Sçais tu que cest de vivre ?
Sçais tu que cest de vivre ? autant comme passer
Un chemin tortueus, ore le pié te casse,
Le genou s’afoiblist, le mouvement se lasse
Et la soif vient le teint de ta levre effacer ;
Tantost il t’y convient un tien ami laisser,
Tantost enterrer l’autre, ore il faut que tu passes
Un torrent de douleur, et franchisses l’audace
D’un rocher de souspirs, fascheus à traverser.
Parmy tant de destours il faut prendre carriere
Jusqu’au Fort de la mort, et fuyant en arriere
Nous ne fuyons pourtant le trespas qui nous suit ;
Allons y à regret, L’Éternel nous y traine.
Allons y de bon c’ur, son vouloir nous y meine.
Plutost qu’estre trainé mieus vaut estre conduit.
Un chemin tortueus, ore le pié te casse,
Le genou s’afoiblist, le mouvement se lasse
Et la soif vient le teint de ta levre effacer ;
Tantost il t’y convient un tien ami laisser,
Tantost enterrer l’autre, ore il faut que tu passes
Un torrent de douleur, et franchisses l’audace
D’un rocher de souspirs, fascheus à traverser.
Parmy tant de destours il faut prendre carriere
Jusqu’au Fort de la mort, et fuyant en arriere
Nous ne fuyons pourtant le trespas qui nous suit ;
Allons y à regret, L’Éternel nous y traine.
Allons y de bon c’ur, son vouloir nous y meine.
Plutost qu’estre trainé mieus vaut estre conduit.