Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre.
A ses yeux, j'étais comme tel depuis bien avant ma naissance, quand j'étais au creux de son ventre. Elle me chantait ce refrain qui sonne et résonne toujours dans mes oreilles :
─ C'est dans mon ventre que j'ai su que tu étais différent.
─ Tu ne m'a causé nulle souffrance jusqu'à ce que tu aies vu le jour.
Oui, mon monde à moi est la solitude hantée par un silence flegmatique qui partage mon intimité. Mes amis voyaient mon calme et ma retenue comme une faiblesse mais, au fond, j'avais acquis très tôt le don de discerner le bien du mal et surtout de garder un secret jusqu'à la tombe. J'entends dire que « les murs ont des oreilles » quand un secret trébuche et s'exhibe sur la place publique. Cependant les oreilles ne se nourrissent que quand la bouche ou la nature accouche.
Ainsi, pour sceller à jamais une connaissance, la providence mit un jour en grand danger ma noble et précieuse vie, dans une circonstance où nous traversions le rond-point de l'Université, un camarade du nom de Moro me sauva au péril de sa vie. Cette bonne action me valut une éternelle reconnaissance à l'égard du jeune homme. Voyez comment je le lui ai prouvé. Le temps est venu, d'ailleurs, mes amis, où je dois satisfaire la légitime curiosité que vous avez souvent manifesté à l'endroit de certain épisode de ma jeunesse. J'aurais préféré ne jamais soulever le voile sombre qui, comme un linceul, recouvre cette malheureuse phase de ma vie. Le bonheur de notre ami Jim étant en péril, je vais écrire et rouvrir vaillamment cette vielle blessure.
Pour remercier celui qui venait de s'interposer entre la mort et moi, je l'invitai à venir passer une journée chez moi avec ma famille, mon ami Jim et sa bien aimé Nab. Il se pointa un samedi soir aux environs de 20h 30mn. A l'heure du dîner je lui ai présenté toute ma famille ainsi que Jim et sa fiancée. Il a fait connaissance avec eux mais, les regards du jeune homme à l'endroit de Nab réveillait un soupçon délicat, ses yeux pétillaient comme si les rayons du soleil se mirer dedans. Je notais également un petit sourire narquois sur les lèvres de la fiancée de mon ami Jim qui était concentré sur le dîner.
Le jeune homme paraissait surtout goûter extrêmement la société des nobles, auxquels il racontait toutes sortes d'histoires plus ou moins invraisemblables, que sa verve intarissable rendait amusantes au possible et qui faisaient les délices autour de la table. Jim et moi nous nous mêlions souvent à leur cercle et prenions de bon cœur part à l'hilarité générale. Moro, alors continuait d'amabilité, et ses histoires, s'adressant directement à Nab, ne manquaient de l'amuser davantage. C'est ainsi qu'une familiarité s'établi entre mon invité et Nab la fiancée de Jim.
Loin de mettre obstacle au rayonnement de cette sympathie naissante entre eux, je gardais mon calme et ma retenue pour pas que je mets mal à l'aise l'invité et voir ce qui se cachait derrière ce brusque rapprochement. Le dîner terminé, Jim se rendit aux toilettes pour faire ses besoins, ma famille quitta la table pour s'installer au salon et moi je faisais semblant de me désintéresser aux discussions que poursuivait Moro avec Nab. Je l'entendis dire à Nab :
─ donc tu es avec ce type ? tu m'as quitté pour rien ma chère Nab
Nab lui rétorqua :
─ Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur, tu étais parti sans laisser de nouvelle
─ Maintenant que veux-tu que je fasse Moro ?
─ Quitte le lui dit Moro. J'ai un avenir meilleur pour toi.
─ Je vais y réfléchir ! dira Nab. De toute façon je suis avec lui par manque d'espoir.
Devant ces murmures indiscrets que je venais d'entendre, mes mains se sont mises à trembler comme si une eau froide venait d'être verser sur mon corps. Je ne pouvais imaginer que c'est la fiancée de mon cher ami Jim qui venait d'accoucher ces mots. J'ai compris alors qu'ils étaient des amants avant que Jim rencontre celle qu'il porte aux creux des maelstroms de son cœur.
A peine sortis des toilettes, Jim avec son air innocent leurs dit,
─ J'espère que vous avez bien fait connaissance ? Hein, ma chérie !
Et Nab lui dit avec une voix sombre et basse :
─ Oui mon chéri. Moro est un homme bon. Il n'arrête pas de me faire rire.
Je regardais avec peine mon ami en pensant à ce grand amour qu'il porte pour Nab et je me suis mis à dodeliner ma tête avec désolation. Ainsi, je me suis noyé dans un dilemme entre, dire à Jim ce que je venais d'entendre et qui pourrait lui valoir un coup de pioche dans le cœur ou bien terrer ce secret pour l'éternité. De toute façon, ceci ne demeure plus un secret pour vous, ni pour moi, puisque vous en savez autant maintenant. Le diriez-vous à Jim ou garderiez-vous ce secret jusqu'à la tombe ? L'avenir nous le dira.
