Mon mariage

Moi, je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extraterrestre. Elle a toujours cru que je possèdais des chromosomes qui sont hors du commun c'est à dire différents de celles des autres. Pour elle je suis un être plus qu'ordinaire! Une personne qui à toujours eu des convictions et des pensées contrairement aux autres. Oui je l'étais différent! J'affirme et j'assume !Mon seul obsession était mes études. J'étais déterminer à réussir par le biais de l'école. J'expliqueais à tous mes rêves de devenir un grand homme dans l'avenir, celui qui changera la donne! Mon rêve etait celui de devenir un grand entrepreneur qui, grâce à ces créativités réussira à résoudre ou apporter une solution à un/des problème(e) que le gouvernement n'a jamais puis résoudre. Et de l'autre côté, c'est de diminuer le nombre des jeunes chômeurs dans le marché d'emploi. Changé mon environnement, ma région, mon pays et pourquoi pas le monde. Telles étaient mes rêves ! Mais quand je disais ça, mon entourage s'en moquer, me prenaient pour un fou. Ils me traitaient d'une personne qui n'a rien à faire ! Bref tout mauvais adjectif était déverser sur moi. En leurs entendant dire : « Ceux qui ont même fait des longues études en occident ou partout dans les pays développés avant même que je ne sois pas né n'ont pas réussi à réaliser ce que je dis combien de fois moi, le fils du pauvre qui n'est rien et n'a rien.» Que c'est drôle ce qu'ils en pensent ! Mais, j'étais déterminer, ce qu'ils disent était comme de l'eau versé sur le dos d'un canard.
Je suis né à Djadjouli, un village cent pour cent peul situé dans l' arrondissement de Mayo Bindére dans la région du Mayo-Kebbi Ouest au Tchad. Je suis issu d'une famille modeste d'ethnie peule et de confession musulmane. Mon père est un fervent musulman qui se bat d'arrache pied pour subvenir aux besoins de ma famille et ma mère ménagère comme la majorité des femmes peuls. Moi et mes frères et surs fréquentons l'école coranique tout comme l'école occidentale. Mais au fur et à mesure à tour de rôle, mes surs se marient, les frères abandonnent l'école pour embrasser le commerce qui selon eux est un chemin rapide d'atteindre la richesse et finissent par se marier l'un après l'autre. C'est ce qui animé toute la jeunesse de mon village; le mariage ! "Se marier à temps pour voir ses enfants grandir et non retardé le mariage pour laisser des orphelins".Tel était le slogan! Mais, tous ces commentaires étaient pour moi comme de l'eau verser à travers une raclette de tennis. Ces paroles que j'entendais à longueur de la journée n'ont aucun effet sur moi. J'ai juste une préoccupation, c'est celui de m'attacher à mes études car c'est juste par cette voie que je pourrais subvenir à mes attentes. Dans mon village, mon nom était devenu un sujet de conversation partout, sous les arbres à palabre par des hommes âgés, ma génération... Tous étaient inunanimes pour dire que j'avais un problème avec des femmes, ils partent plus loin en disant en ce sens que mon organe masculin ne répondait pas car selon eux comment un garçon de 25 ans n'a pas jusqu'ici pris une épouse ? Ça resté vraiment pour eux un soucis crucial et incompréhensible. Mes parents commencent à en avoir marre de cette histoire. Mon père quant-à lui respecte toujours mes décisions. Il ne part jamais à l'encontre car selon lui, je reste l'espoir étant donné que tous mes frères et surs ont longtemps abandonné le chemin de l'école. Mais pour ma mère, attendre encore deux ans après la licence pour soutenir mon Master était une chose inconcevable car elle n'en peux plus aux dires des gens. Elle avait cesser d'aller aux cérémonies de mariage et autres car elle ne pouvait plus supporter d' entendre mon sujet, pour elle, il n'est plus question d'attendre les deux ans. A l'entendre dire: "tu n'as pas de soucis à faire pour te chercher une femme ; je le ferai à ta place. Tu as plein des cousines du côté maternel comme paternel, donc je veux choisir une pour toi." Mais non maman, répliqueais-je, on est pas à l'époque ancienne où il faut choisir une femme pour son fils. Je ne pas besoin que quelqu'un choisisse une femme pour moi voyons! Je suis un adulte et instruit donc je choisirai celle qui me conviendrait au moment opportun pas besoin comme le fasse à ma place. D'ailleurs il s'agit d'une décision qu'on prend pour toute la vie.- Assez, réplique t'elle j'ai assez entendu Mr l'instruit. Souviens toi de ce que j'ai eu toujours à vous dire, moi et ton père on s'est jamais connu avant le mariage c'était un arrangement entre nos parents. Et voilà nous sommes restés depuis plus de 3 décennies ensemble sans jamais avoir des problèmes et vous les fruits de cette union. N'êtes-vous donc pas nés et vivre heureux ? Il s'agit pas de si nous sommes nés ou sommes heureux; c'est qu'il faut comprendre ce que les temps ont changé. Je reiteire mes propos, je reste fidèle à mon objectif. Rien ne pourrai me changer d'avis quelque soit le problème.
