Nouvelles
5 min
Université d'Antananarivo
Soif dune petite vie, des morts en retour
« Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère c'est comme si j'étais une extra-terrestre ». Possesseur d'un visage laid, je fais partie d'un des miracles de la nature, des Hommes dotés de don "magique" que nul ne peut expliquer ni même imaginer l'existence.
À l'époque de mes 8 ans, j'avais une vie parfaite digne d'une princesse. Physiquement belle, j'étais une jeune fille aux cheveux grise comme la fumée, avec des yeux plus bleus que le plus beau des saphirs. Cette beauté n'était que la plus petite partie de mon bonheur, car en surplus, j'étais une de ces "surdouée" en classe. Mais le succès fût de courte durée. Dès mes 10 ans, ma belle chevelure se détachait petit à petit de mon crâne ,mes yeux devenaient rouge de sang, mes dents tombaient , des poils commençaient à coloniser le reste de mon corps, et mes souvenir d'enfance s'effacèrent à petit feu: j'étais la victime d'une maladie inconnue...Telle fût la version de ma mère sur mon ancienne apparence ainsi que l'origine du corps que j'ai aujourd'hui : chauve, moche et plus poilu qu'un primate, cependant, la vérité m'entrainât dans une colère qui devint la source de mon malheur.Je vivais sous un petit toit avec les deux seules femmes de ma vie : maman et grand-mère. Grand-mère atteignait le point culminant de la vie avec ses 99 ans, cloîtrée dans son lit de mort et prise en charge par Maman. Tout comme moi, elle était aussi atteinte dune maladie inconnue dès ses 85 ans : elle perdit toute ses 5 sens, ne parlait plus, se nourrissait par perfusion et on lavait diagnostiqué un Alzheimer à 90 ans. S'occuper de moi et de ma grand-mère était sans aucun doute la tâche la plus ardue pour Mère. J'étais le seule enfant de cette mère célibataire de 35 ans qui travaillait en tant que femme de ménage dans une de ces grandes Hôtels de la Ville D'Antananarivo. Elle était toujours absente durant la journée et rentrait tard dans la soirée, ce qui laissait des heures et des heures de moments d'intimité entre moi et ma grand-mère. D'ailleurs c'est de cette dernière que j'avais pût connaitre toute l'histoire de mon enfance.
A partir de mes 17 ans, le jour de mon anniversaire, j'avais tout oublié sur mon passée, qui d'ailleurs se faisaient remplacer par la version parfaite de Mère. J'avais déjà perdu toute ma chevelure.Mes yeux étaient toutes rouges, mes joues creuses, mes ongles se détachaient de leur emplacement et au touché, mes os se faisaient directement ressentir sous ma peau, me laissant ainsi avec une extrême laideur. Mais en contre partie, je développais des facultés cérébrales exceptionnelles avec une mémorisation instantanée, une capacité d'effectuer des calculs mentaux ultra-rapides, ce qui n'étonnaient pas du tout ma mère. Mais depuis, je commençais aussi à ressentir les émotions et sentiments de tous ceux qui m'entouraient ; à commencer par l'anxiété de Mère : elle attendait la venue dun bébé. Chaque jour, je ressentais la croissance de ce petit être, et plus précisément la mal formation au niveau de son coeur ,que je ne pouvais pas en parler à Mère []
Sauf qu'un soir, emportée par une colère, j'harcelais Mère pour quelle m'avoue la vérité concernant mon origine. Je lui avais demandé où était mon père....et sa réponse simpliste fût : "il nous a quitté pour une autre». Elle voulait détailler, mais je l'avais interrompue par la version de grand -mère que j'avais su la veille : ma mère ne pouvait pas avoir d'enfant. Avec mon père, leur décision étaient daller voir un soit disant prêtre afin de leur procurer ce désir. Le problème était que ce personnage maléfique exigeait en retour un sacrifice humain. Durant une absence de ma mère, poussée par le désir d'avoir une descendance, mon Père allait étouffer Grand-mère sur son lit. Mais juste à ce moment, Mère était arrivée et, entrainée par la panique, lui plantât un couteau dans le dos. Le sacrifice était donc considéré comme accompli .9 mois après l'incident, Mère mettait au monde son enfant .Un enfant maigre, aux yeux rouges, sans chevelure, qui n'avait émis aucun cris dès sa sortie et qui peinait à rester en vie : me voilà parmi ce monde, Sarah.
