Rencontre nocturne

RAYMOND Livie

Image de Savoie-Biblio - La nuit
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C'était un jeune homme d'une vingtaine d'années, nommé Thomas VALENTIN. C'était le genre de garçon créatif et rêveur, passionné de pirates et d'aventures depuis petit .
Ce soir-là, un petit peu de temps avant que l'obscurité de la nuit ne pointe le bout de son nez, Thomas franchit le seuil de sa porte décidé à s'aérer l'esprit après une grosse dispute familiale. 
Il prit la direction des bois, au bout duquel, à environ trente minutes de marche, se trouvait une plage . C'était l'endroit idéal pour se retrouver seul et réfléchir. Il marcha donc en direction de celle-ci, attristé, fatigué, les yeux remplis de larmes. Après dix minutes de marche Thomas commença à se sentir de plus en plus fatigué. Plus il s'enfonçait dans la forêt plus il pensait apercevoir des choses étranges, comme des hallucinations. Des bruits étranges venaient à lui comme des craquements de branches, des bruits d'animaux non identifiés, et même des bruits inaudibles semblables à des voix lui disant « Thomas...suis moi »... Les arbres devenaient de plus en plus grands et semblaient même se déplacer devant lui.
Après vingt minutes de marche c'était comme si le sol était brusquement devenu liquide et que Thomas s'enfonçait petit à petit à chaque nouveau pas. Plus d'une fois Thomas s'était convaincu de rebrousser chemin mais une force invisible le retenait. C'était comme s'il ne contrôlait plus ses jambes, comme si elles avançaient toutes seules. Plus il s'approchait de son but , plus les voix qu'il entendait devenaient nettes.
- « De la musique ? Sérieusement ? » se dit Thomas en entendant des instruments jouer au loin. La plage où allait Thomas était un petit bout de terre qui précédait la mer, c'était l'endroit préféré de Thomas, où il se retrouvait très souvent  pour réfléchir et regarder les étoiles. C'était un espace magnifique inconnu des touristes et de l'activité humaine. Alors une fête sur cette terre encore vierge ? Non, il n' en était pas question. Une vague de haine envahit Thomas qui accéléra le pas. Après environ  trente minutes de marche, il arriva enfin à la plage. Sous ses yeux ébahis se trouvait là un équipage de pirates et leur bateau hissant un grand pavillon noir marqué d'une tête de mort. Tous les hommes de l'équipage étaient intimidants, limite effrayant, leur taille variait en fonction des hommes. Il y avait un feu de camp et des ossements de viande éparpillés un petit peu partout par terre.
-« Yohohoho, mais qui va là ! » dit le capitaine  
    Thomas répondit encore sous le choc : « Je... Je m'appelle Thomas. »                  
 « Es-tu un ennemi, Thomas ?» répondit le capitaine                                              
 -Non, loin de là . rétorqua Thomas                                                                            
  -Alors ,qu'attends-tu pour te joindre à nous ?  reprit l'un des hommes.
Thomas hésita  puis prit son courage à deux mains. Il commença alors un dialogue avec eux qui devint par la suite une discussion passionnantes. Les pirates lui racontèrent leurs aventures extraordinaires et dangereuses . Il leur ,  partagea son désir d'aventures et de sa passion innée pour les pirates. Ils rirent , dansèrent, échangèrent pendant plusieurs heures. A un moment, le capitaine s'approcha de Thomas , et dit : « Tu aurais pu nous dénoncer mais tu ne l'as pas fait. Tu ne nous connaissais pas et pourtant tu as eu le courage de venir avec nous, non seulement pour faire la fête en ce lieu que tu chéris tant, mais aussi pour nous partager ton histoire et nous écouter ».  A cet instant le capitaine tendit un bracelet à Thomas. Et il reprit « Chacun de nous en porte un, c'est le signe distinctif de notre équipage. Tu as été plus que gentil avec nous, j'ai vu ton potentiel, tant au sein de la piraterie, qu'avec mon équipage ; ton rêve est de vivre une aventure, et aujourd'hui je suis là pour exaucer ton souhait. Je te veux dans mon équipage et c'est pour cela que je te demande de partir explorer de nouvelles mers à nos côtés. » 
Les yeux de Thomas se mirent à briller  et on pouvait parvenir à lire dans son regard que son choix était déjà fait. Il répondit : « Ce serait un honneur de partir en mer avec vous et je serais vraiment idiot de refuser une telle opportunité. Néanmoins je vais rentrer chez moi pour prendre des affaires et faire mes adieux à mes parents que ça leur plaise ou non. Attendez-moi ici jusqu'à l'aube et je partirai avec vous . » Sur ces paroles  le capitaine hocha le tête, et tout l'équipage fit un signe à Thomas comme pour dire « à tout à l'heure ». Thomas rentra chez lui, prit un sac d'affaires et décida de discuter avec ses parents. Après un long  dialogue, qu'ils ne prirent pas au sérieux, Thomas décida de partir malgré le désaccord de ses parents. Il reprit donc la direction de la plage. Une fois arrivé, il ne vit rien, absolument rien, ne serait-ce qu'une infime trace  de la présence des pirates la veille. Même s'ils étaient partis, il resterait au moins des traces de charbon ou même une odeur de bois brûlé à cause du feu de camp ou quelques ossements oubliés. Mais non , il n'y avait strictement rien.                                                                       
Désespéré Thomas rentra chez lui, ses parents n'étaient pas vraiment surpris mais en riraient presque. Ce n'était pas le premier à simuler une « fausse fugue ». Il s'enferma dans sa chambre et commença à pleurer. Puis d'un coup il se tut... ses idées devinrent claires et Thomas se rappela un élément essentiel... Le bracelet ! Alors il regarda à son poignet droit, où il avait mis le bracelet, et... Rien ! Aucun bracelet. « Cette fois- ci c'est sûr je suis devenu fou , il faut que je me fasse une raison » se dit alors Thomas.
Au même moment sa mère vint toquer à la porte de sa chambre pour lui déposer du linge propre ; elle était sur le point de sortir quand subitement elle dit : « D'où vient ce bracelet sur ton poignet gauche ? Je ne l'avais jamais vu, il est très joli ». 
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