la veille.
– Pourquoi ? Euh ! Je veux dire : mais pourquoi ?
– Parce qu’il y a toujours un « mais » ici.
Je suis resté un peu interdit devant cette dernière phrase. « Il y a toujours un mais ». Ceci expliquerait donc cela ? Je n’en savais rien. J’ai donc décidé d’en savoir plus :
– Pourquoi y a-t-il toujours juste un « mais » ?
– Mais parce que.
– Parce que quoi ? Je ne comprends pas justement.
– Mais parce que vous n’êtes pas d’ici et ici il y toujours un « mais », quoi qu’il se passe.
– C’est tout juste vague comme réponse.
– Mais on dit « mais c’est assez vague », quel est le problème avec nos viennoiseries ?
– J’en veux juste une fraîche.
– Mais elles sont de la veille, monsieur.
– Bon, si j’en veux juste une fraîche, comment dois-je m’y prendre pour demander ?
– Mais c’est impossible monsieur.
– Mais pourquoi ?
– Mais parce que justement, il y a un « mais ».
– Mais où ?
– Mais là.
– Avec les viennoiseries ?
– Mais oui.
– Mais enfin !
– Mais enfin ?
– Ça n’a juste pas de sens votre histoire.
– Mais si.
– Mais non.
– Mais si monsieur.
– Ah mais non !
– Mais c’est dommage, en vous concentrant vous arriveriez presque à parler correctement.
– Cela n’empêche que c’est juste idiot de vendre des viennoiseries de la veille alors que chaque jour il y en a des fraîches.
– Mais non.
– Comment ça non ?
– Mais chaque jour elles sont de la veille.
– Mais les fraîche sont où ?
– Mais au magasin monsieur.
– Alors pourquoi ne pas juste les vendre ?
– Mais parce qu’il n’y aurait alors pas de « mais ».
– Et si moi je ne veux pas qu’il y ait de « mais » ?
– Mais c’est impossible, ici c’est Mais, la ville du « mais ».
– Et en quoi cela vous dérangerait-il de ne juste pas mettre de « mais » pour une fois ?
– Mais on saurait plus quoi en faire !
– De quoi ? Des viennoiseries ?
– Mais non des « mais » pardi !
– Eh bien arrêter donc juste de les prononcer !
– M... je... Ma... les... Mais mince à la fin, on peut pas le faire ! Mais on fait ce qu’on veut chez nous espèce d’ « Anti–mais » primaire !
– Je vous demande pardon ? Moi un « Anti-mais » primaire ?
– Mais tout à fait ! Mais pourquoi ne pas respecter nos coutumes ?
– Mais je ne sais pas, je ne veux qu’une viennoiserie fraîche juste d’aujourd’hui, c’est simple non ?
– Mais non. Mais vous en voulez vraiment une d’aujourd’hui ?
– Mais oui.
– Revenez demain alors, elles seront justement d’aujourd’hui.
– Tiens vous n’avez pas dit « mais » ?
– Mais oui, j’essaye de mettre juste à votre niveau.
– C’est juste, c’est juste. Du coup je vais vous prendre une viennoiserie d’aujourd’hui.
– Mais bien sûr, je vous la mets de côté pour demain ?
– Pardon ? Pourquoi demain ?
– Mais pour qu’elle soit d’aujourd’hui tiens.
– Je... Juste... Non non donnez–moi une viennoiserie d’aujourd’hui de la veille ça m’ira.
– Mais j’en ai plus de la veille, je n’ai que celle d’aujourd’hui.
– Là je suis perdu...
– Mais vous êtes à la ville de Mais monsieur, vous avez pris un café et souhaitez une viennoiserie mais j’ignore encore de quel jour.
– Laissez juste tomber, je reste sur mon café.
– Mais pas de problème.
Sur ces mots, le serveur est parti sans un regard. J’étais un peu froissé par l’attitude de l’homme et surtout vexé par ma propre attitude rétrograde à critiquer ces gens et leur façon de parler. J’ai payé mon café et suis parti le moral bien entamé par cette incartade malheureuse. J’ai décidé alors de mettre un terme à mon expédition dans cette ville et me suis promis de revenir mieux armé la prochaine fois afin de ne pas me heurter à la façon de faire de ses habitants. Sous ces aspects charmeur et bucolique la ville de Mais est bien difficile à comprendre. S’il fallait un « mais » à cette histoire je dirais qu’il est tout de même juste moins compliqué de nous comprendre, nous, les gens de la ville de Juste.
Loin de moi l’idée d’empiéter sur le domaine de nos plus grands linguistes et autres grands professionnels du domaine qui pourraient vous en parler des heures mais j’aimerais vous offrir par écrit ma visite dans cette ville à l’accent si particulier.
