Nouvelles
5 min
Université des Sciences et Techniques de Masuku
l'aventurier solitaire
Moi je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extra-terrestre. Je me rappelle encore de ce jour. Pendant la saison sèche. Comment a-t-il survécu ?Se demanda ma mère. Ce jour c'était un samedi, le ciel était dégagé et tout bleu. On était à mi saison sèche. Ma mère et moi partîmes en brousse pour bruler son nouveau champ. Je suis plutôt aventurier, ne supportant pas les fourmis et les mouches. J'étais toujours en pleine exploration des alentours. Dans un coin de la forêt dense, je profitais de la douceur d'un ruisseau. Le parfum de la nature, le bruit des rapides, on ne pouvait pas rêver mieux. D'abord les oiseaux, qui vont tous dans une même direction, comme s'ils fuyaient quelque chose. Ensuite une odeur de brulé, ainsi que de la fumée. Mais d'où sa peut bien venir ? Soudain j'ai pensé à ma mère. Maman ! Maman ! Où es-tu ? En rebroussant chemin, Je me retrouve face à un brasier. Ma mère n'a pas pu contrôler le feu avec le vent qui soufflait fort, où est-elle ? Le feu, attisé par le vent, avançait assez vite. J'ai dû faire marche arrière pour traverser le ruisseau en espérant que ce feu ne fera pas de même. Dans ma panique je m'enfonçais droit dans la forêt. Les différents scénarios possibles me traversaient l'esprit, j'étais inquiet pour ma mère. L'inquiétude pour ma mère cessa lorsqu'un détail me sauta à l'œil. Où suis-je ? Je ne reconnaissais pas cet endroit de la forêt. Sans tergiverser je pense que je me suis perdu. Comment faire pour retrouver le chemin du village. Je me mis à faire marche arrière de nouveau en espérant retrouver le ruisseau, sans succès. La panique m'embrasa et la peur s'empara de moi. J'ai regardé le ciel en espérant apercevoir d'où venait la fumée, ainsi je pourrais suivre cette direction et espérer me retrouver. La tentative fut un échec. Je fus abattu à l'idée d'être vraiment perdu. La douleur des égratignures que je me suis faites commençait à se faire ressentir. J'ai pris en peu de poussière et frotter sur mes petites blessures. Un rossignol se mit à chanter en face de moi, je fus ébloui par la beauté de son chant. Puis je revins soudain à mes préoccupations. Je me demandais à nouveau où pouvait être ma mère et ce qu'elle pouvait faire en ce moment. J'essayais de rester positif. Cela ne fut que de courte durée lorsqu'un cri de perroquet me donna froid au dos. Oh oui j'ai eu peur. Je me mis à marcher sans trop savoir où j'allais. Lorsque mes pieds ne purent plus faire un pas de trop, j'ai fait escale au pieds d'un grand Okoumé. Avec des racines qui formaient une sorte d'abri triangulaire, je m'assis dans le creux formé par les racines. Le repos ne fut que de court instant car je me suis assis sur une colonie de fourmis magnan, une sorte de fourmis légionnaires, qui s'en sont données à cœur joie dans mes sapés à mort. C'est ainsi qu'on nommait les habits de brousses, on avait l'air tellement chiffon, sale et moche dans cette tenue. Le but était de se protéger le corps le plus possibles, deux vêtements troués mais pas au même endroit lorsqu'ils sont portés par une même personne l'un fermait le trou de l'autre. C'était efficace et pratique, c'est ainsi que l'apparence payait le prix fort car les couleurs et les tissus étaient rarement en concordance. Ces souvenirs me rappelèrent des bons moments passés au village. Mais la douleur des piqures ne partageait pas cet avis. Après m'être déshabiller pour passer chacun de mes vêtements au peigne feins, une opération très importante si on veut bien se débarrasser de ces fourmis à caractère agressif et tenace, je secouais mes habits les uns après les autres. Après cette opération j'ai songé à changer d'endroit. Je me mis à marcher de nouveau. La tête baissée je me suis retrouvé dans une ombre soudainement. Et là, waouh un
