"Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre" Je m'appelle Ali, j'ai quinze ans et je crois qu'à cet âge je suis un homme, de toutes les façons on est née homme. Mon père me dit toujours qu'un homme ça doit être viril. Je vis avec mes parents, mon grand-père et mes deux sœurs dans une petite ville en Inde. Contrairement à mes sœurs je vais à l'école, pourtant elles sont très intelligentes. Ma mère passe ses journées à la cuisine, très souvent je la vois regarder au loin comme si elle attendait qu'on la sorte delà.
Mes deux sœurs Khadija et Sadia seront très bientôt marier, maman dit toujours que le mariage est la chose la plus importante pour une fille et on devient femme en s'occupant de son père et de son mari. Mes sœurs n'ont pas le droit de s'amuser car une bonne fille ne s'amuse pas. De temps en temps, on s'enferme dans la chambre et on danse comme des enfants. J'aimerais tellement être une fille mais en gardant mes privilèges.
Une fois, mama m'a surpris dans les vêtements de filles, elle était pétrifiée, elle m'a crié dessus pour la première fois. Je la dégoute. Je n'avais pas peur d'elle, elle n'a aucune autorité ; c'est une femme. C'était la dernière fois que mama me parlait. Je voulais lui présenter mes excuses mais baba dit qu'un homme n'a jamais tord et c'est aux femmes de supplier le pardon. Je me fais harceler à l'école, on me traite de tapette mais je ne réagis pas parce que je ne sais pas me battre. Je suis puni pour un choix que je n'ai pas fait. Les gens dans mon genre on les tue ou on les enferme. J'ai appris à vivre dans la peur. J'aime Dieu, je lui parle souvent car c'est le seul à ne pas me juger.
Vous avez dû comprendre que je suis homosexuel, chez nous ; c'est une maladie grave, un péché qui mérite la mort. Vous vous dites que peut-être que nous sommes pauvres et illettrés ce qui justifierait l'intolérance envers l'homosexualité et la femme, mais détrompez-vous, le changement dérange et les traditions sont plus importantes que la vie elle-même.
Ce soir, les parents et le futur mari de Khadija nous rende visite. Elle sera bientôt une femme, elle pourra enfin sortir de la maison. Ma sœur a onze ans et il faut la marier au plus vite avant qu'elle soit hors de contrôle. Dada me demande de m'assoir à côté de lui et il commence à me raconter sa vie.
- Ta grand-mère était une bonne épouse. Elle cuisinait bien et elle ne parlait pas. On te trouvera une jeune fille soumisse pour te donner des fils. Une fille faut lui couper les ailes et lui montrer sa place sinon elle te pourrira la vie. Ta femme t'appartient, tu as le droit de lui faire ce que tu désires. La vie de couple est magnifique, tiens-toi en homme et tout ira bien. S'il n'y avait pas eu ta mère moi aussi je me trouverais une jeune fille pour s'occuper de moi. Ton grand père sait de quoi il parle.
Je me demande souvent pourquoi les pères acceptent-ils d'offrir leurs filles à n'importe qui. Je prie souvent pour que grand-père meurt mais Dieu ne fait qu'à sa tête. La sonnerie retentit, je vois deux hommes qui ont respectivement l'âge de mon grand-père et de mon père et une femme toute frêle ayant la tête baisser. Mon père accourt pour les accueillir laissant ma mère derrière comme une vulgaire chose indésirable. Elle est très belle ma sœur, j'aurais voulu qu'elle ait un mari digne d'elle. Arrivée devant sa future famille, elle lève doucement les yeux pour jeter un coup d'œil et à ce moment précis elle réalise que sa vie est foutue. Je vois le désespoir et le dégoût dans ses yeux qui fixe le visage obèse et ridé d'Abime, son futur époux. Elle se tient tout droit comme une marchandise qu'on inspecte avant d'acheter. Une femme n'a pas droit au choix, elle accepte sans se plaindre, Ils la dévorent des yeux comme deux chiens affamés, pendant que mon père et mon grand-père se félicitent entre eux. Elle est condamnée à un veuf qui désire des fils pour la perpétuation de sa linier. Vous devez savoir que les veufs sont considérés comme des gens neufs mais les veuves sont des personnes gâchées. Elles sont obligées de porter du blanc et de se raser la tête parce que la beauté ne sert à rien si le mari n'est plus là. Je préfère voir mama sans cheveux que de la voir ainsi.
