Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Et je dois bien l'avouer, je n'ai jamais donné de raison de penser autrement, ni à elle, ni à qui que ce soit d'autre.
Quoique jeune effronté, il faut se l'avouer, j'ai toujours été bien loin du genre révolté. Tout ce que je demande, c'est un peu de silence, de la solitude et beaucoup de temps libre. Pas facile quand on est issu d'une famille de 6 enfants et qu'on a par-dessus tout le privilège d'en être le premier né. Habiter une planète de plus de 7 millards de semblables n'aura pas aidé non plus. Certains me trouvent « bizarre » sans jamais pouvoir définir ni décrire ce mot. D'autres, un peu exaspérés par mon attitude évasive et bien trop transparente à leur goût, estiment que je ferais mieux de m'acheter une île pour l'habiter seul, chose que je ferais s'il m'en était donné les moyens. Quoique... peu importe... jai besoin de m'ouvrir l'esprit.
« 12:42 », je monte dans le bus. On est samedi. Je ne sais trop où je vais ni d'ailleurs ce que je pourrais bien faire du reste de cette journée mais ce sera sûrement meilleur que de rester assis dans cet arrêt de bus. Je vais simplement rester là, bien assis: la musique à fond dans les oreilles, un cahier dans les mains, les yeux braqués sur les mots; mots que je rédige à mesure que le temps s'écoule. « Ne faites pas attention à moi et dans le pire des cas, prévenez-moi quand prendra fin votre service » ai-je simplement dit au contrôleur.
Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été un peu en marge de la société, comme une erreur du système, comme une anomalie dans le programme. Est-ce que les gens me surestiment ? Ou est-ce moi qui me sous-estime ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Simplement, c'est dur quand le cœur n'y est plus. C'est dur de se perdre entre les attentes que l'on exige de soi et ce que l'on peut réellement être. Alors tous les jours, je fais l'acteur - grandissant ainsi ma collection de masques. Mais personne ne m'a jamais dit que faire semblant ne rendait pas les choses plus vraies, et personne non plus pour dire que ce qui fait véritablement un homme mourrait dans ce monde avant lui. Voilà quelques semaines déjà que je me demande ce que ça fait de mourir et de plus en plus, je la sens me presser, m'oppresser et faire se compresser mon cœur à l'intérieur de moi.
Est-ce qu'il m'arrive d'en parler? Bien sûr que non! Je ne parle pas ou alors je parle sourd. Ce n'est pas que ma voix ne porte pas, c'est qu'on a beau parler la même langue - mes semblables et moi, dans le fond tout cela demeure un problème langage. Je ne peux en vouloir à ma mère, elle doit sûrement s'en vouloir assez de ne pas comprendre son fils. Je ne peux pas non plus en vouloir au reste du monde, c'est depuis la création qu'on lui vend du rêve et l'endoctrine de mensonges. Les gens veulent juste vivre sans se préoccuper de comment fonctionne le monde. Après tout, VIVRE, QU'EST-CE QUE C'EST? Qu'importe. J'ai besoin d'une pause.
Une fois de plus, perdu dans mes pensées, n'ai pas vu le temps passer. Tout ce que je sais, c'est qu'en bon passager, je me dois de payer à mes passeurs leur dû pour chaque terminus. Il paraît qu'on a fait 5 fois déjà leur circuit pour la journée. Difficile d'en douter, il est presque 20h. Je ne me sentais vraiment pas présent physiquement mais je me souviens qu'à 16h, ils ont marqué une pause pour manger et qu'ils m'ont apporté à boire à leur retour. *Humpf* un geste bien aimable de leur part.
Pour ce dernier trajet, je pense profiter de la vue de la ville. Elle est toujours plus belle en soirée, avec des lumières ci et là, et le moins de monde possible à l'extérieur à pareille heure le week-end. Il y a un vieil homme assis à ma droite. Je l'observe depuis qu'il est monté. Il tient un livre dans ses mains et je me demande bien pourquoi ne l'a-t-il pas ouvert depuis qu'il est monté. Je me décide à lui demander et c'est alors que s'en suit une conversation bien intéressante. Il m'a appris bien des choses, dont ceci: « La plus grande puissance, mystère de la victoire et du succès, c'est LE SECRET. Pour ne pas être vaincu par le diable, ses amis et ennemis, il faut d'abord se vaincre soi-même. Comment? VAINCRE SES PENSÉES! Et aucun homme ne le peut, si ce n'est par le Christ. » Quoique... je ferais mieux de rentrer maintenant, avant que ma mère ne se fasse du souci.
Le bus s'arrête, je descends. Je marche, pourtant, je ne cesse de repenser aux mots du vieil homme: « LE CHRIST EST LA VIE RECHERCHÉE DE TON ÂME, CAR IL EST LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, tous l'ont dédaigné, tous n'ont fait de lui aucun cas. » Peut-être est-ce simplement que comme moi, Il était différent. Je dois bien le reconnaître, ce « Christ » dont parle le vieil homme attise ma curiosité.
