Le bambin ( Likoundou )

Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais unextra-terrestre. Un garçon qui, les coups ne lui faisaient pas mal aux fesses. Cheveux crépus, j'étais le tout dernier d'une fratrie de trois soeurs. Pendant que les autres dormaient à minuit, j'étais encore débout. Pieds nus au salon, j'allais du fond au bout du salon. Elle a raison. Je ne suis pas normal. Je survole les toits avec un balai.
Dès mon plus jeune, Carine, une omba (Tante) m'avait fait mangé un beignet. Il était fait de farine comme j'en raffole. Mais à la soirée, tic tac tic, malgré qu'elle était partie, je la regardais. Elle était venue mais en toute discrétion. Pagne autour de la taille, elle se pointe sur mon lit. Elle avait le visage couvert de blanc. Je ne savais pas si c'était de la farine. Euh, non. C'était une sorte de poudre maléfique. Elle est invisible grâce à elle. Elle était venue me prendre.
Bonne tante, je me suis levé.
Dehors, comme partout en Afrique, il n y avait pas la lumière. J'avais peur, mais elle insista que je la suive. Elle était sûre d'elle.
Au portail, comme dans Harry Potter, un balai se tenait tout droit. Prêt à prendre l'envol.
C'est la première fois que je voyais une telle chose. Puis, j'embarque derrière. Nous prenons la hauteur, deux mètres du sol et tout le village Lambi était en bas. Et, nous aur un avion de balai.
D'une voix sereine, elle me demande si j'allais bien. D'un coup positif, je réponds oui.
Nous arrivons sur une brèche. En vue, un arbre. Personne à l'horizon. Devant l'arbre, celui-ci s'ouvre en deux. Cette fois-ci, je refuse. Elle se fâcha.
À l'intérieur, l'on me fait comprendre que je suis l'élu. Le beignet consommé était l'adhésion à la famille ( likoundou ), autrement appelés ( sorciers ).
Cette nouvelle a changé ma vie à la maison. Je ne ressentais plus aucune souffrance lorsqu'on me frappait. Le totem ( gbati ), un bouclier invisible contre les coups de la maison et de l'école.
Le soir, nous parcourons le village avec nos balais respectifs pour manger de la chair huamaine, sans pour autant que les victimes le sachent. Ma vie, une vie nocture même pour le moment.