Mirages

L'ombre des arbres verts, douce à ton nonchaloir,
Figure sur le sol un paysage noir
Qui dodeline au vent avec toutes ses feuilles
Et tente tes doigts prêts à d'illusoires cueilles.

Et ces sous-bois, captifs de son miroir serein,
De l'eau contradictoire ont fait un parc marin
Où ton reflet anime une fausse sirène.
Et tu aimes mener la longueur de ta traîne
Vers ces souples jardins que tu ne peux saisir,
Mensonge naturel qui plaît à ton désir,
Soit que ton geste tende à l'ombre tes mains blanches,
Soit qu'il se noie au cœur des eaux pleines de branches...