Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre sortie de nulle part et qui ignorait les dures réalités de la vie.
C'est à ne rien comprendre et j'avais l'impression que je ne me comprenais pas moi-même. À trois ans je rêvais déjà de faire le tour du monde et de partir faire mes études au Japon à cause des mangas. J'avais que trois ans et les idées qui me venaient en tête étaient celles d'un adulte.
Ma mère m'observait tranquillement grandir tout en s'étonnant de la maturité que j'avais a un si jeune âge. J'étais qu'en enfant et elle aurait voulu que mes pensées soient les mêmes que celles des autres enfants de mon âge. Jouer les mêmes jeux, parler comme eux...
Un jour je l'entendais discuter avec la voisine et le sujet des enfants revenaient continuellement dans la conversation. La voisine aurait aimé que ses enfants soient plus matures et sages et ma maman se plaignait que j'étais très mature et indépendante pour mon âge. Elle aurait aimé que je dépende plus d'elle. Elle s'exprimait avec des gros soupirs que je ne pleurais pas, ne me lamentais pas et je restais très calme même s'il y avait des vacarmes à l'extérieur.
En grandissant ma personnalité n'a pas changé. La lecture était devenue comme une seconde peau. Je ne pouvais pas passer une journée sans lire. J'aimais presque tout et l'actualité me fascinait. Elle était le centre de mes discussions avec mes proches et cela me donnait aussi la possibilité de passer plus de temps avec mon père. Les soirées à la maison étaient calmes, mon père qui regardait un match de football, ma mère qui écoutait la radio et moi qui était dans mes livres. Les livres pour moi étaient un moyen de découvrir plus profondément le monde qui me fascinait de plus en plus. Les gens, les cultures, les animaux, l'histoire. J'aurais aimé vivre à l'époque victorienne parce que j'admirais leur habillement. Cependant quand je lisais un livre sur la nature je voulais juste une vie simple, camper en plein air, être entourée des lapins et des hamsters. Les plages et les îles me faisaient rêver à cause de leur beauté, mais je trouvais que l'histoire de l'humanité était très triste surtout quand on abordait les deux guerres mondiales.
Je n'arrêtais pas de poser des questions à mes parents, que veut dire ceci? Pourquoi cet animal a un tel nom? Quand qu'on va visiter l'Égypte? Comment cela se passait au temps des pharaons? Platon enseignait-il sous un arbre?...
Mes parents trouvaient que j'étais très curieuse et essayaient de leur mieux de répondre à mes questions et m'achetaient d'autres livres. À sept ans mes livres étaient tellement nombreux qu'il me fallait un endroit plus spacieux pour les conserver. C'est ainsi que l'idée est venue à mon père d'avoir une bibliothèque spéciale au sous-sol de notre maison.
La bibliothèque était spacieuse et est devenue rapidement la place que je privilégiais le plus à la maison. Après l'école, je rentrais souper puis je descendais au sous-sol pour m'isoler dans mon monde. Un monde imaginaire teinté de rêve d'enfant et des éléments provenant des livres. Je me sentais vraiment spéciale et heureuse à chaque fois que je me retrouvais seul au sous-sol. Un jour en lisant un poème, l'idée m'est venue subitement d'avoir un cahier dans lequel j'allais faire des dessins pour accompagner les poèmes. Contente de ma découverte, je suis remontée en courant retrouver mes parents au salon pour les demander de m'acheter un nouveau cahier.
Ma mère m'a alors demandé la raison pour laquelle je voulais un cahier et je lui ai expliqué que je voulais faire des dessins pour accompagner les poèmes de mon nouveau livre.
Elle m'a regardé choquée et m'a dit si je voulais être illustratrice plus tard et je lui ai répondu en souriant, maman je ne suis qu'un enfant laisse-moi le temps de découvrir ce qui me plaît avec un clin d'œil.
En descendant, je l'ai entendu chuchoter à mon père qu'elle était inquiète de me voir enfermé tous les soirs au sous-sol. Elle aurait aimé que je passe plus de temps à jouer avec les enfants de mon âge et mon père haussa les épaules en lui répondant, tu t'inquiètes beaucoup trop. Elle va bien, son comportement est normal.
Trois mois après cet évènement, j'ai présenté mon cahier à un concours de dessin dans mon école et j'ai remporté le premier prix. Mes parents étaient tellement contents qu'ils m'ont promis de me faire un cadeau et moi naturellement je les ai demandés de m'acheter de nouveaux livres.
Les mois se sont écoulés tout doucement et j'allais bientôt avoir huit ans. Le jour de mon anniversaire, j'ai tout simplement demandé à mes parents de m'acheter des fils, une aiguille et une toile à broder car, je voulais apprendre à broder. Il faut avouer que cette idée ne plaisait pas trop à ma mère car, elle a failli faire un malaise.