Après quelques instants de silence, larmes aux yeux, Mère commençait à nier mes faits et affirmait que je lui mentais, ce qui me mettait davantage en rogne. Elle me demanda encore une fois :
- " Sarah! Arrête tes sottises concernant grand mère et dit moi comment la-tu su?".
En haussant le ton de ma voix, allant jusqu'à crier, je lui réaffirmais que ce n'était en aucun cas un mensonge
-"Ne te moque pas de moi, grand mère est muette, sourde, immobile. Dit moi la vérité!!!!!"
Mais encore une fois, J'avançais la même explication : je n'avais qu'à touché grand mère pour connaître ses pensées, ses sentiments et même sentir le mal causé par sa maladie et que d'ailleurs, sa vie prendrais fin très bientôt. Je ne pouvais plus retenir ma langue de parler, j'avais finis par dire que je ressentais aussi que l'enfant dans le ventre de Mère avait une malformation cardiaque et qu'il ne vivrait pas.
Larmes aux yeux, visage rouge de terreur et d'étonnement vis-à-vis de mes bêtises, Mère me donna une gifle sur la joue. C'était ainsi que je ressenti pour la première fois une douleur qui était mienne et non celle d'autrui .Et non! Ce n'était pas la gifle qui se faisait ressentir aussi fortement, mais le sentiment de rejet que me faisait ressentir le regard froid de celle qui m'avait mis au monde ; accompagner de la colère qui m'étripait le coeur. En même temps, je ressentais la forte haine que Mère me portait, moi qui suit la source de tous ces problèmes,mais aussi la tristesse de grand-mère dans son lit entrain d'assister à cette scène avec impuissance. Ne pouvant plus supporter toutes ses émotions qui s'accumulaient en moi et qui me torturaient le cerveau, j'accourais vers l'objet pointue la plus à porter de main en tentant d'arracher la vie au diable que je suis. J'entendis un cris et plus rien [...]
Aujourd'hui est un jour spécial à mes yeux : un mardi, au ciel nuageux argenté, . une brise forte arrachant les feuilles dorées de l'automne et annonçant un hiver froid de tristesse. Cela fait 3 ans aujourd'hui que jai faillit tuer l'astre de ma vie, elle qui s 'était interposer entre moi et la pointe du couteau sensé m'ôter la vie. Un avortement fut alors nécessaire pour préserver la vie de Mère .J'avais tué mon propre frère. Quand à grand-mère, la vieillesse et sa maladie l'emporta dans un autre monde.
OUI, je suis encore différente et c'est toujours le cas pour ma Mère .Un extraterrestre au pouvoir maléfique nuisant à l'existence des autres. « Un aléa pour ma Famille qui d'ailleurs n'existe plus », selon elle même dans cette dernière lettre que je viens de lire. Avec tristesse et colère vis à vis de celui qui m'a créé, c'est au plus haut étage de l'hôpital psychiatrique d'Anjanamasina que je me tiens en ce moment.J'observe une dernière fois la beauté de cette merveilleuse ville que certains ne verront même pas. C'est aujourd'hui, après exactement 2ans et 364 jours de souffrances dans cette enclave, que je perçois ma liberté, tout en bas, entremêlée avec les pompiers et les sauveteurs. La lettre de ma mère étant le biais de ma délivrance, je me laisse emporter par la gravité, entrainant toutes mes souffrances avec elle. Me voilà partie pour rejoindre mon père, ma grand-mère et mon frère. Larmes brillantes aux yeux, mes 20 ans d'existence défile dans ma conscience libérée en quelques secondes de chute...je sens le touché de l'herbe sur mon crâne toujours aussi chauve ,le choc de ma entre ma tète et le sol et puis plus rien.
