La nuit de 31 chez nous

Toute histoire commence un jour, quelque part. Nous sommes dans la nuit du 31 décembre 2018, la ville a changé d’apparence comme un caméléon. Les monuments de la ville ont subi une légère transformation, ils sont tous éclairés des jeux de lumière. En passant par le monument ‘’la Bougie’’, ‘’Samaba’’, de l’indépendance surtout par les coins et les recoins de l’ACI 2000, nous avons l’impression d’être à Washington. L’ambiance est extraordinaire ici, les filles habillées de façon sexy, se promènent aux abords du goudron. Certains mecs sont toujours dans les noirs en attente de leurs petites amies. D’autres sont déjà devant le Club IBIZA en train de fumer la chicha en attendant que le show commence. Les rappeurs sont déjà sur place et la musique bat son rythme. Pour ceux qui ont les parents fortunés, roulent avec des voitures de hautes marques. Les policiers sont sortis massivement cette nuit, ils contrôlent les papiers des engins sans pitié. Si vous n’avez pas la vignette pour votre moto ou une assurance pour votre voiture, ils vous coincent jusqu’à ce que vous mettiez la main dans votre poche. Et, quand vous avez les papiers au complet, ils cherchent toujours un prétexte pour vous soutirer quelque chose, c’est la fête, donc chacun cherche l’argent pour habiller son bien aimé.
Ici, c’est Bamako, la ville de trois Caïmans. La ville où le 31 décembre a plus d’influence que la fête de Tabaski et de Ramadan, la ville où le 31 se prépare plus que le mariage. Cette nuit, quelle nuit de déception ! Quelle nuit de plaisir ! Quelle nuit de séparation amoureuse ! Quelle nuit de viol et de vol. En effet, Chez nous, pendant cette nuit de fête, certains deviennent riches en dépouillant autrui. D’autres satisfont leur libido dans le viol. Beaucoup de garçons et filles sont déçus par leurs partenaires et le plaisir est vivement partagé.
La ville venait de quitter dans une polémique qui avait concerné l’insertion d’un manuel dans le système éducatif du pays. Mahmoud Dicko avait mobilisé plusieurs jeunes dans les rues de Bamako pour dire non à ce livre qui enseignerait l’éducation sexuelle complète. A ajouter à cela, un des pères de l’indépendance du pays, venait de rendre l’âme, le père de son hymne nationale. Paix à son âme, Seydou Badian, son éminent écrivain. Ce sont des événements phares qui avaient précédé le 31 décembre. A présent, La jeunesse ne pensait qu’à la fête. Tous mobilisés pour des causes différentes, Ils sont sur les motos KTM et dans les taxis en train de sillonner les rues de Bamako. La ville restera éveillée jusqu’au petit matin.
Le premier héros de ce récit s’appelle Madou, il est taximan et il nourrit sa petite famille de ce métier. Il ne roule que seulement les nuits. Cette nuit de 31, il avait préparé sa voiture convenablement pour les clients, avec des jeux de lumière à l’image de la ville. Avec cet affichage « Bichonan Planw » sur l’arrière vitre de son taxi, il fera le tour de la ville à la recherche des passagers. Madou fêtera son 31 au boulot différemment des autres qui y passeront pour eux, dans les boîtes de nuit.
Ce n’est pas étonnant, nous vous ferons une petite biographie de Madou. Il est humblement connu dans sa commune. Et en plus de cela, un jeune battant qui se nourrit qu’à la sueur de son front. Les vendredis, il arrête tout à partir de 12 h, et part prier à la mosquée. Quand vous montez dans son taxi, il n’écoute que les grands imans du Mali tels que Cherif Ousmane Madani Haidara, Karamôgô Faroukou etc. A chaque ‘’Mahouloud’’, il est parmi les dix premiers arrivants au stade 26 mars de Bamako pour écouter le prêche de son idole.