Ils sont tous les mêmes, ils se protègent tous entre eux et rabaissent ceux qui ne leurs ressemblent pas.
J'entends les pleures de Khadija qui veut sûrement mourir. C'est mieux de mourir que de vivre une vie qui n'est pas sienne. Je veux aussi pouvoir pleurer à cœur ouvert sans qu'on me dise qu'un garçon ça ne pleure pas. Je m'assois à côté d'elle et je la fixe sans rien dire. Quoi dire à une personne qui est née pour souffrir ? Elle a les yeux tellement gonflés qu'on les voit à peine, le nez tout rouge et la gorge toute sèche. Je décide de lui faire part mon lourd secret. Elle me sert contre elle, comme si c'est la dernière fois qu'elle me verrait. Ma sœur savait que je ne survirerais pas.
Je continue à me faire harceler jusqu'à la fin de ma scolarité et pendant ce temps, Khadija, s'est mariée et attend son premier enfant. Sadia est promise à un des collègues de mon père ; un gentil homme pas très vieux. Au moins il y en a une qui pourra mener une vie digne de ce nom. Mama fait toujours aussi pitié, grand-père ne décide toujours pas de mourir et papa fidèle à lui-même terrorise tout le monde.
Trois ans se sont écoulés, Khadija mère de deux filles dont le mari ne compte certainement pas s'avouer vaincue face à la nature. Après tout, une femme c'est comme une machine dont le rôle est d'enfanté. J'ai revu ma sœur qu'une fois et évidemment mon père ne m'a pas accompagné car ce n'est désormais plus son problème, il s'est enfin débarrassé de ces deux fardeaux. Khadija était maigrichonne, on dirait qu'elle a vieillit de six ans, elle ressemble à maman. Ce n'est plus ma sœur, c'est maintenant une femme qui essaie de survivre. Rien n'a changé à la maison, l'esclavagisme est toujours présente. Vous verrez que je ne m'attarde pas sur les détails c'est parce que ma vie est sans importance.
Je suis maintenant majeure et j'ai aussi un petit ami, il s'appelle Adil, on est bien ensemble, du moins je crois. Je ne sors pas en cachette parce que je suis un homme, mon père crois que je vais baiser des femmes aux mauvaises vie et ça lui rend fier. Un homme ça baise de gauche à droit, il doit assouvir ses pulsions sexuelles c'est un rôle très important. Les femmes sont comme des trophées, plus on les accumule plus on est respecté mais une femme ça doit rester vierge sinon elle est bonne à jeter. Si elle refuse, on la viole c'est aussi simple que ça.
Je vais voir mon compagnon pour pécher et je rentre le soir comme si j'étais normal. J'imagine souvent mon avenir avec Adil et les cris de détresses de ma mère ne me font plus rien, ce n'est pas à moi de sauver les autres.
Je décide d'inviter Adil chez moi pour le présenter à mon père pas comme l'amour de ma vie mais comme mon ami viril. Adil est beau comme un Dieu, c'est peut-être parce que c'est mon premier copain. Ma mère ne veut toujours pas me parler mais je m'en fou. Assise à côté de lui, j'essaie de lui embrasser. J'ai oublié de vous le dire, je suis un grand romantique je n'ai pas honte de mes sentiments ce qui fait de moi une femmelette. Mon romantisme nous a couté la vie. Mon père nous regardait depuis le salon, ma mère savait qu'elle ne verrait plus jamais son fils anormal. Il s'approche de nous calmement mais ses yeux rouges le trahissaient, il nous demande de le suivre. Grand père raccroche le téléphone je suppose qu'il demandait de l'aide pour abattre deux batailles. J'obéis sans rien dire. Je cherche désespérément le visage amaigris de ma mère pour une dernière fois mais en vain. C'était la fin, pas de pitié pour des gens comme nous. Je vous avais dit que mon père était viril.
