Moi, je suis différent, je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Et pas que pour elle, au vu des regards qui me sont adressés. C'est l'anniversaire d'un bon ami à moi. Mais comme d'habitude, je n'arrive pas à entrer dans l'ambiance de cette soirée. Je suis assis sur le canapé, faisant semblant d'aimer les musiques qui passent et de les connaitre. Il m'arrive de me demander dans ces moments, si je suis né à la bonne époque. Je me sens loin de ce monde, loin de ces gens qui s'amusent sur du bruit. Je suis à bout. Comme à chaque fois que je suis invité à une fête d'ailleurs. Il faut que je parte. Je mets mes écouteurs et je me sens partir vers un autre lieu, comme si j'avais des petites ailes.
J'atterris sur le trottoir d'une ville que je connais. Je ne sais pas son nom. Mais pour moi elle serait une ville du paradis. Il fait jour. Tout autour de moi les magasins, bars, immeubles sont ouverts. Les gens vont et viennent. Certain sont habillés avec des chemises, des pantalons larges au bout et parfois un bandeau dans les cheveux. Au croisement d'un carrefour, j'aperçois un groupe de cinq enfants à la coupe afro en train de s'amuser.
Je commence à marcher. Je sais où je vais, ça n'est pas la première fois que je viens. Je traverse un passage piéton suivi de quatre hommes habillés en costume. Je prends le tramway qui traverse la rue principale, direction la baie. Sur le chemin, je regarde par la fenêtre. Il y a un magasin de musique. Un homme joue de la guitare à l'envers et les gens ont l'air d'apprécier ses compositions. Arrivé à destination, je longe le bord de mer en passant devant une boutique de planches de surfs. Un groupe de jeunes regarde les planches, discutent et les compare. Ici, on les appelle « les garçons de la plage » car ils vivent sur la côte.
Je continue mon voyage. La lumière du crépuscule traverse les vitres des bâtiments aux alentours la décomposant en arc-en-ciel. La nuit commence à tomber. Je me dirige vers le centre-ville afin de trouver un endroit pour manger. Je passe sous un pont, des personnes sont autour d'un baril dans lequel ils ont allumé un feu. Un homme se retourne et me regarde. Il a des cicatrices sur le visage qui témoignent d'une vie difficile. Je l'ignore. Perdu dans mes pensées, je repense à mon rêve de road trip en Californie.
Une voix m'interpelle. Elle provient du restaurant mexicain Chiles Rojos Picantes. Étant espagnole, elle me fait penser à ma mère, qui serait perdue dans cette ville. Je rentre dans le restaurant et je commande des tacos. Une affiche est accrochée sur la porte d'entrée. Une fille prénommée Dani est portée disparue.
En ressortant, je me dirige vers un hôtel au nom d'une région des États-Unis. Sur ma route, un homme dort sur le sol. Le marchand de sable est entré dans sa tête. Je dépose, une pièce dans son gobelet puis je repars. Je contourne une ancienne tour de guet qui a servi pendant la seconde guerre mondiale et je remonte la rue. Un passage adjacent attire mon regard. Il est plongé dans le noir. Je ne l'avais jamais remarqué avant. Il semble menaçant mais je m'y dirige quand même. C'est plus fort que moi. Je rentre dans ce passage qui semble aller vers les enfers. Sur le mur, je peux lire « bienvenue dans la jungle ». Je continue d'avancer. Le passage s'élargi et donne sur une petite place. Cet endroit semble ravagé par la tristesse et la désolation. Des seringues et des cuillères rouillées jonchent le sol. J'ai l'impression que les personnes qui occupent cette place ne veulent pas suivre les règles comme les autres. Comme s'ils avaient gardé leur esprit d'adolescent.
La sortie de ce passage donne sur le commissariat. Il y a beaucoup de personnes devant. La plupart sont habillés en noir et tiennent des fleurs. Je m'approche et une page d'un journal est posée devant une photo au sol. Je peux y lire « on a tiré sur le sheriff ». Un enfant s'approche et y dépose un dessin. Un bonhomme avec un chapeau et une étoile est représenté entouré d'un flingue et d'une rose. Je ne peux plus bouger devant cette scène de tristesse, complétement engourdi.
