Le mariage forcé

Toute histoire commence un jour, quelque part. C'est à poto poto que kadie vivait la sienne. Poto-poto, le quartier le plus dynamique et le plus cosmopolite de Brazzaville où se côtoient nationaux et expatrié, commerçants et bureaucrates.

Kadie vivait avec ses parents. Son père un commerçant malien qui s'est installé à Brazzaville depuis plusieurs années maintenant. Sa mère Fatou, ménagère a temps plein et chargée de l'éduquer ainsi que ses trois frères et sa sœur. Elle passait également des journées dans le deuxième demeure de son père, où est logée la coépouse de sa mère.

Kadie était une fille appliquée, diligente et consciencieuse à la maison. Moyenne à l'école. Elle était dans sa dernière année de secondaire; En terminale scientifique dans un complexe scolaire de la place. Elle a toujours rêvé de devenir pédiatre. Elle avait réussi jusqu'ici son parcours scolaire sans reprendre même une seule année. Elle avait réussi jusque là à faire le bonheur de son père.
***
Le soleil était a son zénith. La chaleur était bien présente. Kadie marchait sous ce soleil accablant en compagnie de sa meilleure amie et condisciple, comme la plus part du temps lorsque la classe se termine. Son acolyte lui parlait du dernier devoir qu'elles ont eu a faire mais il semblait qu'elle n'avait pas la tête à ça. elle continuait son soliloque; elle n'avait pas remarqué que son amie avait la tête ailleurs.
- vraiment. Le prof a eu raison de te faire cette remarque et je le soutient. C'est vrai qu'on a tous parfois des salles notes mais je comprend pas que sur toutes les matières qu'on a fait lors des devoirs départementaux, tu n'as pu avoir même cinq en aucune matière? Lui dit son amie.

Il est vrai qu'elle n'était pas la meilleure élève de la classe. Mais kadie a toujours été une élève studieuse et moyenne.
- dit ce serais pas à cause de Christian? Lui demanda son amie.
À ces mots, le visage de kadie devint plus triste. Consternée. Son amie compris alors qu'elle avait beaucoup de peine.
Il y'a environ six semaines, kadie avait été attrapée a la corniche par son oncle. Elle était en compagnie de son petit ami. L'homme la ramena à la maison avec beaucoup de violence. Expliqua l'affaire à son père. Kadie avait été sévèrement battue par le vieux; il lui interdit même de retourner à l'école. Kadie mis deux jours à se remettre de ses bleus. Après s'être remise, elle se rapprocha de son père pour lui faire ses excuses et lui supplia en même temps de la laisser reprendre la classe. Elle le fit en pleure. Le supplia vraiment. Son père refusa. Abattue. La fille resta longtemps dans sa chambre. Cogita sur son malheur. Trouva enfin la solution. Elle allait passer par sa belle mère, la coépouse de sa mère. C'était aussi son amie et même parfois sa confidente. Quand elle avait besoin de demander quelque chose à son père,elle passait souvent par sa belle mère. Cette dernière était âgée de trois ans de plus de kadie. C'est pour cela qu'elles étaient devenues très copines. Elles avaient les mêmes centres d'intérêt, les mêmes loisirs... Sa belle mère la comprenait mieux que tous les autres membres de sa famille. Elle passait beaucoup de temps avec sa belle mère. Elle s'appelait Mariam. Elle avait été mariée a son père il y'a maintenant trois ans. À l'époque, elle avait dix huit ans. Elle avait eu beaucoup de peine à accepter son sort. C'est grâce à kadie qu'elle avait su rependre confiance en elle. Elle avait été très proche de sa belle mère et avait réussi à éclairer à nouveau son visage. Son père l'avait pris une maison à deux ruelle de leur domicile. Quand Mariam ne venait pas à la maison familiale préparer, c'est elle qui partait, après l'école, l'aider dans ses taches ménagères .
Mariam lui promis d'essayer de convaincre son mari de la laisser au moins reprendre la classe.
Deux jours plus tard, Mariam l'appela chez elle. Elle avait réussi, après une longue discution, à convaincre son époux de la laisser reprendre les cours. Le visage de kadie se rempli de joie. Elle la remercia longuement. L'embrassa.
- il Y'a autre chose, lui dit-elle.

