Tout était noir

Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Mais depuis que mon père a rejoint son créateur dans un accident de voiture, tout a basculé. Il me manque, il était mon ange et mon repère. Si j'avais un problème, c'était vers lui que je me tournais. Il était tendre et affectueux. L'épreuve de sa perte a modifié ma relation en soi, avec les autres et au monde. Je suis devenu beaucoup plus différent qu'avant. Je l'ai ressenti sur ma manière de faire les choses et de voir le monde. Comment peut-on surmonter une telle perte ? Comment peut-on rester soi-même ? J'avais peur de ne plus redevenir normal. D'ailleurs, quelques jours après sa mort, j'ai essayé de rester correcte et faire taire mes émotions. J'avais pensé qu'avec mes 23 ans d'âges que je pourrai gérer sans soucis. Mais je me trompais. La perte d'un proche laisse une douleur qui ne s'efface jamais et cela peu importe l'âge. On ne peut combattre une telle émotion. Bon ! Je dis cela pour des gens bien, car quand à ma mère, elle avait déjà combattue la sienne. C'est ingrat. Comment pouvait-elle passer à autre chose à seulement quelque mois de la mort de papa ? Je ne lui comprenais pas, et c'est exactement ce qui me poussait à lui haire. Je n'avais plus aucun estime pour cette femme, plus aucun respect et cela depuis qu'elle s'était permise de faire venir les hommes dans notre maison et de faire des choses dégoutantes sans aucun remord. Cette femme est un monstre.

Un jour, c'était un samedi, je me rappelle encore comme si c'était hier. Je me suis rendu chez l'oncle Alpha pour lui expliquer le mauvais comportement que faisait ma mère. Celui-ci avec un air étonné appela sa femme pour se joindre à nous.
Fatou ! fatou ! sort de cette maison et viens là. Cria mon oncle en jetant un regard à l'intérieur de leur maison.
Ma tante Fatou, toute agitée sorti avec de la mousse de savon sur ses mains. Son pagne mouillé qu'elle portait laissait voir la couleur de ce qu'elle pouvait aussi porter comme culotte. Ma tante était jeune aussi, il n'y a pas assez d'âge entre elle et moi. C'est une belle femme. Sur ce côté, je vois que mon oncle n'est pas du tout aveugle.
Oui chéri, je suis là, pour quelle raison cries-tu ? dit ma tante
Ton neveu est venu se plaindre.
Ainsi, mon oncle, expliqua tout à sa femme et celle-ci toute étonnée et énervée par ce qu'elle venait d'entendre sur ma mère, me promit qu'ils passeront à la maison. Je fis quelques gestes avec ma tête et j'ai repris le chemin du retour.

Arrivé à la maison, devant la porte, j'ai entendu encore des bruits et des gémissements. C'était encore eux, ma mère et avec je ne sais quel autre homme à faire ce qu'ils font comme sauvagerie. Je ne pouvais plus leur laisser faire, je ne pouvais plus laisser cette femme salir la mémoire de mon père. Je suis rentré dans la maison avec une colère noire, j'ai pris ma batte de base-ball qui était au salon et j'ai ouvert la porte de la chambre à coup de pied.
Sortez de cette maison. Disais-je avec agressivité
Ma mère sursaute et le monsieur avec lequel elle était, sorti du lit et vient s‘arrêter devant moi et dit :
sinon quoi ?
Il s'est encore approché de moi, ses poings fermés en esquissant un geste avec l'intention de m'effrayer. Ensuite, il m'a poussé derrière et j'ai trébuché sur une chaise en tombant par terre. Il s'est arrêté au-dessus de moi en disant avec une voie grave : « tu es qui pour m'effrayer ? » Il a tenu mon coup, je lui ai tapé avec ma main droite et j'ai jeté la sienne d'un côté. Ce geste, lui a mis en colère et lui a poussé à me donner un coup de pied au dos. Ma mère arrêtée dans l'autre coin de la pièce à nous regarder sans réagir. Cette partie-là qui m'inquiétais de plus. La batte était dans ma main gauche et mon cœur battait la chamade. Je n'ai pas hésité une seconde. J'ai frappé cet homme à deux reprises. D'abord au coup, il est tombé de côté ensuite, j'ai frappé à la tête. Je ne pouvais plus m'arrêter. Quand la batte s'est cassée, je me suis emparé de la chaise qui était à côté que j'ai utilisé pour lui frapper au crâne encore et encore. Ma mère qui était arrêtée comme une statuette à essayer de me stopper en criant et en me poussant. Je n'étais plus le même, sa réaction ne me faisait aucun effet. Je lui ai poussé de côté et j'ai continué à frapper son amant. Du coup, celui-ci ne bougeait plus. Son sang coulait par terre, je n'avais jamais vu beaucoup de sang que ce jour.

Quelques minutes plus tard, il était mort. Je n'avais pas l'intention de le tuer, J'étais resté de longue minute à regarder son corps immobile. Je ne ressentais plus rien à part désespoir et solitude. Je ne savais plus à quel moment ma mère était sortie de la chambre mais je ne la voyais plus. J'étais troublé, comment expliquer ce qui venait de se passer ? Un meurtre venait de se commettre, par moi, malgré c'était une bagarre, je n'avais pas le choix, j'étais obligé de lui frapper mais je ne voulais pas le tuer. Le mal était là déjà, c'était lui ou moi, alors j‘ai vu la batte, je lui ai frappé avec, sans tarder une seconde. Mais malgré encore tout cela, c'était un meurtre qu'a même. Je perdais la tête, je ne pouvais pas m'accoutumer au fait d'avoir pris une vie. C'est contre la nature humaine de prendre ce que Dieu a donné à chaque homme et femme. Je ne me rappelais plus quand ses yeux ont arrêtés de bouger, mais ils ne se sont pas fermés. À un moment, j‘ai soulevé sa main qui était complètement molle. Je me suis enfin rendu compte qu'il était mort pour de vrai. Après une longue réflexion en marchant dans la maison sans aucun but, j'ai entendu des sirènes de la police dehors. J'ai soulevé le rideau et j'ai regardé par la fenêtre. C'était ma mère avec plus de trois voitures policières. Voir ces hommes armés m'a plongé dans une panique totale. J'ai vite pris mon sac à dos en sortant par derrière et j'ai couru comme un dératé. Je n'avais jamais couru aussi fort de toute ma vie...