Deux années se sont écoulés, j'ai soutenu mon mémoire et obtenu un contrat de travail dans une entreprise. C'est l'heure d'annoncer à mes parents surtout à ma maman que j'ai rencontré une fille à la quelle je veux me marier. Rentrer du boulot , j'annonce à mes parents mes projets du mariage. Ils n'en croyait pas ce qu'ils viennent d'entendre sortir de ma bouche, pour ma mère celà fut une joie sans précédente. 3 mois plutard je me marie avec Souadatou une infirmière. Souadatou ma femme s'entend très très bien avec ma famille et est aimé de tous car elle est très gentille et compréhensive. Elle est même devenue la complice à maman. Mais toute cette joie restera pas longtemps car désormais le congé de Souadatou prend fin et elle doit reprendre le chemin du travail. Le moment arriva, Souadatou rentre du boulot tard et fatigué ne pouvant pas cuisinier. Moi, qui est un mari intellectuel, ouvert et amour décide de cuisinier une fois que je rentre du travail puisque moi je finis toujours vers 13h. Nous vivions tranquille jusqu'au jour où ma petite sur découvre que je cusinais et ma femme se reposait. La nouvelle ne tardera pas à rebondir au sein de la maison. Tout le monde commence à me traiter d'incapable, esclave de la femme... Pour ma mère, ma femme m'aurait envoûter, que je n'étais plus moi-même. Elle courait de gauche à droite chez les marabouts pour chercher de quoi enlever l'envoûtement. Mais sans solution car j'ai continué toujours de faire la cuisine malgré l'insistance de mon épouse pour que j'arrête et quelle pourrait le faire elle même quelque soit le degré de fatigue mais je refuse et je reste catégorique. Ma femme est désormais l'ennemi de tous dans la famille jusqu'au point où personne ne lui répond et s'adresse la parole. Selon eux, elle est venue me séparer des miens. Ma mère insiste sur le fait que je dois la répudier mais je refuse. Mon père de son côté me comprends étant un fervent musulman connaissant très bien l'islam m'encourage et me dis d'ailleurs que c'est conseillé en Islam d'aider sa femme dans les tâches. Même le bien aimé prophète Mohammad que la paix de Dieu soit sur lui avait l'habitude d'aider ses épouses dans les différents tâches. Mais pour les autres qui sont dans la tradition peule et africaine cela est innaceptable. Ma femme ne pouvant plus supporter d'être détester et moi de même décidons de quitter pour aller vivre en location pour s'éloigner de toute cette tragédie. Nous quittons la maison sous la bénédiction de mon père mais pas celui de ma mère car selon elle une sorcière est venue enlever son fils et se fond en larmes. Nous de de même ! Ma maman j'espère que dans l'avenir tu comprendras pourquoi j'ai pris cette décision et en espérant également que tu me pardonnera un jour. Ainsi fût ma dernière phrase. Nous vivons désormais hors de tous ces contradictions mais avec un cur serré.