Le cauchemar

 
C'était une nuit comme une autre, chez le petit Julien. La maison était calme, sa chambre plongée dans l'obscurité la plus complète. Habituellement, Julien rêvait qu'il combattait des monstres, ou bien qu'il était explorateur. Mais cette nuit-là, son imagination lui jouait un mauvais tour. Il n'arrivait pas à fermer l'œil. La lune projetait des images inquiétantes sur les murs, et le vent, qui soufflait contre les carreaux n'arrangeait rien. Comme si cela ne suffisait pas, les chouettes hululaient. Il tenta sa technique habituelle : plonger la tête, sous les draps, ne pas bouger, ne faire aucun bruit, jusqu'à s'endormir. Malheureusement cette nuit-là, ce fut en vain.
Au bout d'un moment, il ferma les yeux et fut pris d'une vision. Il était seul, dans les bois, il faisait nuit noire, et les loups lui tournait autour... Il rouvrit les yeux, puis les referma, mais il fut transporté dans une chaumière, avec une vieille femme étrange. Un rayon de lune éclairait le chaudron d'où émanait une  drôle d'odeur. La sorcière s'approcha de lui, du moins c'est ce qu'il crut, mais elle le traversa sans même remarquer sa présence, comme s'il était fantomatique. Il fit un bond dans son lit, se frotta les yeux, se rassura en remarquant qu'il était dans sa chambre, mais son soulagement fut de courte durée.
A ce moment-là, un orage avait éclaté  dehors, rendant les ombres encore plus effrayantes. Il ferma les yeux, comme pour ce réveiller d'un mauvais rêve, mais son imagination fut à nouveau aspirée vers un autre cauchemar. Dans celui-là, il était dans un lit, à l'intérieur d'une chambre d'une maison abandonnée, il se leva en tremblant et s'aventura dans la maison, tout lui semblait familier, les tables, les horloges, es escaliers, tout ! Puis il réalisa qu'il se trouvait dans la « maison de l'horreur »comme il l'avait surnommé avec sa bande, cette dernière se trouvait au bout de sa rue. Avec ses amis, ils l'avaient explorée au par avant, mais ils en étaient vite ressortit quand en grimpant les marches, ces dernières avaient grincé. « Attends une seconde, si je suis là, ça veut dire que je n'ai qu'à aller jusqu'au numéro 11 pour rentrer chez moi. J'irai dans mon lit et tout ira bien ! »pensa-t-il tout haut. Seulement, il était dans un cauchemar, et comme tout cauchemar qui se respecte, en sortir n'est pas aussi simple.
Alors lorsqu'au bout de 10minutes la porte ne céda toujours pas, il se donna une grosse gifle pour se réveiller. Il rouvrit les yeux une nouvelle fois dans sa chambre, mais tous ses efforts furent vains pour ne pas se rendormir, et il repartit dans un dernier cauchemar. Ce fut le pire de tous : il faisait nuit, il était enchainé dans une pièce lugubre, seule la lumière d'une ampoule vacillante permettait d'y voir un peu plus clair. Un homme et une femme étant vêtus d'une blouse de médecin étaient entrés dans la pièce. Julien leur demanda de l'aide, mais comme dans la chaumière, ils ne le voyaient pas, ne l'entendaient pas, et lui passaient à travers, comme on traverse une porte grande ouverte. Il les suivit du regard et les vit entrer dans une pièce baignée de lumière par rapport à celle où il se trouvait, mais en s'attardant plus aux détails, il vit une table d'opération. Quelqu'un était allongé dessus, une jeune femme. Elle semblait être anesthésiée. On entendait le bip régulier de l'électrocardiogramme.
Mais soudain, le bip s'éternisa et les médecins se mirent à s'affoler en essayant de la réanimer. On aurait dit des abeilles dans une ruche, les vingt médecins présents couraient dans tous les sens, cherchant en vain un défibrillateur. Mais il était trop tard pour la jeune femme... Julien se releva dans son lit, son cœur battait à toute vitesse, il transpirait, comme s'il avait couru un marathon. Ses parents déboulèrent dans sa chambre quelques secondes plus tard, affolés :
-« Julien, ça va ? Nous t'avons entendu crier  « nooooooooooooon »
- Oui ça va, enfin je crois... ».
Rien n'était clair pour lui, il n'avait pas vu le visage de la jeune femme, mais quelque chose chez elle lui semblait familier, comme si elle faisait partie de son entourage. Ses parents le prirent dans leurs bras pour le rassurer, mais il était certain, que cette nuit-là avait quelque chose d'étrange. Ce dernier cauchemar avait des aires des déjà vu, airs de déjà vu, pourtant Julien n'était jamais vu quelqu'un mourir. Alors, que ce cauchemar voulait-il dire ? Même s'il ne le sais pas encore, ce cauchemar avait bien faillit ce produire quelques années en arrière et la jeune femme, était ni plus ni moins, que la femme qu'il voit et aime le plus.
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