Ne te fâche, Ronsard, si tu vois par la France
Ne te fâche, Ronsard, si tu vois par la France
Fourmiller tant d’écrits. Ceux qui ont mérité
D’être avoués pour bons de la postérité,
Portent leur sauf-conduit et lettre d’assurance.
Tout œuvre qui doit vivre, il a dès sa naissance
Un démon qui le guide à l’immortalité :
Mais qui n’a rencontré telle nativité,
Comme un fruit abortif, n’a jamais accroissance.
Virgile eut ce démon, et l’eut Horace encor,
Et tous ceux qui du temps de ce bon siècle d’or
Étaient tenus pour bons : les autres n’ont plus vie.
Qu’eussions-nous leurs écrits, pour voir de notre temps
Ce qui aux anciens servait de passe-temps,
Et quels étaient les vers d’un indocte Mevie.
Fourmiller tant d’écrits. Ceux qui ont mérité
D’être avoués pour bons de la postérité,
Portent leur sauf-conduit et lettre d’assurance.
Tout œuvre qui doit vivre, il a dès sa naissance
Un démon qui le guide à l’immortalité :
Mais qui n’a rencontré telle nativité,
Comme un fruit abortif, n’a jamais accroissance.
Virgile eut ce démon, et l’eut Horace encor,
Et tous ceux qui du temps de ce bon siècle d’or
Étaient tenus pour bons : les autres n’ont plus vie.
Qu’eussions-nous leurs écrits, pour voir de notre temps
Ce qui aux anciens servait de passe-temps,
Et quels étaient les vers d’un indocte Mevie.