«- Dis...
C'est un murmure, presque inaudible, qui sort de la bouche du garçon aux cheveux blonds.
- Quoi ?»
Elle répond calmement, d'une voix grave, veloutée. Une voix faite pour l'obscurité, pour la nuit, pense le jeune homme.
Le silence se réinstalle, tandis que les seuls bruits audibles sont celui des criquets qui chantonnent et celui du vent faisant légèrement bruisser les herbes hautes et les branches des arbres qui cerclent la clairière, charriant une odeur de forêt et de verdure autour des adolescents. La fille rouvre ses yeux, se tourne et regarde le garçon dont elle ne voit que les contours, dans l'ombre, en attente d'une réponse. Ses longs cheveux forment une large coiffe parsemée de brindilles d'herbes, emmêlée et sauvage. Elle a des yeux de louve... ils brillent comme deux petites étoiles dans le ciel.
Le silence se réinstalle, tandis que les seuls bruits audibles sont celui des criquets qui chantonnent et celui du vent faisant légèrement bruisser les herbes hautes et les branches des arbres qui cerclent la clairière, charriant une odeur de forêt et de verdure autour des adolescents. La fille rouvre ses yeux, se tourne et regarde le garçon dont elle ne voit que les contours, dans l'ombre, en attente d'une réponse. Ses longs cheveux forment une large coiffe parsemée de brindilles d'herbes, emmêlée et sauvage. Elle a des yeux de louve... ils brillent comme deux petites étoiles dans le ciel.
«- Tu penses qu'on se reverra ?
La question trop longtemps ravalée s'échappe de ses lèvres, tandis que ses sourcils se froncent imperceptiblement. Il se mord la joue en fixant la fille.
Icelle esquisse un sourire, repousse un mèche sur son front, tandis qu'elle se love contre son corps, allongée comme lui sur le dos. «J'en sais rien. Peut-être. Peut-être pas. J'espère.»
Il hoche la tête et en passant le bras autour des épaules de la fille aux yeux de louve, et cherche désespérément dans le ciel étoilé une autre réponse. Alors que ses yeux papillonnent lentement, prêts à se fermer, il entend à nouveau résonner la voix grave, qui, cette fois, lui pose une question.
Il hoche la tête et en passant le bras autour des épaules de la fille aux yeux de louve, et cherche désespérément dans le ciel étoilé une autre réponse. Alors que ses yeux papillonnent lentement, prêts à se fermer, il entend à nouveau résonner la voix grave, qui, cette fois, lui pose une question.
«- Tu crois que combien d'amoureux ont regardé le ciel étoilé avant nous, en se demandant ce que l'avenir leur réserverait ?
Il ouvre grand les yeux, assez surpris, et réfléchit un instant.
- Des centaines surement, peut-être même plus, assure-il.
- Des centaines surement, peut-être même plus, assure-il.
- Ça fait depuis la nuit des temps qu'elles sont là, ces étoiles. Elles ont dû voir tellement de gens vivre, aimer, mourir... Des hommes et des femmes qui pleurent, qui rient, qui s'embrassent, qui chantent ou qui dansent... Des enfants, des jeunes et des vieux...»
Le garçon acquiesce.
«- Oui, partout dans le monde depuis des centaines d'années. C'est vrai qu'elles ont dû en voir, des choses, ces étoiles.
«- Oui, partout dans le monde depuis des centaines d'années. C'est vrai qu'elles ont dû en voir, des choses, ces étoiles.
- Hmm. J'aimerais bien être à leur place pour pouvoir voir tout ça. Veiller sur la Terre, et tout et tout... Redonner de l'espoir aux gens, guider les marins vers leur bord...»
Il rigole et lui dit, attendri:
«- N'empêche que si t'étais une étoile, tu ne serais pas là, avec moi; et tu passerais l'éternité toute seule.
Elle rit de bon cœur.
- C'est vrai.»
- C'est vrai.»
Elle se colle encore plus contre lui, laissant reposer sa tête sur son épaule, en fixant les constellations dessinées par les petits points lumineux, rêvassant. Tout autour d'eux s'étire la clairière baignée par la lumière céleste. Au-delà, les formes sombres de la vieille forêt forment une barrière impénétrable, comme une protection entre l'endroit en dehors de la réalité, tranchante comme une lame, guettant les deux adolescents à la fin de la nuit.
On aurait dit que tous les éléments avaient conclu un pacte pour les transporter dans le pays des songes et leur offrir toutes les chances de s'aimer librement dans ce lieu. Quelle sorte de magie est-ce là... ? Peut-être la même que celle des contes de fées, dont les merveilles peuplent encore nos rêves.
Oui, pas de doute, des forces dépassant la compréhension de l'humanité sont à l'œuvre cette nuit.
Oui, pas de doute, des forces dépassant la compréhension de l'humanité sont à l'œuvre cette nuit.
«- Oh ! Une luciole !
S'exclame la fille.
- Waouh ! J'en avais jamais vues d'aussi près !»
Une nuée de petits animaux s'éparpille entre les herbes, survolant les deux amoureux, l'un deux se posant même sur la main tendue de la jeune fille, qui l'apporte près de sa tête pour l'étudier, avant de la laisser s'envoler à nouveau vers le ciel d'encre bleue.
«- Encore une autre sorte d'étoiles, remarque le garçon. Mais celles-ci sont bien plus proches de nous...
- Oui ! C'est splendide...»
Le ballet délicat se poursuit, illuminant les branches des arbres de façon presque irréelles. Du fond des bois, retentit le cri d'une chouette, et au rythme de la brise, les feuilles vertes du printemps bougent. L'instant est irréel, définitivement hors du temps.
«- Pourquoi est ce que les gens ont peur de la nuit, selon toi ? Demande le jeune homme, penseur.
- Par ce qu'il ne la comprennent pas. Par ce qu'ils ont peur de ne pas voir venir le danger si l'obscurité les entoure. Par ce qu'ils pensent que la mort les attends, prête à les débusquer si ils sortent de leur lits. La nuit, moi je crois que c'est un truc qui nous échappe totalement, à nous, les humains. À cause de son côté mystérieux. Et nous, les choses qu'on ne peut pas comprendre, on les refuse. C'est comme ça.
- Et pourtant... qui pourrait nier la beauté de... tout ça ?
Demande-il, en englobant d'un large geste tout les environs.
- C'est vrai. J'ai presque l'impression que des elfes nous regardent, depuis les arbres, là-bas derrière. Eh, regarde... !»
Elle montre du doigt la forme d'un animal, boutant paisiblement à quelques pas d'eux. En baissant la voix, le garçon dit:
«- C'est surement une biche. Qu'est ce qu'elle est grande !
Mais alors qu'il prononce ses mots, comme pour le contredire, l'animal se dresse soudainement sur ses pattes arrières, et une longue corne semble scintiller quelques instants à sa tête, avant qu'il ne disparaisse dans l'obscurité.
- Non ! Pas une biche... une licorne !»
L'exclamation de la fille retentit dans tout l'espace. Passé quelques instants d'indécision, les deux adolescents éclatent de rire.
«- Une licorne, rien que ça ! Tout au plus un cerf !»
Dit la fille en riant de sa propre bêtise.
Ils s'esclaffent tout les deux quelques instants, avant que le silence revienne.
«- Je crois bien que je t'aime, Gabrielle, murmure le garçon, en se serrant contre elle.
- Moi aussi. Et si je pouvais, je ferais en sorte que cette nuit dure pour toujours.»
L'aube s'approche, et avec elle la séparation des adolescents et de leur amour d'été.
Mais cette nuit est parfaite, et restera pour toujours dans leurs cœur.