guibourtia tessmannii dit Kévazingo aussi imposant qu'un immeuble. Le Kévazingo est une essence très rare et prisée pour ses différentes vertus. Ces alentours avaient l'air d'être entretenu tellement rien ne poussait à proximité. C'est avec cœur joie que je me suis jeté sur les feuilles sous l'arbre. Quand l'idée des fourmis magnan me revint à l'esprit, J'ai sursauté de toute mes forces. Après vérification, je me suis installé en assemblant un tas de feuilles en guise de lit. La peur de la forêt avait disparu et je commençais à avoir faim et soif. Ma connaissance des petits fruits sauvages m'a sauvée la mise. La nuit commençait à tomber et ma soif d'eau s'était intensifier. L'humidité de la forêt dense me faisait suer. Après une petite pause pour récupérer un peu de force, je suis allé voir comment je pouvais étancher ma soif. Lorsque j'aperçu une liane sauvage, je fus très ému de joie mais oui, cette liane, reconnaissable, contient de l'eau en son cœur. C'est avec joie que je me suis désaltéré. Après ce petit breuvage je suis retourné au pied de mon arbre. Sans trop de solution, je me suis resigné à dormir là en espérant que le lendemain je passerai la nuit dans ma couche. La nuit fut longue et horrible, les bruits de la forêt, les moustiques et bien d'autres bestioles aussi nuisibles les unes que les autres. Mon corps a été un festin pour tous ces nuisibles. Déterminer à retrouver le chemin du village, pour une fois l'idée de prier me vint à l'esprit. J'ai marmonné quelques paroles aux dieux de la forêt en guise de prière, je me suis laisser guider par mon instinct. Après avoir marché sans trop savoir ou j'allais, je me suis retrouvé dans une grande clairière, on dirait un vieux site habité. C'était un ancien village avec des murs écroulés de partout, un vieux puits et la disposition des cases me rappelait quelque chose. Je suis allé droit vers le puits pour me désaltérer, hélas pas de corde ni récipient pour puiser de l'eau, il était assez profond. Mais oui je me souviens maintenant, oh oui c'est là. Une clairière, des cases circulaires de part et d'autre séparées par une allée et aux deux extrémités de l'allée un puits. C'était l'ancien village où mes ancêtres habitaient avant de se rapprocher de la civilisation. Mon père nous racontait toujours comment ils ont fait pour quitter ce lieu et les raisons de ce déplacement. J'ai bricolé une corde avec des lianes sauvages ce qui m'a permis d'étancher ma soif. Je me suis encore donné une pause, j'avais de plus en plus faim. Le soleil se rapprochait du zénith. Mon grand-père nous disait toujours qu'il y avait trois chemins pour rejoindre le village quand on part de l'ancien village. Il aimait bien nous parler de cette migration. Bien évidemment je ne faisais jamais attention à ces dires, puisque je me disais toujours qu'aucune raison ne pourrait bien m'amener là-bas. Et même si je devais m'y rendre, je ne serai surement pas le guide. Il nous parlait aussi des trois chemins. De tous ces chemins, il y avait un qui attirait toujours mon attention, j'ai décidé de le prendre à mes risques et périls. J'étais à trois heures de marche du village à environ, en marche constante, si je me fie à papi. Derrière ce qui restait des vieilles cases presqu'écroulées je me mis à chercher des patates douces, l'opération fut un succès. Après avoir mangé, je me suis mis en route. J'ai pris le sentier en face du corps de garde, puis traverser deux étangs, prendre la gauche jusqu'à la rivière. Traverser le pont qui est fait d'un tronc d'arbre, suivre le sentier, se fut une longue marche. Quand je suis arrivé au pied d'une colline, je fus soulagé le village était juste l'autre côté pas aussi loin que le chemin déjà parcouru. Cette colline est visible depuis la grande cour du village, toutefois ce n'était pas la porte à côté. Arrivé au village, il régnait un climat de détresse et de tristesse, les hommes valides s'apprêtaient à repartir en forêt continuer les recherches. Ma mère assise à même le sol entouré des autres femmes du village. Lorsque nos regards se croisèrent.