D'abord, son père avait voulu l'envoyer au mali. Afin d'y être éduquer par sa grand mère. Religieusement. Comme il avait était éduquer lui et ses trois soeurs. Grâce à l'éducation de sa mère, il avait su prendre les bonnes décisions, faire les bon choix dans la vie. C'est pour cela qu'il avait réussi. Ses soeurs, également gardant les mêmes principes. Les préceptes religieux et la coutume, avait pu être marié vierge. C'est ça la vrai fierté. L'honneur d'une famille. Sa mère ne blague pas avec Dieu et la coutume. Donc elle devait aller chez sa grand mère mais son père se ravisa car sa mère avait l'âge avancé. Et avec ses problèmes de santé, elle ne pouvait pas supporter un garnement. Alors il avait penser à une meilleure solution :La marier.
L'éducation d'un mari peut redresser une femme.
alors que sa belle mère parlait encore. Kadie n'écoutait plus. Il failli d'abord s'écrouler. Ses jambes n'arrivaient plus à la soutenir. Elle du s'assoir.
Kadie avait pu éviter éviter trois mariages les deux années précédentes. À l'époque, elle réussissait a convaincre son père de la laisser finir les études ou du moins le secondaire. Ainsi elle gagnait du temps, et repoussait ses prétendants. Faut dire qu'avant elle était le chouchou de son père. Mais à présent, elle craignait que son père ne le L'écoute plus. Elle fendit en larmes. Mariam essaya de la calmer et de la raisonner.
Le soir son père vint lui voir dans sa chambre et l'annonça qu'elle pouvait reprendre les cours. Mais garda son téléphone.
***
Le professeur de mathématiques fit son cours comme toujours avec un peu de comédie. Il aimait amuser ses élèves afin de garder ces derniers concentrés. Un cours n'est mieux assimiler que lorsque tous les élèves l'apprennent dans la bonne humeur. Il mit quelques exercices d'application sur le tableau noir. Il désigna un, deux puis un troisième élève pour aller les résoudre. Kadie était généralement assez forte en maths. Elle réussissait souvent à obtenir les meilleures notes dans cette matière. C'était au fait sa meilleure matière avec l'anglais. Les trois élèves passés, le prof fit encore quelques commentaires et quelques blagues. Il remarqua au fond kadie qui n'était pas vraiment en cours. La tête baisser, elle s'était accoudé sur sa table. Le professeur du la réveiller. Tout les élèves se mirent à rire. Le prof la fit se tenir debout sur place pendant cinq a quinze minutes puis l'envoya résoudre le dernier exercice au tableau. Elle se calla. L'enseignant du l'expliquer et elle réussit enfin à le résoudre. À la sortie, Arsène, son condisciple vint la voir. Les deux cheminèrent ensemble quelques mettres.
- Tu as quoi ces derniers temps? Lui demanda le garçon.
- Rien pourquoi? Elle répondit.
- Tu es un peu bizarre en classe et même à la récré. Tu restes seule dans ton coin.
- j'avais pas remarqué. Je crois que je suis un peu malade.
- Ah bon, vivement que tu guérisses alors.
- Merci.
- Y'a Christian qui veut te voir. Ton phone ne passe plus.
- Oui on me l'a confisquer. S'il te plait dis lui que je me sens pas bien et je dois vite rentrer. J'ai un travail qui m'attend.
- Dis lui toi même. Il t'attend là-bas.