Ne soyez pas triste pour moi, la mort est une bénédiction, aujourd'hui je suis heureux, grâce à ma différence, je dors enfin paisiblement.
Mes deux sœurs Khadija et Sadia seront très bientôt marier, maman dit toujours que le mariage est la chose la plus importante pour une fille et on devient femme en s'occupant de son père et de son mari. Mes sœurs n'ont pas le droit de s'amuser car une bonne fille ne s'amuse pas. De temps en temps, on s'enferme dans la chambre et on danse comme des enfants. J'aimerais tellement être une fille mais en gardant mes privilèges.
Une fois, mama m'a surpris dans les vêtements de filles, elle était pétrifiée, elle m'a crié dessus pour la première fois. Je la dégoute. Je n'avais pas peur d'elle, elle n'a aucune autorité ; c'est une femme. C'était la dernière fois que mama me parlait. Je voulais lui présenter mes excuses mais baba dit qu'un homme n'a jamais tord et c'est aux femmes de supplier le pardon. Je me fais harceler à l'école, on me traite de tapette mais je ne réagis pas parce que je ne sais pas me battre. Je suis puni pour un choix que je n'ai pas fait. Les gens dans mon genre on les tue ou on les enferme. J'ai appris à vivre dans la peur. J'aime Dieu, je lui parle souvent car c'est le seul à ne pas me juger.
Vous avez dû comprendre que je suis homosexuel, chez nous ; c'est une maladie grave, un péché qui mérite la mort. Vous vous dites que peut-être que nous sommes pauvres et illettrés ce qui justifierait l'intolérance envers l'homosexualité et la femme, mais détrompez-vous, le changement dérange et les traditions sont plus importantes que la vie elle-même.
Ce soir, les parents et le futur mari de Khadija nous rende visite. Elle sera bientôt une femme, elle pourra enfin sortir de la maison. Ma sœur a onze ans et il faut la marier au plus vite avant qu'elle soit hors de contrôle. Dada me demande de m'assoir à côté de lui et il commence à me raconter sa vie.
- Ta grand-mère était une bonne épouse. Elle cuisinait bien et elle ne parlait pas. On te trouvera une jeune fille soumisse pour te donner des fils. Une fille faut lui couper les ailes et lui montrer sa place sinon elle te pourrira la vie. Ta femme t'appartient, tu as le droit de lui faire ce que tu désires. La vie de couple est magnifique, tiens-toi en homme et tout ira bien. S'il n'y avait pas eu ta mère moi aussi je me trouverais une jeune fille pour s'occuper de moi. Ton grand père sait de quoi il parle.
Je me demande souvent pourquoi les pères acceptent-ils d'offrir leurs filles à n'importe qui. Je prie souvent pour que grand-père meurt mais Dieu ne fait qu'à sa tête. La sonnerie retentit, je vois deux hommes qui ont respectivement l'âge de mon grand-père et de mon père et une femme toute frêle ayant la tête baisser. Mon père accourt pour les accueillir laissant ma mère derrière comme une vulgaire chose indésirable. Elle est très belle ma sœur, j'aurais voulu qu'elle ait un mari digne d'elle. Arrivée devant sa future famille, elle lève doucement les yeux pour jeter un coup d'œil et à ce moment précis elle réalise que sa vie est foutue. Je vois le désespoir et le dégoût dans ses yeux qui fixe le visage obèse et ridé d'Abime, son futur époux. Elle se tient tout droit comme une marchandise qu'on inspecte avant d'acheter. Une femme n'a pas droit au choix, elle accepte sans se plaindre, Ils la dévorent des yeux comme deux chiens affamés, pendant que mon père et mon grand-père se félicitent entre eux. Elle est condamnée à un veuf qui désire des fils pour la perpétuation de sa linier. Vous devez savoir que les veufs sont considérés comme des gens neufs mais les veuves sont des personnes gâchées. Elles sont obligées de porter du blanc et de se raser la tête parce que la beauté ne sert à rien si le mari n'est plus là. Je préfère voir mama sans cheveux que de la voir ainsi.