Ma mère m'a clairement répondu qu'une aiguille c'est dangereux et que la broderie c'est plus ou moins pour les personnes âgées. Ensuite elle m'a regardé droit dans les yeux et m'a demandé pourquoi tu ne demandes pas de poupées de princesse ou des livres qui abordent ce sujet?, je ne t'ai jamais vu lire des livres de princesses ni regarder des animées qui en parlent pourtant beaucoup de filles de ton âge en raffolent.
J'ai alors répondu à ma mère que je ne suis pas une demoiselle en détresse pour lire ce genre d'ouvrage et que je n'ai pas besoin d'un prince charmant pour me secourir. Pour moi ces animées sont fausses et ne décrivent pas la réalité. Je n'ai rien d'une princesse qui vit dans un château entouré de servants (es).
Estomaquée et surprise ma mère me posa la question de savoir, pourquoi je ne m'identifiais pas à une princesse? Et je lui ai tout simplement rétorquée que j'aimais plus les héroïnes qui sont fortes et ont du caractère. On n'a pas besoin d'un chevalier servant qui doit toujours venir nous sauver des mains des méchants. Les filles peuvent aussi se débrouiller toutes seules.
Se tournant vers mon père, elle lui a dit qu'elle me trouvait bien cynique pour mon âge et que j'avais un caractère bien trempé. Ensuite, elle m'a tout simplement répondu que même si les films de princesses n'étaient pas réels, il n'y avait aucun mal à les regarder de temps à autre. Rusée comme j'étais je lui ai alors proposé un arrangement, celui de regarder des films de princesses si elle m'autorisait à broder. Elle a fini par accepter ma proposition et c'est ainsi que j'ai appris à broder.
En grandissant, je me rends compte que toute mon enfance et mes expériences m'ont aidé à faire les bons choix pour ma vie. J'ai fait mes études dans un programme interdisciplinaire et je travaille dans une maison d'édition où je suis entourée continuellement des livres et cela fait mon bonheur. Les inquiétudes de ma mère à mon égard étaient justifiées car elles étaient dirigées par son amour pour moi. Une chose est certaine, elle était inquiète, mais elle ne m'a jamais empêchée de m'épanouir. Souriante face à une nouvelle journée, les souvenirs du passés s'estompent peu à peu en écoutant la voix de ma mère qui me demande de me dépêcher pour ne pas être en retard à mon travail. Pour maman, je reste éternellement une extra-terrestre spéciale.
C'est à ne rien comprendre et j'avais l'impression que je ne me comprenais pas moi-même. À trois ans je rêvais déjà de faire le tour du monde et de partir faire mes études au Japon à cause des mangas. J'avais que trois ans et les idées qui me venaient en tête étaient celles d'un adulte.
Ma mère m'observait tranquillement grandir tout en s'étonnant de la maturité que j'avais a un si jeune âge. J'étais qu'en enfant et elle aurait voulu que mes pensées soient les mêmes que celles des autres enfants de mon âge. Jouer les mêmes jeux, parler comme eux...
Un jour je l'entendais discuter avec la voisine et le sujet des enfants revenaient continuellement dans la conversation. La voisine aurait aimé que ses enfants soient plus matures et sages et ma maman se plaignait que j'étais très mature et indépendante pour mon âge. Elle aurait aimé que je dépende plus d'elle. Elle s'exprimait avec des gros soupirs que je ne pleurais pas, ne me lamentais pas et je restais très calme même s'il y avait des vacarmes à l'extérieur.
En grandissant ma personnalité n'a pas changé. La lecture était devenue comme une seconde peau. Je ne pouvais pas passer une journée sans lire. J'aimais presque tout et l'actualité me fascinait. Elle était le centre de mes discussions avec mes proches et cela me donnait aussi la possibilité de passer plus de temps avec mon père. Les soirées à la maison étaient calmes, mon père qui regardait un match de football, ma mère qui écoutait la radio et moi qui était dans mes livres. Les livres pour moi étaient un moyen de découvrir plus profondément le monde qui me fascinait de plus en plus. Les gens, les cultures, les animaux, l'histoire. J'aurais aimé vivre à l'époque victorienne parce que j'admirais leur habillement. Cependant quand je lisais un livre sur la nature je voulais juste une vie simple, camper en plein air, être entourée des lapins et des hamsters. Les plages et les îles me faisaient rêver à cause de leur beauté, mais je trouvais que l'histoire de l'humanité était très triste surtout quand on abordait les deux guerres mondiales.
Je n'arrêtais pas de poser des questions à mes parents, que veut dire ceci? Pourquoi cet animal a un tel nom? Quand qu'on va visiter l'Égypte? Comment cela se passait au temps des pharaons? Platon enseignait-il sous un arbre?...
