Nuit noire

La nuit noire était déjà tombée. Je continuais quand même de regarder par la fenêtre de ma chambre. Cela faisait maintenant trois heures que j'attendais mes parents. Mon chien dormait à mes pieds. Je me levais et me dirigeais vers mon réveil. Il était vingt-trois heures et quelques. Je décidais donc de sortir prendre l'air.

Je descendis les escaliers. Je mis mes chaussures et ouvris ma porte d'entrée. L'air frais de la nuit étoilée rentra dans mes narines. La nuit m'a toujours rassurée... mais quelques fois, elle semblait... froide et cruelle.
Je fermais la porte à clé et avançais dans la nuit noire. Je décidais d'aller dans la plaine à côté de chez moi, pour admirer la lune. Je traversais la route. Il n'y avait personne à cette heure, à part quelques chats errants fouillant les poubelles à la recherche de nourriture.

J'arrivais enfin à la plaine. Je m'allongeais sur l'herbe et me mis à contempler les étoiles. La lune était pleine, ce soir. On arrivait à distinguer ses cratères et ses collines. J'ai toujours trouvé la lune poétique. Le fait est que, même si l'on ne le voit pas, la lune s'éloigne de plus en plus de la Terre.
Un jour, peut-être demain, la lune disparaitra au loin de l'Univers infini.

Finalement, j'entendis mon téléphone vibrer. C'était un message de mes parents, me disant qu'ils arriveraient bientôt à la maison. Je me suis relevée et ai repris le chemin de la maison.
Je marchais sur l'herbe. Je me retournais une dernière fois pour contempler la lune. Mais je ne la voyais plus. À la place, se tenait devant moi une femme plutôt grande. 

"Viens vers moi." dit-elle d'une voix douce... mais froide. Par instinct, j'ai reculé. 

"Tu est tellement bête." dit-elle, ses yeux bleus disparaissant et laissant place à un noir infini.
Je retournais ma tête et avant de pouvoir l'esquiver, un train me percuta. 

La jeune fille s'éparpilla en mille morceaux sur les rails comme des pigeons s'envolant effrayés. Le sang coula sur les rails et la vitre du train. Les deux conducteurs, horrifiés, appelèrent la police.

"Cette nuit, un drame horrible est arrivé. Une jeune fille de quatorze ans a été percutée par un train, aux alentours de minuit, dans la ville de X. Nous souhaitons toutes nos condoléances à la fa..." 

La voix bouleversée de la journaliste fut coupée au même instant que le poste de radio s'éteignit. Puis, un silence mortel s'étendit dans la pièce.
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