Un voeux lunaire

Papa m'a toujours dit : Maya si tu vois une étoile filante, fait un vœux et il se réalisera.
 
Alors ce jour-là, quand, assise sous le grand chêne, j'ai vu cette boule de feu filer à des millions de kilomètres de moi, j'ai pensé très fort à ce vœux ! Ce vœux que je fais à tous mes anniversaires depuis que j'ai 5 ans.
Ah, vous voudriez bien le savoir. Mais si je vous le dit, il ne se réalisera pas !
 
Cette nuit-là, je ne croyais pas aux vœux, aux rêves et surtout pas que mes rêves puissent se réaliser.
Sous ce vieil arbre, quand je me suis endormie, je ne pensais pas me réveiller... sur la Lune. La Lune !
Pourquoi ? Comment ? Quand ? Toutes ces questions se mélangeaient dans ma tête. Mais, le seul mot que j'arrivais à sortir de ma bouche était :
- La Lune !
 
- Oui, mais ne t'inquiète pas ! dit un grand homme aux cheveux argentés et aux yeux bleus turquoises à couper le souffle.
Tout va bien se passer. Mais pour l'instant, il faut que tu dormes.
 
Après ça, croyait il vraiment que j'allais dormir ? Mais bon, j'ai fermé les yeux et j'ai essayé de me remémorer comment j'étais arrivé là. Un instant j'étais paisiblement assise sous ce vieil arbre, et la seconde suivante me voilà sur la Lune... Tout cela m'a tellement fatiguée, que je me suis endormie une nouvelle fois.
 
Quand je me suis réveillé, j'étais dans une pièce vide, avec un lit et quelques étagères. Un jeune homme m'observait. Il avait les cheveux argentés et les yeux verts pastels.
- Bonjour, tu dois être Maya. Moi c'est Victor.
- Bonjour, dis-je en frissonnant.
- Ça va ? Tu as froid ? dit Victor.
- Non je suis juste fatiguée.
 
Soudain, le premier homme, celui que j'avais aperçut avant de m'endormir, franchi la porte de la pièce.
- Oh, Maya tu es enfin éveillée, dit-il.
- Bonjour
- J'ai oublié de me présenter : Antoine. Tu sais déjà qui est mon fils Victor, enchaîna-t-il.
- Pourquoi suis-je là ?
- Tu as fait le vœux, répondirent les deux hommes en cœur.
- Oui mais je ne pensais pas... et mon père ! Je veux rentrer chez moi !
- Le seul moyen c'est de confectionner un lunéaire.
- Un quoi ?
- Un lunéaire, un bracelet composé de poussière d'étoile et de roche de Phobos (satellite naturel de Mars).
- Alors, on attend quoi ?
- Va chercher ta sœur et allez tous les trois sur Phobos, dit Antoine à Victor.
 
Aussitôt dit, aussitôt fait. Victor s'élança dans une ascension aux milles marches. Quand il fut arrivé au sommet de la tour, il s'écria : Théa.
 
Le prénom raisonna contre les parois du château et, en un claquement de doigt, une jeune fille aux cheveux blonds et aux yeux vert forêt apparue.
- Oui... quoi, dit-elle.
- On a besoin d'aller sur Phobos, on t'expliquera en route, enchaîna-t-il sans reprendre son souffle.
- Bon... Ok, tenez moi la main, je vais vous y emmener.
 
A la seconde où je lui ai pris la main, une chaleur m'a envahie et je me suis retrouvée sur Phobos. Enfin, je crois que c'était Phobos !
- Bon on trouve la roche et on repart, dit Victor.
- Oui, car il fait très froid. Eh attend, comment tu t'appelles ? me lança Théa.
- Moi, c'est Maya.
Pendant que nous discutions, Victor avait récupéré la roche.
 
La chaleur nous a envahie de nouveau et nous étions de retour sur la Lune.
- Mais attend Théa, pourquoi as-tu un lunéaire ? dis-je.
- Toutes les filles en ont un quand elles naissent.
 
On arriva alors dans un grand laboratoire où Antoine se tenait debout. Devant lui, un grand établi où étaient posées toutes sortes de fioles, pipettes, et d'autres choses dont je ne connaissais pas le nom. Sur une étagère, à côté, étaient entreposés des récipients avec des liquides de toutes les couleurs.
 
- Vous avez la roche ? dit Antoine.
- Oui ! je répondis en cœur avec Théa et Victor.
- Parfait, je vais la mettre en fil. Allez chercher les pots de poussière d'étoile rouge, bleu et jaune.
 
Dehors, les étoiles ressortaient tellement bien. Mieux que sur la Terre !
Victor monta un télescope quand il dit :
- Maya, tu peux emprisonner la poussière d'étoile s'il te plait ?
- Comment on fait Victor ?
- Tu insères la fiole dans le télescope et quand tu vois une étoile, tu presses le bouton sur le côté. Ok ?
- Oui, dis-je en commençant.
 
L'étoile rouge était brûlante, la bleue gelée mais la jaune était étrangement... parfaite.
 
Ensuite nous sommes retournés au laboratoire, Antoine mit les trois sortes de poussière dans un récipient. Il attendit quelques instants, puis plongea sa main dans le liquide. Il en ressortit un magnifique bracelet violet et bleu.
 
- Comment ça marche ? je demande à Victor.
- Tu le touches, tu indiques la planète ou le satellite où tu veux aller, et ça t'y emmène aussitôt ! dit Victor.
- Mais ne dit à personne que tu peux aller sur la Lune, ajouta Théa.
 
Maintenant, je vis ma vie normale de pré-ado, mais quand j'en ai marre de la pollution ou de la Terre... je vais sur la Lune !
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