C'est la nuit que tout s'éveille. L'obscurité s'approche à pas de loup. Les créatures nocturnes prennent place : les chouettes hulottes chassent les mulots, musaraignes ou d'autres rongeurs encore, les chauves-souris volent sans un bruit et même les plantes semblent prendre vie. Mais on peut entendre le cri des loups au claire de lune. Surtout aux claires de lunes pleines. Pourquoi ? Tout simplement car c'est là que des humains très spéciaux deviennent loups-garous.
Les loups-garous étaient les rois de la forêt. Ou plutôt les sujets du roi. Et ce roi se faisait appeler le Garou. A son passage toutes les créatures s'enfuyaient ou restaient pétrifiés. Et les plantes qui elles ne pouvaient pas bouger, se recroquevillaient sur elles même.
Cet animal n'était pas un Homme, comme tous les autres loups-garous, c'était lui qui les avait créés. Il était vénéré comme un dieu. Il était à la tête de la plus grande meute de loup du monde. Le Garou avait aussi la plus grande tanière. Mais il n'en sortait que les nuits de pleines lunes et voici comment cela se passait :
Il organisait d'abord une grande chasse avec tous ses loups-garous et quelques loups méritants. Il n'éprouvait aucune pitié pour ses adversaires, il s'en amusait même. Le Garou adorait entendre gémir ses proies sous ses griffes et pour en rajouter, la bête les mangeait très lentement.
Quand, très rarement, il manquait sa cible, il se mettait dans une fureur si terrible qu'il pouvait décimer une centaine d'arbres. Et pire encore, s'il revenait d'une chasse bredouille, sa rage le menait dans une folie impossible : il ravageait tout ce qu'il avait sous la patte que ce soient les plantes, les animaux ou les villages. Souvent, dans ses grandes colères, les forêts et les villes qui y étaient situées devenaient des déserts. Là, il était alors obligé de changer de territoire. Mais sous ses apparences trompeuses, le Garou respectait la forêt, en tout cas, de plus en plus avec le temps qui s'écoulait.
Et justement, c'est pour cela que la bête et sa meute de loups à ses côtés préféraient aller chercher de la nourriture chez les Hommes ! Autant dire que cela ne plaisait absolument pas à ces derniers ! Imaginez ! Les loups-garous allaient chercher dans les élevages pour commencer puis ils rentraient chez les gens et mangeaient les animaux de compagnie. Quand ils étaient bien échauffés, ils s'attaquaient aux humains ; Le Garou aimait plutôt dévorer les gros bien gras.
Il y avait une deuxième partie à cette chasse. C'était là que le Garou choisissait les cinq Hommes qui allaient devenir loups-garous. Il prenait le plus souvent les personnes les plus agiles et souples ou encore féroces. Mais comme il aimait semer la zizanie, il prenait un des cinq comme une exception. C'est-à-dire que cette personne devait être un modèle pour tous ou quelqu'un d'important, une personnalité, pour que comme ça, il devienne un criminel sanguinaire et que personne ne comprenne plus rien. Il arrivait souvent que l'un de ses congénères loups-garous ne rentrait pas dans la forêt avant le lever du soleil et se fasse attraper sous sa forme humaine, le sang à la bouche.
Et une nuit, alors que le Garou attaquait un manoir, une embuscade lui fût tendue. De partout surgirent des humains chargés de poignards, de revolvers et de fusils. Le loup-garou n'en avait jamais vu et il n'était pas vraiment sûr à quoi cela pouvait servir. Seul le mot « danger » résonnait dans sa tête. Il lui vint à l'esprit de fuir mais il pensa que c'était trop lâche. D'un coup, un policier tira dans leur direction. Le Garou se retourna et le fixa un long moment. Le policier stressait et il poussa un gémissement de peur. Le roi des loups surgit et se rua vers lui, il l'égorgea sans la moindre pitié. Tous les Hommes de la salle de bal furent terrifiés à la vue de cette violence. Un autre humain prit son courage à deux mains et pointa son arme vers le ciel et tira : c'était le gong de départ. A partir de ce moment, ce fût le carnage. Les hommes comme les femmes se battaient contre la meute au péril de leur vie. Ceux armés d'un poignard devaient s'approcher des loups-garous proches et se battre contre leurs crocs et leurs griffes. Les crocs et les griffes gagnaient la plupart du temps. Les armes à longue distance étaient plus pratiques. De loin, ils tiraient sur les bêtes enragées qui s'écroulaient instantanément. Le Garou se battait avec rage et tuait toutes les personnes qu'il voyait en les abattant avec ses griffes ensanglantées.
Dans un coin de la salle, un homme tira sur le roi des loups et le toucha à l'épaule. Il rugit si fort et si péniblement que tout le monde resta pétrifié. La douleur reforgea sa haine et les yeux enflammés de fureur, il se dirigea vers l'homme la patte à l'épaule. Avant de pouvoir l'abattre, il sentit quelque chose lui piquer le dos. Sans avoir le temps de savoir ce que c'était, il s'effondrât.
Un homme venait juste de rentrer, il portait des lunettes et une blouse blanche. Tout le monde se retourna vers lui. Il venait de lancer une fléchette soporifique sur le Garou. Un arc toujours à la main, il s'écria :
« Bonjour à vous tous, je suis le propriétaire du manoir et aussi malheureusement le créateur de cette créature appelée le Garou ! Je l'ai créé il y a environ vingt ans. C'était un loup normal autrefois, mais une de mes expériences radioactives a mal tourné. Comme elle était ratée, j'ai fini par la jeter dans une rivière et ce loup a malencontreusement bu dans cette rivière radioactive. Il a commencé à se muter en cette créature terrifiante. Elle a donné cette maladie aux humains et est devenue violente. J'ai essayé de l'arrêter mais en vain. Aujourd'hui, elle va mourir et je vous le jure, elle ne reviendra jamais. »
L'homme qui avait déjà blessé le loup lui arracha son dernier souffle en lui jetant sa dernière balle dans le cœur. Les loups-garous, impuissants, se laissèrent prendre par la police. Ce soir-là, une nouvelle étoile apparut dans le ciel.