A ses yeux, j'étais comme tel depuis bien avant ma naissance, quand j'étais au creux de son ventre. Elle me chantait ce refrain qui sonne et résonne toujours dans mes oreilles :
─ C'est dans mon ventre que j'ai su que tu étais différent.
─ Tu ne m'a causé nulle souffrance jusqu'à ce que tu aies vu le jour.
Oui, mon monde à moi est la solitude hantée par un silence flegmatique qui partage mon intimité. Mes amis voyaient mon calme et ma retenue comme une faiblesse mais, au fond, j'avais acquis très tôt le don de discerner le bien du mal et surtout de garder un secret jusqu'à la tombe. J'entends dire que « les murs ont des oreilles » quand un secret trébuche et s'exhibe sur la place publique. Cependant les oreilles ne se nourrissent que quand la bouche ou la nature accouche.
Ainsi, pour sceller à jamais une connaissance, la providence mit un jour en grand danger ma noble et précieuse vie, dans une circonstance où nous traversions le rond-point de l'Université, un camarade du nom de Moro me sauva au péril de sa vie. Cette bonne action me valut une éternelle reconnaissance à l'égard du jeune homme. Voyez comment je le lui ai prouvé. Le temps est venu, d'ailleurs, mes amis, où je dois satisfaire la légitime curiosité que vous avez souvent manifesté à l'endroit de certain épisode de ma jeunesse. J'aurais préféré ne jamais soulever le voile sombre qui, comme un linceul, recouvre cette malheureuse phase de ma vie. Le bonheur de notre ami Jim étant en péril, je vais écrire et rouvrir vaillamment cette vielle blessure.
Pour remercier celui qui venait de s'interposer entre la mort et moi, je l'invitai à venir passer une journée chez moi avec ma famille, mon ami Jim et sa bien aimé Nab. Il se pointa un samedi soir aux environs de 20h 30mn. A l'heure du dîner je lui ai présenté toute ma famille ainsi que Jim et sa fiancée. Il a fait connaissance avec eux mais, les regards du jeune homme à l'endroit de Nab réveillait un soupçon délicat, ses yeux pétillaient comme si les rayons du soleil se mirer dedans. Je notais également un petit sourire narquois sur les lèvres de la fiancée de mon ami Jim qui était concentré sur le dîner.
Le jeune homme paraissait surtout goûter extrêmement la société des nobles, auxquels il racontait toutes sortes d'histoires plus ou moins invraisemblables, que sa verve intarissable rendait amusantes au possible et qui faisaient les délices autour de la table. Jim et moi nous nous mêlions souvent à leur cercle et prenions de bon cœur part à l'hilarité générale. Moro, alors continuait d'amabilité, et ses histoires, s'adressant directement à Nab, ne manquaient de l'amuser davantage. C'est ainsi qu'une familiarité s'établi entre mon invité et Nab la fiancée de Jim.
Loin de mettre obstacle au rayonnement de cette sympathie naissante entre eux, je gardais mon calme et ma retenue pour pas que je mets mal à l'aise l'invité et voir ce qui se cachait derrière ce brusque rapprochement. Le dîner terminé, Jim se rendit aux toilettes pour faire ses besoins, ma famille quitta la table pour s'installer au salon et moi je faisais semblant de me désintéresser aux discussions que poursuivait Moro avec Nab. Je l'entendis dire à Nab :
─ donc tu es avec ce type ? tu m'as quitté pour rien ma chère Nab
Nab lui rétorqua :
─ Je ne l'ai pas fait de gaieté de cœur, tu étais parti sans laisser de nouvelle
─ Maintenant que veux-tu que je fasse Moro ?
─ Quitte le lui dit Moro. J'ai un avenir meilleur pour toi.
─ Je vais y réfléchir ! dira Nab. De toute façon je suis avec lui par manque d'espoir.
Devant ces murmures indiscrets que je venais d'entendre, mes mains se sont mises à trembler comme si une eau froide venait d'être verser sur mon corps. Je ne pouvais imaginer que c'est la fiancée de mon cher ami Jim qui venait d'accoucher ces mots. J'ai compris alors qu'ils étaient des amants avant que Jim rencontre celle qu'il porte aux creux des maelstroms de son cœur.
A peine sortis des toilettes, Jim avec son air innocent leurs dit,
─ J'espère que vous avez bien fait connaissance ? Hein, ma chérie !
Et Nab lui dit avec une voix sombre et basse :
─ Oui mon chéri. Moro est un homme bon. Il n'arrête pas de me faire rire.
Je regardais avec peine mon ami en pensant à ce grand amour qu'il porte pour Nab et je me suis mis à dodeliner ma tête avec désolation. Ainsi, je me suis noyé dans un dilemme entre, dire à Jim ce que je venais d'entendre et qui pourrait lui valoir un coup de pioche dans le cœur ou bien terrer ce secret pour l'éternité. De toute façon, ceci ne demeure plus un secret pour vous, ni pour moi, puisque vous en savez autant maintenant. Le diriez-vous à Jim ou garderiez-vous ce secret jusqu'à la tombe ? L'avenir nous le dira.