Quoique jeune effronté, il faut se l'avouer, j'ai toujours été bien loin du genre révolté. Tout ce que je demande, c'est un peu de silence, de la solitude et beaucoup de temps libre. Pas facile quand on est issu d'une famille de 6 enfants et qu'on a par-dessus tout le privilège d'en être le premier né. Habiter une planète de plus de 7 millards de semblables n'aura pas aidé non plus. Certains me trouvent « bizarre » sans jamais pouvoir définir ni décrire ce mot. D'autres, un peu exaspérés par mon attitude évasive et bien trop transparente à leur goût, estiment que je ferais mieux de m'acheter une île pour l'habiter seul, chose que je ferais s'il m'en était donné les moyens. Quoique... peu importe... jai besoin de m'ouvrir l'esprit.
« 12:42 », je monte dans le bus. On est samedi. Je ne sais trop où je vais ni d'ailleurs ce que je pourrais bien faire du reste de cette journée mais ce sera sûrement meilleur que de rester assis dans cet arrêt de bus. Je vais simplement rester là, bien assis: la musique à fond dans les oreilles, un cahier dans les mains, les yeux braqués sur les mots; mots que je rédige à mesure que le temps s'écoule. « Ne faites pas attention à moi et dans le pire des cas, prévenez-moi quand prendra fin votre service » ai-je simplement dit au contrôleur.
Aussi longtemps que je me souvienne, j'ai toujours été un peu en marge de la société, comme une erreur du système, comme une anomalie dans le programme. Est-ce que les gens me surestiment ? Ou est-ce moi qui me sous-estime ? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Simplement, c'est dur quand le cœur n'y est plus. C'est dur de se perdre entre les attentes que l'on exige de soi et ce que l'on peut réellement être. Alors tous les jours, je fais l'acteur - grandissant ainsi ma collection de masques. Mais personne ne m'a jamais dit que faire semblant ne rendait pas les choses plus vraies, et personne non plus pour dire que ce qui fait véritablement un homme mourrait dans ce monde avant lui. Voilà quelques semaines déjà que je me demande ce que ça fait de mourir et de plus en plus, je la sens me presser, m'oppresser et faire se compresser mon cœur à l'intérieur de moi.
Est-ce qu'il m'arrive d'en parler? Bien sûr que non! Je ne parle pas ou alors je parle sourd. Ce n'est pas que ma voix ne porte pas, c'est qu'on a beau parler la même langue - mes semblables et moi, dans le fond tout cela demeure un problème langage. Je ne peux en vouloir à ma mère, elle doit sûrement s'en vouloir assez de ne pas comprendre son fils. Je ne peux pas non plus en vouloir au reste du monde, c'est depuis la création qu'on lui vend du rêve et l'endoctrine de mensonges. Les gens veulent juste vivre sans se préoccuper de comment fonctionne le monde. Après tout, VIVRE, QU'EST-CE QUE C'EST? Qu'importe. J'ai besoin d'une pause.
Une fois de plus, perdu dans mes pensées, n'ai pas vu le temps passer. Tout ce que je sais, c'est qu'en bon passager, je me dois de payer à mes passeurs leur dû pour chaque terminus. Il paraît qu'on a fait 5 fois déjà leur circuit pour la journée. Difficile d'en douter, il est presque 20h. Je ne me sentais vraiment pas présent physiquement mais je me souviens qu'à 16h, ils ont marqué une pause pour manger et qu'ils m'ont apporté à boire à leur retour. *Humpf* un geste bien aimable de leur part.
Pour ce dernier trajet, je pense profiter de la vue de la ville. Elle est toujours plus belle en soirée, avec des lumières ci et là, et le moins de monde possible à l'extérieur à pareille heure le week-end. Il y a un vieil homme assis à ma droite. Je l'observe depuis qu'il est monté. Il tient un livre dans ses mains et je me demande bien pourquoi ne l'a-t-il pas ouvert depuis qu'il est monté. Je me décide à lui demander et c'est alors que s'en suit une conversation bien intéressante. Il m'a appris bien des choses, dont ceci: « La plus grande puissance, mystère de la victoire et du succès, c'est LE SECRET. Pour ne pas être vaincu par le diable, ses amis et ennemis, il faut d'abord se vaincre soi-même. Comment? VAINCRE SES PENSÉES! Et aucun homme ne le peut, si ce n'est par le Christ. » Quoique... je ferais mieux de rentrer maintenant, avant que ma mère ne se fasse du souci.
Le bus s'arrête, je descends. Je marche, pourtant, je ne cesse de repenser aux mots du vieil homme: « LE CHRIST EST LA VIE RECHERCHÉE DE TON ÂME, CAR IL EST LE CHEMIN, LA VÉRITÉ ET LA VIE. Méprisé et abandonné des hommes, Homme de douleur et habitué à la souffrance, Semblable à celui dont on détourne le visage, tous l'ont dédaigné, tous n'ont fait de lui aucun cas. » Peut-être est-ce simplement que comme moi, Il était différent. Je dois bien le reconnaître, ce « Christ » dont parle le vieil homme attise ma curiosité.