Mes parents trouvaient que j'étais très curieuse et essayaient de leur mieux de répondre à mes questions et m'achetaient d'autres livres. À sept ans mes livres étaient tellement nombreux qu'il me fallait un endroit plus spacieux pour les conserver. C'est ainsi que l'idée est venue à mon père d'avoir une bibliothèque spéciale au sous-sol de notre maison.
La bibliothèque était spacieuse et est devenue rapidement la place que je privilégiais le plus à la maison. Après l'école, je rentrais souper puis je descendais au sous-sol pour m'isoler dans mon monde. Un monde imaginaire teinté de rêve d'enfant et des éléments provenant des livres. Je me sentais vraiment spéciale et heureuse à chaque fois que je me retrouvais seul au sous-sol. Un jour en lisant un poème, l'idée m'est venue subitement d'avoir un cahier dans lequel j'allais faire des dessins pour accompagner les poèmes. Contente de ma découverte, je suis remontée en courant retrouver mes parents au salon pour les demander de m'acheter un nouveau cahier.
Ma mère m'a alors demandé la raison pour laquelle je voulais un cahier et je lui ai expliqué que je voulais faire des dessins pour accompagner les poèmes de mon nouveau livre.
Elle m'a regardé choquée et m'a dit si je voulais être illustratrice plus tard et je lui ai répondu en souriant, maman je ne suis qu'un enfant laisse-moi le temps de découvrir ce qui me plaît avec un clin d'œil.
En descendant, je l'ai entendu chuchoter à mon père qu'elle était inquiète de me voir enfermé tous les soirs au sous-sol. Elle aurait aimé que je passe plus de temps à jouer avec les enfants de mon âge et mon père haussa les épaules en lui répondant, tu t'inquiètes beaucoup trop. Elle va bien, son comportement est normal.
Trois mois après cet évènement, j'ai présenté mon cahier à un concours de dessin dans mon école et j'ai remporté le premier prix. Mes parents étaient tellement contents qu'ils m'ont promis de me faire un cadeau et moi naturellement je les ai demandés de m'acheter de nouveaux livres.
Les mois se sont écoulés tout doucement et j'allais bientôt avoir huit ans. Le jour de mon anniversaire, j'ai tout simplement demandé à mes parents de m'acheter des fils, une aiguille et une toile à broder car, je voulais apprendre à broder. Il faut avouer que cette idée ne plaisait pas trop à ma mère car, elle a failli faire un malaise.
Ma mère m'a clairement répondu qu'une aiguille c'est dangereux et que la broderie c'est plus ou moins pour les personnes âgées. Ensuite elle m'a regardé droit dans les yeux et m'a demandé pourquoi tu ne demandes pas de poupées de princesse ou des livres qui abordent ce sujet?, je ne t'ai jamais vu lire des livres de princesses ni regarder des animées qui en parlent pourtant beaucoup de filles de ton âge en raffolent.
J'ai alors répondu à ma mère que je ne suis pas une demoiselle en détresse pour lire ce genre d'ouvrage et que je n'ai pas besoin d'un prince charmant pour me secourir. Pour moi ces animées sont fausses et ne décrivent pas la réalité. Je n'ai rien d'une princesse qui vit dans un château entouré de servants (es).
Estomaquée et surprise ma mère me posa la question de savoir, pourquoi je ne m'identifiais pas à une princesse? Et je lui ai tout simplement rétorquée que j'aimais plus les héroïnes qui sont fortes et ont du caractère. On n'a pas besoin d'un chevalier servant qui doit toujours venir nous sauver des mains des méchants. Les filles peuvent aussi se débrouiller toutes seules.
Se tournant vers mon père, elle lui a dit qu'elle me trouvait bien cynique pour mon âge et que j'avais un caractère bien trempé. Ensuite, elle m'a tout simplement répondu que même si les films de princesses n'étaient pas réels, il n'y avait aucun mal à les regarder de temps à autre. Rusée comme j'étais je lui ai alors proposé un arrangement, celui de regarder des films de princesses si elle m'autorisait à broder. Elle a fini par accepter ma proposition et c'est ainsi que j'ai appris à broder.
En grandissant, je me rends compte que toute mon enfance et mes expériences m'ont aidé à faire les bons choix pour ma vie. J'ai fait mes études dans un programme interdisciplinaire et je travaille dans une maison d'édition où je suis entourée continuellement des livres et cela fait mon bonheur. Les inquiétudes de ma mère à mon égard étaient justifiées car elles étaient dirigées par son amour pour moi. Une chose est certaine, elle était inquiète, mais elle ne m'a jamais empêchée de m'épanouir. Souriante face à une nouvelle journée, les souvenirs du passés s'estompent peu à peu en écoutant la voix de ma mère qui me demande de me dépêcher pour ne pas être en retard à mon travail. Pour maman, je reste éternellement une extra-terrestre spéciale.