À l'époque de mes 8 ans, j'avais une vie parfaite digne d'une princesse. Physiquement belle, j'étais une jeune fille aux cheveux grise comme la fumée, avec des yeux plus bleus que le plus beau des saphirs. Cette beauté n'était que la plus petite partie de mon bonheur, car en surplus, j'étais une de ces "surdouée" en classe. Mais le succès fût de courte durée. Dès mes 10 ans, ma belle chevelure se détachait petit à petit de mon crâne ,mes yeux devenaient rouge de sang, mes dents tombaient , des poils commençaient à coloniser le reste de mon corps, et mes souvenir d'enfance s'effacèrent à petit feu: j'étais la victime d'une maladie inconnue...Telle fût la version de ma mère sur mon ancienne apparence ainsi que l'origine du corps que j'ai aujourd'hui : chauve, moche et plus poilu qu'un primate, cependant, la vérité m'entrainât dans une colère qui devint la source de mon malheur.Je vivais sous un petit toit avec les deux seules femmes de ma vie : maman et grand-mère. Grand-mère atteignait le point culminant de la vie avec ses 99 ans, cloîtrée dans son lit de mort et prise en charge par Maman. Tout comme moi, elle était aussi atteinte dune maladie inconnue dès ses 85 ans : elle perdit toute ses 5 sens, ne parlait plus, se nourrissait par perfusion et on lavait diagnostiqué un Alzheimer à 90 ans. S'occuper de moi et de ma grand-mère était sans aucun doute la tâche la plus ardue pour Mère. J'étais le seule enfant de cette mère célibataire de 35 ans qui travaillait en tant que femme de ménage dans une de ces grandes Hôtels de la Ville D'Antananarivo. Elle était toujours absente durant la journée et rentrait tard dans la soirée, ce qui laissait des heures et des heures de moments d'intimité entre moi et ma grand-mère. D'ailleurs c'est de cette dernière que j'avais pût connaitre toute l'histoire de mon enfance.
A partir de mes 17 ans, le jour de mon anniversaire, j'avais tout oublié sur mon passée, qui d'ailleurs se faisaient remplacer par la version parfaite de Mère. J'avais déjà perdu toute ma chevelure.Mes yeux étaient toutes rouges, mes joues creuses, mes ongles se détachaient de leur emplacement et au touché, mes os se faisaient directement ressentir sous ma peau, me laissant ainsi avec une extrême laideur. Mais en contre partie, je développais des facultés cérébrales exceptionnelles avec une mémorisation instantanée, une capacité d'effectuer des calculs mentaux ultra-rapides, ce qui n'étonnaient pas du tout ma mère. Mais depuis, je commençais aussi à ressentir les émotions et sentiments de tous ceux qui m'entouraient ; à commencer par l'anxiété de Mère : elle attendait la venue dun bébé. Chaque jour, je ressentais la croissance de ce petit être, et plus précisément la mal formation au niveau de son coeur ,que je ne pouvais pas en parler à Mère []
Sauf qu'un soir, emportée par une colère, j'harcelais Mère pour quelle m'avoue la vérité concernant mon origine. Je lui avais demandé où était mon père....et sa réponse simpliste fût : "il nous a quitté pour une autre». Elle voulait détailler, mais je l'avais interrompue par la version de grand -mère que j'avais su la veille : ma mère ne pouvait pas avoir d'enfant. Avec mon père, leur décision étaient daller voir un soit disant prêtre afin de leur procurer ce désir. Le problème était que ce personnage maléfique exigeait en retour un sacrifice humain. Durant une absence de ma mère, poussée par le désir d'avoir une descendance, mon Père allait étouffer Grand-mère sur son lit. Mais juste à ce moment, Mère était arrivée et, entrainée par la panique, lui plantât un couteau dans le dos. Le sacrifice était donc considéré comme accompli .9 mois après l'incident, Mère mettait au monde son enfant .Un enfant maigre, aux yeux rouges, sans chevelure, qui n'avait émis aucun cris dès sa sortie et qui peinait à rester en vie : me voilà parmi ce monde, Sarah.