Le garçon l'attendait de l'autre côté du l'avenue.
Kadie et Christian s'était rencontrer dans cette même école l'année passée. Christian était en terminale et elle en première. Ils avaient fait connaissance lors des compositions du deuxième trimestre. Lors des évaluations, la direction mélangeait tous les élèves de différents niveaux dans les mêmes salles. Le collège entre le collège, le lycée entre le lycée. Après ces compositions, ils avaient garder contact. Ils ont passer quelques temps à s'écrire. C'est seulement pendant les grandes vacances, quand le garçon a eu le baccalauréat qu'ils ont commencé à sortir ensemble. Kadie était encore vierge à ce moment.
Christian se rapprocha d'elle. Arsène avait continué son chemin après avoir salué son ami.
- Salut! Comment tu vas? Demanda Christian.
- Je vais bien merci. Elle répondait
Son visage s'était un peu rougit.
- C'est derniers temps, j'ai l'impression qui tu m'évites.
- Non pas du tout. Pourquoi tu dis ça?
- Chaque fois que je viens te voir, tu esquives et tu ne répond plus au téléphone.
- Tu sais bien que mon père me l'a confisqué. Il l'a probablement cassé. Et je t'èsquive pas.
- Tu sais, tu me manques beaucoup. J'ai tout fait mais j'arrête pas de penser à toi. J'ai besoin de te caresser, te sentir tout près. J'en meurs d'envie, tu sais.

Kadie avait la peau claire, un peu jaune.
En écoutant son bien aimé, elle ressentit le besoin de lui. Elle mourait d'envie d'être prise par lui. Elle fantasmait déjà sur bien des scènes. Elle voulait le suivre, comme elle le faisait autre fois quand il venait la chercher après les cours pour l'emmener dans la maison de son grand frère. Son cousin. Le petit studio où il partaient jadis. Elle informait déjà son père la veille qu'elle aura TD après les cours et elle finiras donc à dix sept heures au lieu de treize heures. Ils les deux partaient se livrer à des jeux extrêmes.
Elle se tenait toujours là, la pensée ailleurs se demandant encore ce qu'elle allait faire. Puis elle se ressaisit. Elle se raisonna.
- Je ne peux pas te voir. Ces derniers temps j'ai beaucoup de problèmes avec mon père, Lui dit elle.
- C'est à cause de ma moi?
Elle acquiesça de la tête. Les yeux baissés.
- Y'a rien que je puisse faire. Tu sais, je t'aime vraiment.
Elle lâcha quelques larmes et partit . Elle faisait de grands efforts pour s'empêcher de pleurer dans la rue. Le garçon la regarda s'éloigner. Impuissant. Elle prit un taxi.
Mariam habitait dans une cours commune. Quand elle ne passait pas la journée dans la maison principale de son mari, elle s'occupait de son bébé de treize mois. Elle nettoyait la maison, s'occupait de son linge sale et papotait avec ses voisines sur les feuilleutons de télé novelas et d'autres sujets futiles. Quand kadie arriva, elle berçait encore son enfant dans son berceau qui commençait déjà à dormir dans son berceau. Elle était encore en sanglot. Elle vint simplement se coucher sur le canapé.
- tu as quoi? Lui demanda Mariam.
- Rien, répliqua t-elle, Juste des mots de tête.
- Si tu veux que je t'aide, il faut me dire ce qui ne va pas.
- Comment je vais encore dire à papa que je ne veux pas de son mariage ?
- Tu sais, le mariage n'est pas une mauvaise chose. Ton père ne veut que ton bien. Il va te choisir le meilleur homme possible.
- N'ajoute pas mon malheur. Tu sais bien que j'en veux pas me marier avant d'avoir terminer mes études.
- tu dois t'en prendre qu'à toi même. Ton père était presque d'accord pour te laisser faire ce que tu veux. Mais tu as tout gâché en t'entêtant avec ce garçon.
- Christian est un bon garçon et tu sais bien que je l'aime vraiment.

