Kermadio, 12 mai 1869.
Je te remercie de ta lettre, cher enfant, et je te félicite de ta place de premier, conquise à la pointe de ton épée qui est ta plume et qui tue tous tes adversaires. On a beaucoup admiré ta jolie écriture et tu es embrassé par ton oncle, ta tante, Élisabeth, Henriette et le petit Armand. Ils ont tous bien envie de t’avoir à Kermadio. Et moi donc ! Si je t’avais ici avec Léon, que je serais contente !
Je vais très bien ; j’ai reçu hier une lettre de la maman qui a chez elle Madame X. et ses deux petits garçons, qui sont tellement gâtés, criards, batailleurs, insupportables que papa en est crispé, agacé, assommé. Adieu, mon cher petit chéri ; je t’embrasse comme je t’aime, de tout mon cœur. Il fait beau aujourd’hui ; j’espère que tu as eu une agréable promenade. Adieu, chéri.
Grand’mère de Ségur.
Je te remercie de ta lettre, cher enfant, et je te félicite de ta place de premier, conquise à la pointe de ton épée qui est ta plume et qui tue tous tes adversaires. On a beaucoup admiré ta jolie écriture et tu es embrassé par ton oncle, ta tante, Élisabeth, Henriette et le petit Armand. Ils ont tous bien envie de t’avoir à Kermadio. Et moi donc ! Si je t’avais ici avec Léon, que je serais contente !
Je vais très bien ; j’ai reçu hier une lettre de la maman qui a chez elle Madame X. et ses deux petits garçons, qui sont tellement gâtés, criards, batailleurs, insupportables que papa en est crispé, agacé, assommé. Adieu, mon cher petit chéri ; je t’embrasse comme je t’aime, de tout mon cœur. Il fait beau aujourd’hui ; j’espère que tu as eu une agréable promenade. Adieu, chéri.
Grand’mère de Ségur.