Je suis arrivé un matin, aux alentours de 9h dans cette bourgade. Il faisait un soleil magnifique, le temps était doux et j’ai eu immédiatement envie de profiter du beau temps avec un café sur la place du village. C’est d’un pas léger que je me suis installé à la terrasse du premier établissement que j’ai trouvé : le Café de la Poste mais pas de la Gare. En attendant le serveur, j’ai laissé courir mon regard sur cette jolie place qui collait parfaitement avec l’image de carte postale que l’on peut avoir en combinant les clichés habituels des lieux bucoliques. Parmi tous ces bâtiments au charme singulier, il y avait là toute une galerie de commerce fort utile dans ces coins un peu reculés. Ici la boulangerie Mais pas de gâteaux, juste à côté la boutique de presse Mais’gazine, un peu plus loin une supérette et accolée à cette dernière une pâtisserie nommée Mais pas de pain. Vous l’aurez compris, les noms de ces enseignes sont effectivement écrites en « Mais Parlé ». Cette variante du Français qui demande un certain temps d’adaptation mais qui est parfaitement compréhensible.
Mon observation touchant à sa fin, je me suis demandé ce que fichait le serveur qui ne semblait pas bien pressé. Ne sachant pas quoi faire, j’ai attrapé la carte du café afin de découvrir ce qu’il pouvait offrir de plus par rapport à d’autres établissements. Dans la formule dite « Petit-déjeuner », il y avait des cafés « mais pas fort », des jus de fruit « mais pas frais », des thés « mais en sachet » ainsi que des viennoiseries « mais de la veille ». Alors que la ville comptait justement au moins un établissement dans ce domaine, il était étonnant de ne voir proposer sur la carte que des viennoiseries passées d’une journée.
J’étais perdu dans mes réflexions lorsque j’ai surpris une conversation entre deux dames âgées qui se croisaient justement à côté de la terrasse. Leurs aspects m’importaient peu tant leur langage, lui, me fascinait :
– Mais bonjour, comment vas–tu ?
– Mais très bien.
– Mais cela fait un bail que je t’ai pas croisé, la dernière fois tu étais malade.
– Mais c’est vrai, mais j’ai guéri depuis.
– Mais c’est une excellente nouvelle, mais tu avais quoi ?
– Mais rien de grave, juste un rhume.
– Mais tu dois pas le sous–estimé, attention à ton âge. Un rhume c’est simple, mais ça peut être grave.
– Mais tu t’inquiètes pour rien va.
– Mais je suis comme ça moi.
– Mais je sais bien.
– Mais alors, il t’a donné quoi le toubib, des antibiotiques ?
– Mais non, c’est pas automatique, surtout si c’est viral.
– Mais il en sait quoi le toubib, comment y fait pour le savoir ?
– Mais c’est simple, si le traitement ne marche pas c’est que c’est pas viral.
– Mais c’est nul, il faut retourner le voir alors.
– Mais oui c’est ça, t’as tout compris.
– Mais tu payes deux fois ?
– Mais t’as pas le choix.
– Mais même si t’est pas guéri, il te fait payer ?
– Mais depuis combien de temps tu es pas allé chez le toubib toi ?
– Mais depuis un bail. Peut–être quinze ans, j’ai une santé de fer mais je vieillis quand même.
– Mais t’as quel âge toi déjà ?
– Mais on demande pas ça à une dame c’est mal poli !
Les deux dames sont parties à rire à ce moment-là. Je venais de découvrir en direct, un véritable échantillon de « Mais Parlé ». J’aurais bien aimé, à ce moment précis, entendre la conversation plus en avant mais le serveur s’est enfin présenté :
– Mais bien le bonjour monsieur qu’est-ce que je vous sers ?
J’ai eu envie d’essayer immédiatement ce parlé local que j’avais entendu :
– Mais je voudrais bien un café.
– Mais vous n’êtes pas d’ici vous.
Surpris d’être dévoilé si rapidement, j’ai alors demandé :
– Comment l’avez–vous su ?
– Mais votre langage.
– J’ai pourtant juste mis un « mais », je pensais faire illusion.
– Mais non, ce n’est pas possible, vous auriez dû dire : « Mais un café s’il vous plaît ».
– C’est si précis que ça ?
– Mais oui, on ne parle pas le « mais parlé » comme ça.
– C’est incroyable, je n’aurais juste jamais pensé à ça.
– Mais vous n’êtes pas le premier.
– Mais je me doute bien.
– Mais c’est bien ! Là, c’était correct.
– Merci.
– Mais de rien... Mais ce sera tout ?
– Juste le café ?
– Mais oui.
– C’est cela.
– Mais pas de problème.
Il s’en est retourné à l’intérieur. Je venais de découvrir qu’on ne pouvait pas improviser comme on le voulait avec ce patois. J’ai vu alors où était le plus intéressant dans ce village. Il me fallait m’approcher des gens et de leur culture avant tout. Entendant alors un bruit derrière moi, le serveur était revenu avec mon café.
– Mais voilà.
