L’apparence

Suis-je dans le noir ou ai-je les yeux fermés ? Peut-être les deux.

Je vous vois mais ne vous regarde pas. Je vous entend mais ne vous écoute pas. Je suis en face de vous mais enfermé et l’œil droit bandé au fond de mon être. Et dites vous bien que ce n’est pas un choix.

Cela fait un moment déjà que je n’ai rien écrit de maussade, rien de triste... je crois qu’à force d’écouter ceux qui disent que je suis bien trop défaitiste ou que mes textes portent toujours sur la peine ou la souffrance, j’ai inconsciemment essayé de m’en défaire... j’ai fait semblant de ne plus être moi-même.
Comme si j’étais heureux.
Comme si la vie me faisait sourire chaque matin.
C’est ce que je dis: trouver le bonheur. Et c’est bien l’idéal... mais c’est surtout une chose que j’aimerais moi-même faire. Mais pas maintenant...
Je me sens moi-même lorsque la nuit tombée j’ai ce pincement au cœur qui me dit “Hey, regarde comment tu es misérable”. Je ne sais pas trop pourquoi, je ne sais pas exactement pourquoi je suis constitué de cette façon là mais c’est réel.
Je me sens bien quand je pense à tout ça, tout ce qui ne va pas.
A quoi ça sert de jouer des rôles. Je suis d’accord de 8h à 20h et aux yeux de tous je pourrais le faire mais je ne veux pas me mentir à moi-même... j’ai encore tellement de choses à accomplir. Ça remonte à tellement loin, tellement que je ne m’en souviens pas, la dernière fois que je me suis couché avec un sourire satisfait et un cœur chaud.
Jai l’impression de me perdre dans ce vaste monde, de me diluer, d’être parasité. J’aurais aimé rester moi-même. Cru, sincère, pieux, honnête et loyal.
Jamais je n’aurais imaginé être qui je suis.
Jamais je n’aurais voulu être qui je suis.
Alors que faire ?
Je veux être mieux que ce que je veux être. Je veux réapprendre à croire en moi, ne compter que sur moi. Et peu importe que je m’aime ou pas, je veux remplacer l’interrupteur que j’avais en moi, remettre la machine en marche et continuer mon périple, mon odyssée.
Je veux me retrouver mort après avoir tout accompli et dire merci au Bon Dieu de m’avoir donné le temps d’avoir de la valeur