Mariam connaissait son histoire avec Christian. Elle l'avait d'abord découvert lorsqu'une fois elle regardait les photos dans son téléphone. Kadie lui avait ensuite donné des explications. La suppliant de ne rien dire à son père. Après mille supplications, Mariam l'avait promis qu'elle ne dirait rien à son mari. Mais n'a jamais été d'accord avec cette relation. Elle l'avait beau conseillé de laisser ce garçon mais cette dernière ne faisait qu'à sa tête. Mariam était une musulmane pratiquante comme tout le reste de la famille. Kadie, elle, n'était très religieuse que devant son père et sa mère. Une fois hors de la maison, elle ne respectait pas toujours toutes les règles de la religion. Elle vivait sa foi sans toutes les contraintes qu'elle avait apprise. Ainsi elle s'était permis de laisser Christian entrer dans sa vie. Elle s'était attaché a lui. Sa belle mère la traitait, quand les deux femmes abordaient ce sujet, de mécréante et irrespectueuse. Mais ne l'avait jamais dit à son époux. Elle l'avait promis de ne pas le lui dire.
Mariam l'observa un long moment sans mot dire, la jeune femme avait le visage très malheureux. Puis lui dit simplement :
- J'espère au moins que maintenant tu as quitter ce garçon. Je n'accepterais pas que tu sois une épouse infidèle. Ça jamais.

Mariam aussi avait connu un mariage précoce et pénible. Il est vrai qu'elle n'avait pas d'autres d'ambitions que de se trouver un bon mari et fonder un foyer. Elle n'avait pas beaucoup fait l'école ordinaire, ses parents préféraient l'école coranique. Tout avait basculé chez elle quand elle apprit que l'homme que ses parents avaient choisit pour elle avait non seulement vingt neuf ans de plus qu'elle mais aussi, était déjà marié. Elle devait seulement être sa deuxième femme. Pendant les premiers jours de sa vie de couple, elle était très malheureuse. C'est grâce à kadie qu'elle retrouva le sourire. Et maintenant, elle craignait le pire pour celle qui a toujours été sa fidèle amie. Elle priait pour qu'elle ait plus de chance.

Les dimanches, toute la famille était toujours au complet. Il y avait comme un festin à la maison. La nourriture était le plus souvent déjà préparé depuis la ville pour permettre au femme de la maison d'avoir un peu de repos et papoter avec la famille et les amis qui venait. Il y avait chaque dimanche à la maison, une ambiance de fête toute la journée.
Ce dimanche était un peu plus spécial. Sa mère le savait. C'est pourquoi elle l'avait demandé d'aller se faire de nouvelles tresses.
À son retour, il était déjà dix sept heures, sa mère l'attendait devant le portail avec deux de ses tantes.
- fait vite ma fille, lui dit sa mère, y'a déjà des affaires devant la douche. Tout le monde n'attend plus que toi pour commencer la réunion.
À ces mots son cœur manqua peu de la lâcher. Elle savait que l'inévitable était arrivé. Elle ne pouvait plus rien faire. Elle avait déjà discuter y'a quelques jours avec son père. Lui suppliant de prolonger cela d'au moins une année même. Mais son père demeura stoïque, ferme dans la décision qu'il venait de prendre. Il ne voulait plus l'écouter. Il avait essayé d'être un père compréhensif, mais elle l'avait trahit. Elle s'était permis une relation immorale avec un homme. Un petit délinquant. Et pour couronner le tout, non musulman. À trop se plier aux caprices de sa fille, il commençait à la perdre. Il voulait voulait là rectifier le tir. La sauvé.
Kadie avait fini de se faire belle. Elle entra dans la maison dans la maison et on commença la réunion traitant de l'affaire du mariage. Kadie était un peu soulagée. Au moins l'heureux élu était le prétendant qu'elle tolérait le plus. Celui là même qui était là l'année dernière. Elle avait promis à son père qu'elle l'épouserait s'il l'accordait juste de finir ses études. Même si ça n'allait sûrement plus être le cas.
L'homme était un jeune de vingt cinq ans. Le fils d'un ami de la famille et partenaire d'affaires de son père.