Mais soudain la ville disparait. Je suis plongé dans la pénombre, en train de tomber. Une lumière blanche se rapproche. Je la traverse et je suis de retour dans le noir. J'ouvre les yeux. Je suis sur le canapé chez mon ami. La soirée semble s'être calmée. Des gens sont affalés un peu partout en train de dormir. Je m'aperçois que j'entends des voix malgré les écouteurs dans mes oreilles. Je sors mon téléphone et je remarque que les deux barres du symbole pause sont devenues le triangle de la lecture.
J'atterris sur le trottoir d'une ville que je connais. Je ne sais pas son nom. Mais pour moi elle serait une ville du paradis. Il fait jour. Tout autour de moi les magasins, bars, immeubles sont ouverts. Les gens vont et viennent. Certain sont habillés avec des chemises, des pantalons larges au bout et parfois un bandeau dans les cheveux. Au croisement d'un carrefour, j'aperçois un groupe de cinq enfants à la coupe afro en train de s'amuser.
Je commence à marcher. Je sais où je vais, ça n'est pas la première fois que je viens. Je traverse un passage piéton suivi de quatre hommes habillés en costume. Je prends le tramway qui traverse la rue principale, direction la baie. Sur le chemin, je regarde par la fenêtre. Il y a un magasin de musique. Un homme joue de la guitare à l'envers et les gens ont l'air d'apprécier ses compositions. Arrivé à destination, je longe le bord de mer en passant devant une boutique de planches de surfs. Un groupe de jeunes regarde les planches, discutent et les compare. Ici, on les appelle « les garçons de la plage » car ils vivent sur la côte.
Je continue mon voyage. La lumière du crépuscule traverse les vitres des bâtiments aux alentours la décomposant en arc-en-ciel. La nuit commence à tomber. Je me dirige vers le centre-ville afin de trouver un endroit pour manger. Je passe sous un pont, des personnes sont autour d'un baril dans lequel ils ont allumé un feu. Un homme se retourne et me regarde. Il a des cicatrices sur le visage qui témoignent d'une vie difficile. Je l'ignore. Perdu dans mes pensées, je repense à mon rêve de road trip en Californie.
Une voix m'interpelle. Elle provient du restaurant mexicain Chiles Rojos Picantes. Étant espagnole, elle me fait penser à ma mère, qui serait perdue dans cette ville. Je rentre dans le restaurant et je commande des tacos. Une affiche est accrochée sur la porte d'entrée. Une fille prénommée Dani est portée disparue.
En ressortant, je me dirige vers un hôtel au nom d'une région des États-Unis. Sur ma route, un homme dort sur le sol. Le marchand de sable est entré dans sa tête. Je dépose, une pièce dans son gobelet puis je repars. Je contourne une ancienne tour de guet qui a servi pendant la seconde guerre mondiale et je remonte la rue. Un passage adjacent attire mon regard. Il est plongé dans le noir. Je ne l'avais jamais remarqué avant. Il semble menaçant mais je m'y dirige quand même. C'est plus fort que moi. Je rentre dans ce passage qui semble aller vers les enfers. Sur le mur, je peux lire « bienvenue dans la jungle ». Je continue d'avancer. Le passage s'élargi et donne sur une petite place. Cet endroit semble ravagé par la tristesse et la désolation. Des seringues et des cuillères rouillées jonchent le sol. J'ai l'impression que les personnes qui occupent cette place ne veulent pas suivre les règles comme les autres. Comme s'ils avaient gardé leur esprit d'adolescent.
La sortie de ce passage donne sur le commissariat. Il y a beaucoup de personnes devant. La plupart sont habillés en noir et tiennent des fleurs. Je m'approche et une page d'un journal est posée devant une photo au sol. Je peux y lire « on a tiré sur le sheriff ». Un enfant s'approche et y dépose un dessin. Un bonhomme avec un chapeau et une étoile est représenté entouré d'un flingue et d'une rose. Je ne peux plus bouger devant cette scène de tristesse, complétement engourdi.
Mais soudain la ville disparait. Je suis plongé dans la pénombre, en train de tomber. Une lumière blanche se rapproche. Je la traverse et je suis de retour dans le noir. J'ouvre les yeux. Je suis sur le canapé chez mon ami. La soirée semble s'être calmée. Des gens sont affalés un peu partout en train de dormir. Je m'aperçois que j'entends des voix malgré les écouteurs dans mes oreilles. Je sors mon téléphone et je remarque que les deux barres du symbole pause sont devenues le triangle de la lecture.