Le deuxième héros se nomme Danger, taximan comme Madou mais, leur mode de vie diverge. Danger est un braqueur, arnaqueur et violeur. Il abuse toujours de ses clientes avec ses gangs. Il s’est aussi préparé pour effectuer des opérations hors normes durant cette nuit. Il a aussi bien équipé son taxi avec cet affichage ‘’ Où sont mes tchalés ?’’, c’est-à-dire où sont mes gangs ?
Des choses étranges voire absurdes se passent à Bamako cette nuit. Pas une fille, pas deux filles, mais, plusieurs filles signalent les cas de vol et de viol. Parfois, Les policiers obstinés à trouver coûte que coûte leur argent de fête ne viennent pas à l’appel des victimes des malfaiteurs. La situation devient de plus en plus grave. Et, tout le monde se demande, qui est à l’origine de cette absurdité ? Plusieurs mecs sont restés, plantés devant les restaurants, hôtels et maquis car, leurs copines, en venant à eux, sont, aussi, victimes de viol. Le taximan Danger et sa maffia sont vite suspectés dans l’affaire. Au lieu de travailler correctement comme notre noble Taximan Madou, voici un autre taximan qui s’adonne au viol et au vol. Je vous explique sa stratégie. Quand la cliente monte dans son taxi, elle dit sa destination et lui remet l’argent. Après qu’elle ait fini de s’installer confortablement, il fait sortir un médicament en poudre, et le pompe partout dans son taxi. Et, en le respirant, la cliente commence à dormir profondément aussi tôt comme prévu. Objectif atteint, Danger conduit la fille parmi ses amis jusqu’à dans un coin caché près du fleuve Niger. La plus part de ses amis sont des jeunes qui ont refusé l’école depuis la classe primaire, ceux qui ont eu le BAC et qui ont été renvoyés de l’université après avoir accumulé plusieurs dettes durant les examens. Il y a aussi ceux qui sont fâchés contre le gouvernement parce qu’ils n’ont pas eu un emploi après leurs études universitaires. Autrement dit, les chômeurs. En fin, il y a ceux qui ne sont jamais allés à l’école mais, qui vivent de ce métier, ceux du monde d’Iba Montana. Ainsi est composée l’équipe de Danger. Je continue toujours dans l’explication.
A plusieurs mètres de leur Ghetto, une fois que Danger sent qu’il est presqu’arriver, il coupe le moteur de son taxi pour éviter les soupçons et fait un appel. Un peu plus tard, ses gangs sortent de partout et viennent prendre la fille jusqu’à dans un coin obscur. D’abord, ils fouillent la fille en lui prenant tout ce qui concerne l’argent, téléphones, bijoux et les belles chaussures, si, elle en possède. Ensuite, ils lui mettent toute nue, inconsciente, elle ne peut plus se défendre, elle devient plus faible. Chacun d’eux passe à l’action, tour à tour. Si l’un se fatigue, l’autre prend le relais. Ils satisferont tous leur libido et chacun peut faire deux tours. Parfois, ils violent la fille jusqu’au point où elle devient consciente et commence à crier de toute sa force, mais, elle n’y peut rien, car, ils sont plus forts. En fin, après avoir fini tous d’abuser d’elle, ils attachent son visage pour ne pas qu’elle puisse reconnaitre l’endroit en cas d’enquête par les policiers. Ils lui remettent dans le taxi, c’est-à-dire quatre personnes plus Danger le taximan. Ils partent lui jeter au bord d’un goudron là, où, la circulation a moins d’influence. Ses amis ou ses parents lui retrouveront là, tôt ou tard. Après qu’ils en soient débarrassés d’elle, les quatre autres gangs rentrent pour le ghetto, et, Danger, seul, reparte à la recherche d’une autre fille. C’est faire exprès car, si la fille voyait beaucoup de personnes dans le taxi, de peur, elle refuserait de monter. Nous pouvons vite affirmer de ces gens, qu’ils sont insatiables non seulement de l’argent mais, aussi, du sexe.
