Toulet, l'enfant seul

Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Puisqu'il s'agit de parler de moi, de dire qui je suis, d'où je viens, où je veux aller, laissez-moi, très chers lecteurs, râcler ma gorge, remettre de l'ordre chronologique dans ma petite caboche et consulter les devins pour savoir si c'est le bon moment, le bon endroit.
ABRACADABRA HOUNAMATATA WOUUUU
Le verdict est tombé, j'ai le feu vert, je peux vous parler librement, ouvertement, honnêtement et éloquemment
Je suis TOULET, je suis différent parce que je refuse de me conformer aux règles grégaires, j'agis ou laisse couler selon que ma conscience soit d'accord ou pas. Iconoclaste et rebelle, j'impose aux autres ma manière d'être car chacun n'est que par sa capacité à comprendre et accepter l'autre tel qu'il. Je refuse de juger car j'ai horreur d'être jugé, ce que les autres pensent de moi_ bien ou mal_ me renforce dans le maintien de mon identité, de ma personnalité, de l'authenticité du moi. J'aime sortir de ma zone de confort, explorer d'autres horizons, découvrir de nouvelles choses, observer ce que les autres font, pénétrer les mystères de mère-nature, parler le langage universel.... Cela me permet de comprendre à quel point Dieu est grandeur. Je ne me plains pas de mes douleurs, je refuse de subir passivement, je n'expose pas mes pleurs, je ne ris pas du malheur des autres et je déteste échouer, je cours constamment après la réussite car le bonheur vient à ce prix. Je ne parle que peu de moi parce que je réunis tous les ingrédients pour que les autres le fassent à ma place.
Dans la quête du TOUT, ma cervelle et mon temps sont offerts en holocauste. Je suis curieux et têtu mais aussi et surtout réaliste car, pour paraphraser Einstein, la bêtise est de vouloir obtenir un résultat différent tout en continuant de faire et refaire la même chose. Quand je me fais pour objectif l'exploration du soleil, je deviens la sonde Parker Solar Probe et quand je suis dans les nuages du fait d'une congratulation d'un tiers, m'apparaît l'image de Bryant Kobe, tout de suite mes pensées atterrissent sur le tarmac de l'humilité et m'accueillent ma vulnérabilité et l'étendue de mon ignorance. J'aime la lecture même si je lis peu, j'aime écrire, je le fais dans mes temps perdus, je crois en l'amour même si j'ai le cœur en morceaux, je tiens à la fraternité dans la différence et diversité même si mes relations sont en lambeaux, l'espoir c'est tout ce qui allume le feu de la persévérance en moi. Je ris souvent mais je préfère le faire intérieurement car il n'y pas de plus agréable à regarder qu'un visage intact mais reflétant la paix du cœur et la santé du corps. Je parle souvent, souvent pour dire l'essentiel car comme le dit un adage arabe ‘' Si ce qu'on dit n'est pas plus important que le silence, le mieux est de se taire ‘'. N'ayant jamais cherché à paraître le meilleur, je ne l'ai jamais été, je ne me contente pas du peu mais je ne me prive pas non plus de ce que j'ai, vous me trouverez peut-être ratiocinant, vous n'avez pas totalement tort mais si vous voulez m'aimer, ne le faites que totalement, sinon vous risquez d'être déçus parce que moi, je ne risque pas de changer qui je suis.
« Il y'a trois mots simples qui, à eux seuls, peuvent résumer le sens de la vie : être, aimer et s'émerveiller » disait Agostino Degas. En effet ma vie tourne autour de ce triptyque : je cherche à être plus qu'à exister, j'essaye tant bien que mal d'impacter ma société, d'influencer mon entourage, d'intégrer le cercle fermé de ceux qui s'imposent à l'histoire plutôt que de la subir, et de gravir mon nom sur le tableau d'honneur de ceux qui auront marqué leur époque de par leur dynamisme et sens du collectif. J'aime... J'aime l'homme qui agit, j'aime les vagues qui se succèdent, les branches qui flottent, les feuilles qui naviguent dans le vide, j'aime la sagesse de mon père, l'attachement de ma mère, j'aime rêver, voir l'être aimé, entrer en fusion avec elle, partager mes peines avec elle, célébrer nos joies ensemble et me reposer sur ses épaules quand le poids qu'est la vie devient lourd. Je suis émerveillé par la beauté de la nature au coucher et lever du soleil, je m'émerveille dans la contemplation de la lune, dans la nuit lumineuse et dans le jour obscur, dans le silence brouillant et jamais dans le bruit muet, dans l'inconstance de ma muse et non dans la constipation de mes idées.
J'ai vécu le pire, peut-être qu'aujourd'hui n'est pas mieux, ce qui est sûr c'est que j'ai grandi. Je sais à présent détecter l'ami pharisaïque et l'ennemi admiratif, le concurrent déloyal et le partenaire qui met en avant le moi devant le nous, j'ai appris à aimer le détestable pour ne pas détester l'aimable, je sais encaisser des coups fatidiques pour mettre à l'épreuve ma foi de plus en plus irréfragable, je sus dire non quand il aurait fallu dire oui pour ne pas confirmer ce que j'aurais dû infirmer ; au fil du temps j'ai préféré vexer pour ne pas avoir à blesser, je préfère me méfier pour ne pas être brisé. Pendant très longtemps j'ai pleuré, pleuré de chaudes larmes, de moi j'ai douté, à mes idées les plus brillantes j'ai renoncé parce que croire en moi j'ai arrêté, c'est dans ce contexte que j'ai développé le loup solitaire que je suis et me voilà aujourd'hui. J'ai lu Laurent Gounelle pour apprendre qu'il y'a des philosophes pas sages, Camara Laye pour découvrir qu'aucune lutte ne se mène par une seule et unique voie, Stieg Larson qui me dit qu'il y'a bien d'hommes qui n'aiment pas les femmes, Hampâté pour mesurer l'étendue de la sagesse africaine, Sékou Touré pour développer le charisme, l'audace et un de ces jours devenir rhéteur, Paul Faber pour découvrir la maîtresse du ministre, Monénembo pour visiter les coins et recoins du genre romanesque, Césaire pour découvrir les subtilités de la langue française, Djaili Amadou Amal pour aller à la rencontre du moi, Machiavel pour comprendre que la démocratie n' est qu'un idéal, Carnégie pour trouver le leader en moi, Hugo pour voir l'universalité que permet la littérature, Dostoievski pour comprendre que tous les frères ne partagent pas forcément les mêmes valeurs..... Et me voilà aujourd'hui.
Je suis tantôt doux, tantôt décapant, tantôt calme et serein, tantôt irascible, je sais que je ne sais pas, j'aimerai pourtant savoir mais est infini le chemin.
Comme le dirait l'autre ‘' Grand est l'art de commencer, encore plus grand est l'art de terminer ‘'. Alors je termine en disant ceci : Si l'on refuse d'être soi, il sera un autre, le problème avec ça c'est que tu ne peux pas. L'on serait-il venu au monde pour ne pas définir qui on est, qu'est-ce qu'on veut et où l'on va... ??