Ah, un rêve idiosyncratique !

Toute histoire commence un jour, quelque part. Mon rêve, lui, commença le jour où je rencontrai Martin Luther King Jr dans mon dream, après avoir lu Obama dans Les rêves de son père. L’ayant toujours réclamé, à l’instar de Cabral, je ne crois pas en l’indépendance des drapeaux mais en l’indépendance, je m’approchai ainsi du père de l’indépendance du Ghana, Kwame Nkrumah, avec qui je partage ceci : nous sommes africains, non pas parce que nous sommes nés en Afrique mais parce que l’Afrique est née en nous. De nous, nous africains, émane l’une des plus grandes civilisations du monde, me le rappela Cheikh Anta à qui je souris et chuchotai : « Chef, je suis tellement émerveillé par mon ignorance, en tant qu’éternel apprenant, mon leitmotiv est de m’armer de connaissance jusqu’aux dents... » Après tout, dit-on, « Philosophia biou kubernetes » qui veut dire « Amour de la sagesse, guide de la vie».
Je fus libre, liberté, avec tout ce que cela représenta pour Sékou Touré lorsqu’il voulut se déprendre du joug de l’oppresseur. Je fus non-violent, inspiré par Cheikh Bamba, Aline Sitoé, tel un intellectuel illuminé par le binôme Bachir Diagne et Felwine Sarr.
J’en parlai aux camarades Césaire et Senghor en ressentant une fierté d’être nègre peut-être avec un zèle mesuré ou parfois démesuré, bref. J’ai mesuré en tout cas, Fanon, outre plus à quel point, les effets des institutions esclavagiste et coloniale comme le nommait Joseph Ndiaye, sur les nègres qui rejoignirent et explorèrent l’Amérique. Avant d’en finir avec Fanon, je lui demandai quelle était la mission de ma génération.
Kankou Moussa, considéré comme l’Homme le plus riche que l’humanité ait connu, avec un sourire qui me rendit profondément béat, me fit entrer davantage dans les arcanes de l’empire du Mali : Tombouctou pour ne citer que cela. Me retournant, je saisi la grandeur du combat de Madiba, de Machel, de Biko, de Nasser, de Sankara dont la carrure, la fougue cassa les codes : il avait raison trop tôt, l’avons-nous découvert trop tard ? Je voulus poser cette question à Lumumba, quand j’aperçus Mame Mariama et Mame Hampâté : deux bibliothèques dont personne, avec exactitude, ne peut cerner le nombre de livres, de mots, la sagesse qu’ils incarnaient rien qu’en levant leurs plumes respectives...
Au loin, dans mon champ de vision, Koffi Annan que je poursuivis pour saluer primo sa vision en qualité de serviteur du monde, secundo, son amour pour mon pays, pour ne pas le citer, l’Afrique.
J’étais sur le point de continuer mon dream, mon odyssée, mon rêve lorsque mon réveil sonna, me rappelant tout de go, l’heure de se lever, comme un symbole, l’heure de l’Afrique a sonné chère lectrice, cher lecteur : ce laboratoire à ciel ouvert, doit retrouver sa lumière et sa puissance propres, n’est-ce pas A. Mbembé ?