La situation devenait plus compliqué pendant cette nuit, un petit groupe de taximan à leur tête Madou le jeune courageux, décident de se rendre chez le chef des commissaires de Bamako pour lui avertir de ce qui se passe dans la ville. Le haut commissaire alerte le plus vite possible ses subalternes, et les voitures 4x4 sont ennoyées en patrouille partout, dans presque toutes les rues de Bamako. Après les autres chauffeurs remercient Madou pour sa belle initiative et repartent continuer leur boulot. Après cette signalisation, on pourrait dire que la situation devenait deux fois plus pire. Les cas de viol ne cessaient d’être signalés chez monsieur le haut commissaire des tribunaux.

Inquiet, il demande à ses agents de doubler d’effort afin d’arrêter cette bande de criminel. Toujours, Danger et ses compagnons faisaient des victimes à droite et à gauche. Fâché le commissaire se rend lui-même sur le terrain pour conduire l’opération, ils sillonnent la ville avec ses agents durant 2 h, ils ne voient personne, mais, le viol continuait toujours sans cesse...Le commissaire, fatigué, rentre se coucher et les autres en patrouille finissent par stopper la recherche Après avoir mis la main sur un groupe de fumeur de drogue dans à Badalagou. C’est une bonne nouvelle pour Danger et ses amis, l’aventure continue jusqu’à notre belle dame vierge...
Gaffou se rend belle, elle se maquille les lèvres ainsi que les ongles. Elle n’est pas du tout pressée, son homme l’attend impatiemment mais, elle s’en moque, elle veut juste apparaitre belle, très belle quand elle arrivera parmi les siennes. Elle apprit aussi tôt la nouvelle que les filles sont violées n’importe comment dans la ville, mais, obstinée à voir son petit ami, elle ne craint rien. Quand l’amour nous tient, nous pouvons voir une éruption volcanique et entrer à l’intérieur pour sauver notre partenaire, tel est le cas de Gaffou, en plus d’être vierge. Elle avait aimé ce mec car, celui-ci lui avait aussi aimé sans le sexe. Gaffou voulut livrer son corps à l’homme qui l’aurait épousé le premier. Jean avait accepté toutes ses conditions et passait sa vie amoureuse avec elle. Une promesse était entre eux, Gaffou ne devait laisser aucun autre homme lui toucher le corps avant Jean et celle-ci l’avait accepté. Jean avait envisagé de se marier avec Gaffou une fois qu’il aurait fini ses études en droit. Pour lui, avoir une fille de dix neuf ans à Bamako, qui se prive de toutes les souillures avant son mariage, c’est très rare à retrouver. Quand Dieu vous donne la chance de tomber sur ces genres de fille, il faut en prendre vivement soin. En effet, Gaffou voudrait honorer ses parents, ses frères pendant sa nuit de noce. Qui n’aimerait pas voir sa fille vierge le jour de son mariage et soulever ses épaules à cause de cette fierté au Mali ? Personne, c’est le rêve de tous les parents, chose quasiment difficile à faire par notre génération présente.
Gaffou habillée dans une robe plus ou moins transparente et une mini-jupe qui se limite juste en bas de ses genoux, sort de la maison et arrête un taxi, direction un restaurant chic de la ville où Jean l’attend. Quand elle monta dans le taxi et que le taximan posa ses yeux sur elle, surtout sur ses belles cuisses brillantes, fut très excitée de lui sauter dessus. Le taximan n’arrivait plus à se contrôler, il ne faisait que tirer et retirer la ceinture de son pantalon. Ensuite, Il prit un paquet de papier à l’intérieur duquel était emballé je ne sais quoi et commença à le fumer par ses narines, c’était sûrement de la drogue. Ce taximan tellement excité, mit un film pornographique sur son téléphone et commença à le regarder en augmentant le volume. Gaffou sut que les choses se passeraient très mal pour elle dans les minutes qui suivront. Elle décida de lui signaler d’arrêter le taxi. Elle voulut descendre mais, toutes les portes étaient fermées à clé. Danger pompa le poudre de son médicament et Gaffou se mit à dormir jusqu’arriver dans le ghetto. Quand il arriva avec Gaffou, tous les gangs se précipitèrent sur elle, mais, Danger leur chassa tous. « Cette fille est à moi seul, rien qu’à moi seul cette fois. » dit-il. « Prends la pour toi seul si tu veux, nous allons nous même à la chasse des filles. », répondit un bandit de son groupe. Ils sortirent tous, et Danger se trouva face à face avec la fille, elle devenait peu à peu consciente contrairement à Danger qui était encore sous l’effet de la drogue. Il portait un masque Ninja sur sa tête tellement qu’il ne voulut pas avoir pitié lors de la scène sexuelle qui allait se passer.
