LE SONNET DU NEZ

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Ouvert à la fraîcheur des roses embaumées,
Le nez, suite du front classiquement étroit,
Se dessine un peu grand, irréprochable & droit,
Dans la convention plastique des camées.

La plus belle parmi les mortes bien-aimées,
Cléopâtre, la reine à qui mon rêve croit,
Avait ce nez petit dont, mieux qu’un charme froid,
La grâce fit qu’Antoine oublia ses armées !

J’aime encore le nez des Juives, pâle & fin,
Dont la narine rose anime le confin
De la joue, & palpite & s’enfle sensuelle.

La colère le plisse & le dédain le tord,
Et l’on voit, frémissant tout entier dans son aile,
Le grand amour sans peur, sans mesure & sans tort.

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