Ils sont tous les mêmes, ils se protègent tous entre eux et rabaissent ceux qui ne leurs ressemblent pas.
J'entends les pleures de Khadija qui veut sûrement mourir. C'est mieux de mourir que de vivre une vie qui n'est pas sienne. Je veux aussi pouvoir pleurer à cœur ouvert sans qu'on me dise qu'un garçon ça ne pleure pas. Je m'assois à côté d'elle et je la fixe sans rien dire. Quoi dire à une personne qui est née pour souffrir ? Elle a les yeux tellement gonflés qu'on les voit à peine, le nez tout rouge et la gorge toute sèche. Je décide de lui faire part mon lourd secret. Elle me sert contre elle, comme si c'est la dernière fois qu'elle me verrait. Ma sœur savait que je ne survirerais pas.
Je continue à me faire harceler jusqu'à la fin de ma scolarité et pendant ce temps, Khadija, s'est mariée et attend son premier enfant. Sadia est promise à un des collègues de mon père ; un gentil homme pas très vieux. Au moins il y en a une qui pourra mener une vie digne de ce nom. Mama fait toujours aussi pitié, grand-père ne décide toujours pas de mourir et papa fidèle à lui-même terrorise tout le monde.
Trois ans se sont écoulés, Khadija mère de deux filles dont le mari ne compte certainement pas s'avouer vaincue face à la nature. Après tout, une femme c'est comme une machine dont le rôle est d'enfanté. J'ai revu ma sœur qu'une fois et évidemment mon père ne m'a pas accompagné car ce n'est désormais plus son problème, il s'est enfin débarrassé de ces deux fardeaux. Khadija était maigrichonne, on dirait qu'elle a vieillit de six ans, elle ressemble à maman. Ce n'est plus ma sœur, c'est maintenant une femme qui essaie de survivre. Rien n'a changé à la maison, l'esclavagisme est toujours présente. Vous verrez que je ne m'attarde pas sur les détails c'est parce que ma vie est sans importance.
Je suis maintenant majeure et j'ai aussi un petit ami, il s'appelle Adil, on est bien ensemble, du moins je crois. Je ne sors pas en cachette parce que je suis un homme, mon père crois que je vais baiser des femmes aux mauvaises vie et ça lui rend fier. Un homme ça baise de gauche à droit, il doit assouvir ses pulsions sexuelles c'est un rôle très important. Les femmes sont comme des trophées, plus on les accumule plus on est respecté mais une femme ça doit rester vierge sinon elle est bonne à jeter. Si elle refuse, on la viole c'est aussi simple que ça.
Je vais voir mon compagnon pour pécher et je rentre le soir comme si j'étais normal. J'imagine souvent mon avenir avec Adil et les cris de détresses de ma mère ne me font plus rien, ce n'est pas à moi de sauver les autres.
Je décide d'inviter Adil chez moi pour le présenter à mon père pas comme l'amour de ma vie mais comme mon ami viril. Adil est beau comme un Dieu, c'est peut-être parce que c'est mon premier copain. Ma mère ne veut toujours pas me parler mais je m'en fou. Assise à côté de lui, j'essaie de lui embrasser. J'ai oublié de vous le dire, je suis un grand romantique je n'ai pas honte de mes sentiments ce qui fait de moi une femmelette. Mon romantisme nous a couté la vie. Mon père nous regardait depuis le salon, ma mère savait qu'elle ne verrait plus jamais son fils anormal. Il s'approche de nous calmement mais ses yeux rouges le trahissaient, il nous demande de le suivre. Grand père raccroche le téléphone je suppose qu'il demandait de l'aide pour abattre deux batailles. J'obéis sans rien dire. Je cherche désespérément le visage amaigris de ma mère pour une dernière fois mais en vain. C'était la fin, pas de pitié pour des gens comme nous. Je vous avais dit que mon père était viril.
Ne soyez pas triste pour moi, la mort est une bénédiction, aujourd'hui je suis heureux, grâce à ma différence, je dors enfin paisiblement.