– Merci.
– Mais vous êtes sûr de ne rien vouloir d’autre, pour quelques centimes de plus vous pouvez avoir une viennoiserie.
– Mais elles sont juste de la veille ?
– Mais c’est très bien, vous êtes un élève doué ! Mais oui elles sont de la veille.
– Pourquoi ? Euh ! Je veux dire : mais pourquoi ?
– Parce qu’il y a toujours un « mais » ici.
Je suis resté un peu interdit devant cette dernière phrase. « Il y a toujours un mais ». Ceci expliquerait donc cela ? Je n’en savais rien. J’ai donc décidé d’en savoir plus :
– Pourquoi y a-t-il toujours juste un « mais » ?
– Mais parce que.
– Parce que quoi ? Je ne comprends pas justement.
– Mais parce que vous n’êtes pas d’ici et ici il y toujours un « mais », quoi qu’il se passe.
– C’est tout juste vague comme réponse.
– Mais on dit « mais c’est assez vague », quel est le problème avec nos viennoiseries ?
– J’en veux juste une fraîche.
– Mais elles sont de la veille, monsieur.
– Bon, si j’en veux juste une fraîche, comment dois-je m’y prendre pour demander ?
– Mais c’est impossible monsieur.
– Mais pourquoi ?
– Mais parce que justement, il y a un « mais ».
– Mais où ?
– Mais là.
– Avec les viennoiseries ?
– Mais oui.
– Mais enfin !
– Mais enfin ?
– Ça n’a juste pas de sens votre histoire.
– Mais si.
– Mais non.
– Mais si monsieur.
– Ah mais non !
– Mais c’est dommage, en vous concentrant vous arriveriez presque à parler correctement.
– Cela n’empêche que c’est juste idiot de vendre des viennoiseries de la veille alors que chaque jour il y en a des fraîches.
– Mais non.
– Comment ça non ?
– Mais chaque jour elles sont de la veille.
– Mais les fraîche sont où ?
– Mais au magasin monsieur.
– Alors pourquoi ne pas juste les vendre ?
– Mais parce qu’il n’y aurait alors pas de « mais ».
– Et si moi je ne veux pas qu’il y ait de « mais » ?
– Mais c’est impossible, ici c’est Mais, la ville du « mais ».
– Et en quoi cela vous dérangerait-il de ne juste pas mettre de « mais » pour une fois ?
– Mais on saurait plus quoi en faire !
– De quoi ? Des viennoiseries ?
– Mais non des « mais » pardi !
– Eh bien arrêter donc juste de les prononcer !
– M... je... Ma... les... Mais mince à la fin, on peut pas le faire ! Mais on fait ce qu’on veut chez nous espèce d’ « Anti–mais » primaire !
– Je vous demande pardon ? Moi un « Anti-mais » primaire ?
– Mais tout à fait ! Mais pourquoi ne pas respecter nos coutumes ?
– Mais je ne sais pas, je ne veux qu’une viennoiserie fraîche juste d’aujourd’hui, c’est simple non ?
– Mais non. Mais vous en voulez vraiment une d’aujourd’hui ?
– Mais oui.
– Revenez demain alors, elles seront justement d’aujourd’hui.
– Tiens vous n’avez pas dit « mais » ?
– Mais oui, j’essaye de mettre juste à votre niveau.
– C’est juste, c’est juste. Du coup je vais vous prendre une viennoiserie d’aujourd’hui.
– Mais bien sûr, je vous la mets de côté pour demain ?
– Pardon ? Pourquoi demain ?
– Mais pour qu’elle soit d’aujourd’hui tiens.
– Je... Juste... Non non donnez–moi une viennoiserie d’aujourd’hui de la veille ça m’ira.
– Mais j’en ai plus de la veille, je n’ai que celle d’aujourd’hui.
– Là je suis perdu...
– Mais vous êtes à la ville de Mais monsieur, vous avez pris un café et souhaitez une viennoiserie mais j’ignore encore de quel jour.
– Laissez juste tomber, je reste sur mon café.
– Mais pas de problème.
Sur ces mots, le serveur est parti sans un regard. J’étais un peu froissé par l’attitude de l’homme et surtout vexé par ma propre attitude rétrograde à critiquer ces gens et leur façon de parler. J’ai payé mon café et suis parti le moral bien entamé par cette incartade malheureuse. J’ai décidé alors de mettre un terme à mon expédition dans cette ville et me suis promis de revenir mieux armé la prochaine fois afin de ne pas me heurter à la façon de faire de ses habitants. Sous ces aspects charmeur et bucolique la ville de Mais est bien difficile à comprendre. S’il fallait un « mais » à cette histoire je dirais qu’il est tout de même juste moins compliqué de nous comprendre, nous, les gens de la ville de Juste.
Pas d'autre "mais" (ah ben si en fait, un de plus...). Juste un grand bravo pour ce texte drolatique :)