lumière ombragé

Je marchais dans la nuit noire, pour seul éclairage, une lampe torche. Malgré ce cauchemar qui se répétait sans cesse, je ne pouvais me rappeler de la suite... Alors je suivais la route qui m'était destinée.
De jours je connaissais ces rues par cœur mais dès que le soleil se couchait il faisait place à la lune , qui cette fois-ci était cachée, cela me faisait perdre tous repères . L'ombre effaçait tous mes repères. Arrivé vers une intersection, je sentais le besoin de tourner à gauche, je ne saurais vous expliquer pourquoi, mais c'était plus fort que moi je devais suivre ce chemin... J'étais comme attirée tel un aimant. Mes jambes avançaient sans que je fis le moindre mouvement, je ne m'en rendais pas compte. Je me retrouvais dans ce qui était une ruelle isolée de la route principale. Plus je m'avançais vers elle, plus le sentiment que je n'avais pas ressenti depuis longtemps, (je l'avais enfoui au plus profond de moi) resurgi. Je me forçais à continuer à avancer, je ne pouvais plus reculer, je ne me sentais pas à ma place et il était clair qu'on ne voulait pas de moi ici! Cela me ramenait à mon enfance. 
A cette époque là les enfants étaient plus tôt infâmes avec les personnes « anormales ». Si vous ne rentiez pas dans les cases on vous le montrait et vous le faisait très bien sentir. Alors trouver sa place n'était pas aisée... Surtout pour une enfant mal dans sa peau. Donc on enfoui cette douleur profondément pour ne plus y penser, jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus se taire. Je ne savais pas où regarder dans cette ruelle... J'avais l'impression que les murs m'observaient, ils attendaient que je fasse un faux pas, trébuche, pour pourvoir me juger et se moquer de moi. Je sentais leurs regards profonds en moi comme s'ils touchaient mon entièreté. Ma respiration se raccourcissait, ma poitrine devenait étroite, mon cœur était comme broyé par leurs regards malsains qui accaparaient mes rêves, mes espoirs, tout ce qui me faisait garder pied et m'aider à ne pas tomber au milieux de cette ruelle. Je ne pouvais m'arrêter de marcher, je sentais des mains qui peut à peut attrapaient ma gorge et la serraient comme pour m'enlever toutes expressions. Des ombres encore plus sombres que la nuit apparaissaient de parts et d'autres des murs qui entouraient la rue , elle ne voulaient rien d'autres que faire surgir des traumatismes comme pour me rappeler que mes douleurs ne partiraient jamais. Je n'arrivais plus à résister à leurs appels. Et si elles avaient raison ?.
Je ne pouvais pas dépasser ces douleurs ni les rendre inoffensives, je me laissais tomber à découvert de ces ombres, je les sentais toutes sur moi...Leurs respirations parcouraient l'ensemble de mon corps comme si elles voulaient y rentrer, elles me renvoyais mes insécurités, me susurraient à l'oreille que je ne pouvais y arriver... J'étais trop faible . Cela faisait quelques minutes que j'étais allongée au sol, pendant un instant je ne sentais plus ses ombres en moi, je relevais tout doucement la tête, je vis une once de lumière... Je n'aurais jamais pensé en revoir une de si tôt, les ombres commençaient à se recoller au mur, j'étais encore tétanisée, je sentais une chaleur qui enveloppait mon être comme si les froids des ombres n'existaient plus... Qu'elles perdaient leur force je commençais tout doucement à me relever et je la vis ! elle était là ! elle veillait sur moi et me redonnait de la force pour me battre et reprendre le contrôle de ce que je veux et suis. Je n'étais jamais arrivée aussi loin dans ce rêve et je n'aurais jamais pensé arriver jusqu'à la fin mais elle et sa lumière étaient là pour m'accompagner . . . La lune m'a aidé . 
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