« Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère c'est comme si j'étais une extra-terrestre. » Pourtant d'après ce que j'ai appris à l'école, nos deux corps comme ceux de mes frères et sœurs ont eu à subir la même évolution. Au départ nous ne fûmes que de germes composées d'un liquide visqueux. Pour celui qui fut mon père que d'ailleurs je n'ai pas connu, est le sperme, et pour elle une ovule. Ce qui veut dire que toutes les deux nous faisons partie d'une même race, la race humaine et nous provenons de la même souche qui grâce à la mélanine on nous caractérise et on nous défini comme étant des noirs. Alors pourquoi n'a t-elle jamais cesser de me stigmatiser contrairement à mes grandes sœurs, disant de moi que je viens d'ailleurs, d'une autre terre même si la tienne dont elle suppose devrait toujours faire partie du même système solaire que le notre ? Cela ne me donne même pas un certain soulagement. Parce que cette désignation enlève de moi la partie terre qui se trouve en chacun d'entre nous. Dans chaque être humain ou qu'il se trouve, que ce soit sur les deux pôles, au cœur des cinq continents. Sans oublier bien sûr les peuples autochtones qui se cachent dans les grandes forêts d'Afrique et celle de l'Amazonie et qui subissent le mépris de la part de certains d'entre nous. Parce que différents. Mais on ne les traite jamais comme ma mère m'a toujours traitée, d'extra-terrestre. Dans tous les cas, ce qui est différents est bien souvent méprisé par ceux, celui ou celle qui se croit toujours être plus grande que l'autre ou même tous les autres. Parce que plus en phase avec les valeurs et les principes qui régissaient nos sociétés d'en temps. Sûrement une injustice précaire et maladroite. Une mauvaise appréciation de ce qui a toujours été le changement, l'évolution. Ceux de la part de ceux-la même qui oublient aussi que sur cette terre, nous n'avons qu'une seule énergie qui nous attache à elle et qui cependant et j'en suis sûr fais que nous ne soyons pas aussi différent que cela. Pas aussi extra-terrestre que ma mère le pense et prétende de moi. C'est cette énergie qui est représentée par la lettre g. Elle, cette pesanteur qui nous attache et nous lie à la terre et que mes différents professeurs que j'ai eu au cours de mon parcours scolaire, du collège jusqu'au lycée m'ont fait comprendre que c'est grâce à elle que nous terriens parvenions tous à marcher sur la surface du globe. Sans elle nous ne serions plus là, tous : Volatiliser et en même temps volant dans l'espace. Tant que l'atmosphère devrait toujours y être et que jamais nous ne puissions avoir faim, devrions dans ce cas toujours vivre. Serions-nous pour autant tous appelés extra-terrestres ? Mais ce qui est sûr, c'est par mes choix personnels qui sont de mon temps, celle de ma génération dite Z qui font que ma mère à chaque fois me regarde toujours avec beaucoup de dédain du fond de son œil droit ou gauche. Et quand cela se produit, tout juste à la fin après un bref soupir à peine audible, je peux la voir frapper avec fracas ses deux pommes de ses mains, l'une contre l'autre et lâcher en lingala : « eh nzambé na ngaï, nini yango na salah, quels péchés ai-je commis bon dieu ? ». Quand je pense qu'elle me racontait que sa mère à elle portait le zigida, se tressait au Nguinli-nguinli, dansait la rumba au rythme de INDEPENDANCE TCHATCHA... Des traditions et des habitudes parfois stupides avec d'autres superstitions qui poursuivirent leur génération et qui n'ont disparus que tout récemment. Moi je m'habille à l'occidentale. Je me tresse avec des mèches. Et parfois je porte des chapeaux déjà tissés de différents models qui tapent à l'œil. Des vites faits comme nous les surnommons que toute femme sait mettre sur sa tête en sortant de son domicile pour rejoindre les amis qui la ressemblent. Et en prime, Je danse au rythme d'Inos B, de Fally et de Zangul. Je pense que ma mère devrait faire comme moi et tant d'autres : célébrer le faite que nous soyons tous si différents, unique et en même temps précieux pour l'humanité toute entière. Ceux pour le bien de tous. Parce qu'il n'y a que de la différence que peut être crée : l'abondance, la multiplicité, la pluralité, en tout et pour tout. Nul ne devrait donc prétendre être plus terrestre que les autres juste à cause de la voie qu'elle a choisie. De sa voix qu'elle porte dans le monde avec les moyens peut être plus dominateurs que ceux des autres. Ce dont la publicité rend possible face à des choses comme moi qui suis noir et qui parfois manque une pièce de 100 F CFA avec quoi passer une journée dans la bonne humeur. Non maman, je ne suis pas une extra-terrestre, mais simplement une terrestre comme toi, seulement un peu différente de toi et de tant d'autres.
* Lingala : langue nationale parlée au Congo, en RDC et parler également au Gabon et en Angola.
* Nguinli-nguinli : fil en nylon dont les femmes se servaient pour se tresser.
* zigida : un voir plusieurs étoffes de pagnes que les femmes enrôlaient autour de leur taille pour paraîtrent obèse.
* Zangul : pseudonyme de l'orchestre Extra Musica du Congo-Brazzaville.
* Lingala : langue nationale parlée au Congo, en RDC et parler également au Gabon et en Angola.
* Nguinli-nguinli : fil en nylon dont les femmes se servaient pour se tresser.
* zigida : un voir plusieurs étoffes de pagnes que les femmes enrôlaient autour de leur taille pour paraîtrent obèse.
* Zangul : pseudonyme de l'orchestre Extra Musica du Congo-Brazzaville.