guibourtia tessmannii dit Kévazingo aussi imposant qu'un immeuble. Le Kévazingo est une essence très rare et prisée pour ses différentes vertus. Ces alentours avaient l'air d'être entretenu tellement rien ne poussait à proximité. C'est avec cœur joie que je me suis jeté sur les feuilles sous l'arbre. Quand l'idée des fourmis magnan me revint à l'esprit, J'ai sursauté de toute mes forces. Après vérification, je me suis installé en assemblant un tas de feuilles en guise de lit. La peur de la forêt avait disparu et je commençais à avoir faim et soif. Ma connaissance des petits fruits sauvages m'a sauvée la mise. La nuit commençait à tomber et ma soif d'eau s'était intensifier. L'humidité de la forêt dense me faisait suer. Après une petite pause pour récupérer un peu de force, je suis allé voir comment je pouvais étancher ma soif. Lorsque j'aperçu une liane sauvage, je fus très ému de joie mais oui, cette liane, reconnaissable, contient de l'eau en son cœur. C'est avec joie que je me suis désaltéré. Après ce petit breuvage je suis retourné au pied de mon arbre. Sans trop de solution, je me suis resigné à dormir là en espérant que le lendemain je passerai la nuit dans ma couche. La nuit fut longue et horrible, les bruits de la forêt, les moustiques et bien d'autres bestioles aussi nuisibles les unes que les autres. Mon corps a été un festin pour tous ces nuisibles. Déterminer à retrouver le chemin du village, pour une fois l'idée de prier me vint à l'esprit. J'ai marmonné quelques paroles aux dieux de la forêt en guise de prière, je me suis laisser guider par mon instinct. Après avoir marché sans trop savoir ou j'allais, je me suis retrouvé dans une grande clairière, on dirait un vieux site habité. C'était un ancien village avec des murs écroulés de partout, un vieux puits et la disposition des cases me rappelait quelque chose. Je suis allé droit vers le puits pour me désaltérer, hélas pas de corde ni récipient pour puiser de l'eau, il était assez profond. Mais oui je me souviens maintenant, oh oui c'est là. Une clairière, des cases circulaires de part et d'autre séparées par une allée et aux deux extrémités de l'allée un puits. C'était l'ancien village où mes ancêtres habitaient avant de se rapprocher de la civilisation. Mon père nous racontait toujours comment ils ont fait pour quitter ce lieu et les raisons de ce déplacement. J'ai bricolé une corde avec des lianes sauvages ce qui m'a permis d'étancher ma soif. Je me suis encore donné une pause, j'avais de plus en plus faim. Le soleil se rapprochait du zénith. Mon grand-père nous disait toujours qu'il y avait trois chemins pour rejoindre le village quand on part de l'ancien village. Il aimait bien nous parler de cette migration. Bien évidemment je ne faisais jamais attention à ces dires, puisque je me disais toujours qu'aucune raison ne pourrait bien m'amener là-bas. Et même si je devais m'y rendre, je ne serai surement pas le guide. Il nous parlait aussi des trois chemins. De tous ces chemins, il y avait un qui attirait toujours mon attention, j'ai décidé de le prendre à mes risques et périls. J'étais à trois heures de marche du village à environ, en marche constante, si je me fie à papi. Derrière ce qui restait des vieilles cases presqu'écroulées je me mis à chercher des patates douces, l'opération fut un succès. Après avoir mangé, je me suis mis en route. J'ai pris le sentier en face du corps de garde, puis traverser deux étangs, prendre la gauche jusqu'à la rivière. Traverser le pont qui est fait d'un tronc d'arbre, suivre le sentier, se fut une longue marche. Quand je suis arrivé au pied d'une colline, je fus soulagé le village était juste l'autre côté pas aussi loin que le chemin déjà parcouru. Cette colline est visible depuis la grande cour du village, toutefois ce n'était pas la porte à côté. Arrivé au village, il régnait un climat de détresse et de tristesse, les hommes valides s'apprêtaient à repartir en forêt continuer les recherches. Ma mère assise à même le sol entouré des autres femmes du village. Lorsque nos regards se croisèrent.