Le prisonnier du Mont St Michel

Au-dessus de la prison du Mont Saint-Michel, dite « la pire » de France, située dans la Manche en Normandie, un orage inhabituel vient d'éclater.  Il fait froid, le vent glacé de dehors rentre par les grands murs en pierres des cellules mal isolées, on entend la mer déchainée s'abattre contre les parois de la prison.
En cette nuit pluvieuse d'hiver, les prisonniers ne dorment pas. Ils sont frigorifiés, ils ont peurs car des silhouettes gigantesques et menaçantes circulent dans les étroits couloirs du pénitencier. Soudain, on entend un hurlement. Les détenus sursautent de frayeur et se blottissent dans les coins humides de leurs cachots. Ils tremblent tous, certains pleurent, mais au bout de quelques minutes un des prisonniers se lève tout doucement pour regarder d'où vient le cri. Il aperçoit par la petite fenêtre de la porte blindée, une masse noire et ronde posée sur le sol. Qu'est-ce que cela peut-il être ? Un ballon, une grosse pierre ?
 
Mais que ferait un ballon dans cette terrible prison, d'où viendrait il ?
 
Le prisonnier qui eut le courage de regarder par sa petite lucarne, s'appelait Emile, Emile Langevin. La prison lui avait donné le numéro de prisonnier 121. Il était dans cette prison car il avait commis un vol dans une grande bijouterie et avait agressé le vendeur en lui mettant un couteau aiguisé sous la gorge.  Il avait fait cela pour pouvoir nourrir sa famille, il n'avait rien d'un brigand ! Ce pauvre Emile, il n'était qu'un homme simple, pauvre et il regrettait son acte !
 
Emile est toujours penché à la fenêtre pour trouver ce que peut être l'ombre posée au sol. Il entend un second cri de douleur, Emile tremble encore plus qu'auparavant, son cœur s'emballe. Quand soudain, la lumière d'un éclair s'infiltre quelques secondes dans la prison, Emile voit alors rapidement une sorte d'animal très imposant à proximité d'une porte de cellule grande ouverte et... une tête sans vie qui avait dû rouler, là, jusque dans le couloir.
 
Le corps de la victime devait se trouver dans le cachot. Sous le choc, Emile recule de quelques pas maladroits en fixant la gigantesque porte d'acier et trébuche en s'emmêlant les pieds. Il tombe à plats sur le dos et se cogne la tête contre le mur qui était derrière lui. Cela lui fait très mal et il reste sonné plusieurs minutes au sol. Dans un état de somnolence, Emile entend la porte du cachot s'ouvrir puis des pas très lourds marcher à côté de lui. Il n'a pas assez de force pour se lever, il aperçoit une tète lumineuse qui se penche au-dessus de lui.  Toujours sonné par sa chute et une vision trouble, il a tout d'abord très peur mais il comprend ensuite que ce n'est qu'un gardien de prison qui tient une lanterne pour s'éclairer. Celui-ci tapote l'épaule d'Emile et lui murmure un petit « comment allez- vous ? ». On peut lire sur les lèvres d'Emile « je vais bien... mais je suis très fatigué... ». « Je comprends, je suis venu surveiller ce quartier de la prison car il avait l'air très agité. J'ai moi aussi entendu le hurlement et vu la tête du prisonnier 125... »  Lui répond le gardien.
 
Quand Emile retrouve son esprit bien qu'encore très faible, le gardien le fait s'asseoir contre le mur quand tout à coup, la bête féroce qui se baladait encore dans le couloir rentre sauvagement dans la cellule d'Émile qui hurle « ATTENTION », Le gardien se retourne et...
 
BIP ! BIP ! BIP ! BIP !  
« Bonjour Emile, tu as bien dormi ? »
« Pas trop parce que j'ai fait un cauchemar épouvantable ! Et toi maman tu à bien dormis ? »
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