-S’il vous plait, je suis encore vierge, ne me touchez pas, sinon je crie. Mon mari m’attend à la soirée, laissez moi partir.
-J’aime les filles vierges aussi ma chère, calme toi, tout se passera bien. Répondit Danger.
Sans plus attendre, Danger se jeta sur la fille, lui arracha tous ses vêtements et fit ce qu’il voulut depuis qu’elle était montée dans le taxi. Gaffou criait de toute sa force en lui suppliant d’arrêter mais, il ne voulut pas jusqu’à ce qu’il soit fatigué. Il se reposa et reprit peu après avec elle. Il fit le reste de la nuit sur elle. Gaffou devint paralysée car, elle n’avait jamais eu affaire à un truc pareil. Quand Danger finit son acte absurde, il fit appel à ses compagnons qui viennent chercher la fille, et partent lui jeter quelque part dans la ville. Danger dormit jusqu’au petit matin idem que ses amis. Au réveil, nous sommes au 1er, ces gangs n’avaient peut être plus envie de toucher une fille. Ils se partagèrent l’argent qu’ils avaient eu, se souhaitèrent bonne année 2019 et chacun rentra chez lui pour se reposer.
De retour à la maison le matin après son boulot, Madou trouva sa sœur Gaffou qui dormait encore profondément, il lui embrassa sur sa tête car, il l’aimait trop à vrai dire. C’est pourquoi, il se tuait pour qu’elle ne manque de rien durant ses études. Madou fut accueilli par sa femme avec un gros poisson. Et cette dernière et Gaffou avaient fait la promesse l’une à l’autre de ne jamais révéler à qui que ce soir, qu’elle avait perdu sa virginité, même pas à Jean, ni à Madou qui était son seul parent à Bamako. En fait, Les parents de Gaffou étaient au village et, elle avait rejoint son frère pour ses études universitaires après l’obtention de son Bac dans sa région.
Huit mois, Gaffou ne cessait de vomir, son ventre était sorti, tout le monde sut qu’elle était enceinte, même Jean son petit copain avec qui, elle avait fait une promesse. Celui-ci lui avait traité de sale prostituée avant de lui quitter définitivement. Madou très furieux voulut connaitre le père de l’enfant de sa sœur. En revanche, si elle ne le disait pas, il arrêterait de financer les études de celle-ci. En plus de ça, elle retournerait au Village. De peur, Gaffou lui expliqua toute la scène de son viol, comment, quand, et auprès de l’endroit, où cela s’était produite. En entendant ces explications de la part de sa sœur, Madou, autrement dit Danger venait de s’en rendre compte qu’il avait violé sa propre sœur cette nuit. Il ne l’a pas reconnu durant l’acte, parce qu’il était sous l’effet de la drogue. Qui aurait pu imaginer que le humble Madou que tout le monde connut, était cet homme Danger qui violait les filles cette nuit ? Personne, à part lui seul et Dieu. Il se laissa tomber à terre et dit : « Je suis mort à jamais. ». Deux jours après, sa conscience ne lui permettait pas d’être heureux comme les autres, il se demandait, s’il devrait avouer qu’il est l’auteur de la grossesse de sa sœur et se fait pardonner ou continuer dans le mensonge.