Nous révèle Apollon, qui sur sa lyre d'or
Des beautés de son art prodigue le trésor !
De peur d'en perdre un son je retiens mon haleine.
Tu cesses de chanter, une ivresse soudaine
Fait circuler au loin un murmure flatteur :
Chaque applaudissement retentit dans mon cœur ;
C'est là que sont gravés et tes vers et toi-même.
Dieux ! combien je jouis d'admirer ce que j'aime,
D'entendre son éloge en cent lieux répété,
De prévoir, lui vivant, son immortalité !
Hélas ! ce seul bonheur, permis à ma tendresse,
Dans le secret du moins charmera tous mes jours :
Je dois te cacher mes amours ;
Mais je les chanterai sans cesse.