Après quelques instants de silence, larmes aux yeux, Mère commençait à nier mes faits et affirmait que je lui mentais, ce qui me mettait davantage en rogne. Elle me demanda encore une fois :
- " Sarah! Arrête tes sottises concernant grand mère et dit moi comment la-tu su?".
En haussant le ton de ma voix, allant jusqu'à crier, je lui réaffirmais que ce n'était en aucun cas un mensonge
-"Ne te moque pas de moi, grand mère est muette, sourde, immobile. Dit moi la vérité!!!!!"
Mais encore une fois, J'avançais la même explication : je n'avais qu'à touché grand mère pour connaître ses pensées, ses sentiments et même sentir le mal causé par sa maladie et que d'ailleurs, sa vie prendrais fin très bientôt. Je ne pouvais plus retenir ma langue de parler, j'avais finis par dire que je ressentais aussi que l'enfant dans le ventre de Mère avait une malformation cardiaque et qu'il ne vivrait pas.
Larmes aux yeux, visage rouge de terreur et d'étonnement vis-à-vis de mes bêtises, Mère me donna une gifle sur la joue. C'était ainsi que je ressenti pour la première fois une douleur qui était mienne et non celle d'autrui .Et non! Ce n'était pas la gifle qui se faisait ressentir aussi fortement, mais le sentiment de rejet que me faisait ressentir le regard froid de celle qui m'avait mis au monde ; accompagner de la colère qui m'étripait le coeur. En même temps, je ressentais la forte haine que Mère me portait, moi qui suit la source de tous ces problèmes,mais aussi la tristesse de grand-mère dans son lit entrain d'assister à cette scène avec impuissance. Ne pouvant plus supporter toutes ses émotions qui s'accumulaient en moi et qui me torturaient le cerveau, j'accourais vers l'objet pointue la plus à porter de main en tentant d'arracher la vie au diable que je suis. J'entendis un cris et plus rien [...]
Aujourd'hui est un jour spécial à mes yeux : un mardi, au ciel nuageux argenté, . une brise forte arrachant les feuilles dorées de l'automne et annonçant un hiver froid de tristesse. Cela fait 3 ans aujourd'hui que jai faillit tuer l'astre de ma vie, elle qui s 'était interposer entre moi et la pointe du couteau sensé m'ôter la vie. Un avortement fut alors nécessaire pour préserver la vie de Mère .J'avais tué mon propre frère. Quand à grand-mère, la vieillesse et sa maladie l'emporta dans un autre monde.
OUI, je suis encore différente et c'est toujours le cas pour ma Mère .Un extraterrestre au pouvoir maléfique nuisant à l'existence des autres. « Un aléa pour ma Famille qui d'ailleurs n'existe plus », selon elle même dans cette dernière lettre que je viens de lire. Avec tristesse et colère vis à vis de celui qui m'a créé, c'est au plus haut étage de l'hôpital psychiatrique d'Anjanamasina que je me tiens en ce moment.J'observe une dernière fois la beauté de cette merveilleuse ville que certains ne verront même pas. C'est aujourd'hui, après exactement 2ans et 364 jours de souffrances dans cette enclave, que je perçois ma liberté, tout en bas, entremêlée avec les pompiers et les sauveteurs. La lettre de ma mère étant le biais de ma délivrance, je me laisse emporter par la gravité, entrainant toutes mes souffrances avec elle. Me voilà partie pour rejoindre mon père, ma grand-mère et mon frère. Larmes brillantes aux yeux, mes 20 ans d'existence défile dans ma conscience libérée en quelques secondes de chute...je sens le touché de l'herbe sur mon crâne toujours aussi chauve ,le choc de ma entre ma tète et le sol et puis plus rien.