Nouvelles
5 min
Université Marien Ngouabi
L'altruisme, la flemme, ou l'irrationnel ?
« Moi, je suis différent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extraterrestre. » Comment est-ce qu'un jeune homme de ton âge, beau, épanoui, élégamment vêtu, n'a presque pas ; sinon, n'a jamais eu de sens de l'humour. Aimait -elle clamer sans cesse. Me concernant, rien ne change dans tout cela. ‘'il n'y a rien de nouveau sous le soleil''. La volupté, le bling-bling, et j'en passe ; ne sont là que l'expression du paraitre. Oui, car à mes yeux, seul comptent l'affirmation et l'extériorisation de mon être. Celui de mon for intérieur. Tout compte fait, que reproche-t-on ? Selon ses propos :
__ta sobriété ironique, émaillée d'une solitude fatidique semblent tout un vice reprochable. Encore, de l'arrogance dans tes propos fustige-t-elle, quand jadis, __lui répondis-je couramment, et sans vergogne dans la langue de Molière.
__Quoi ? Je te parle en dialecte. Cet héritage culturel de nos aïeuls, dont tu comprends parfaitement bien depuis ta tendre enfance. Toi, en revanche, et sans scrupule, tu t'aventures en répondant en français. Alors, dois-je comprendre par-là, ton insolence, ou encore, ton mépris à l'égard de ta propre culture ? Sérieusement, si c'est tout ce dont, tu as appris durant ta formation scolaire et universitaire, hélas ! Je ne saurais me complaire à ton sujet, fiston. Voilà pourquoi, tu peines à te trouver une âme sœur, parmi toutes ces belles créatures au sein de notre communauté rurale. C'est toi qui te plains régulièrement de n'avoir été comprise par toutes ces filles en chaleur, n'est-ce pas ?
__Non ! Mais non, maman. La langue de Guy de Maupassant n'a rien à y voir là-dedans. D'ailleurs, j'ignore même quand, où, et comment est-ce que je me suis accommodé, aussi aisément de cette langue étrangère. Certainement, que c'est nul doute à l'issu de mes travaux de recherche. En effet, ma régularité à la bibliothèque aura été l'un des vecteurs impactant. Sans oublier, mes différentes participations à quelques parties de jeux de mots en français : le scrabble. Ainsi, je suis resté longtemps scotcher à l'émission ‘'Merci Professeur'' sur TIVI5 monde. Cette dernière est une chaine de télévision de grande envergure pour la communauté francophone.
Par ailleurs, ce changement linguistique inopiné, et radical à mon sujet, m'a souvent plongé dans la stupéfaction totale. Mais subliminal quand même. Toutefois, ça n'en restera pas une fin en soi. Puisqu'avant moi, il y en a eu bien d'autres. C'est-à-dire, les grands penseurs nègres, à avoir accompli de grandes prouesses littéraires en langue française. A l'instar des feux, Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire etc. Maman, en réitérant mes propos cités précédemment : rien n'est à refaire sur cette terre. On ne saurait nullement parfaire les œuvres mêmes inachevées de nos prédécesseurs. Pas même, à celles de mon grand-père. Seulement de la volonté, la détermination, surtout de l'engagement interminable, parfois intermittent à l'apprentissage. Telle aura été l'ossature de mes efforts. J'ajouterais à cela, le prix à payer, des heures, et des heures, en scrutant à la lettre, dans le dictionnaire actualisé ; la richesse d'une langue vivante étrangère. Voilà enfin, la trame mystérieuse, et extraordinaire. De laquelle, aura résulté une cure de jouvence de mon expression langagière.
D'abord, une simple chirurgie vocable m'est intervenue quand il fallut autrefois, au secondaire présenter le travail d'exposés en classe. Ensuite, s'est intégré en moi, l'esthétique dans l'élocution. Bien entendu, que je doive toutes ces astuces (déclamation, rhétorique...) à la langue de Victor Hugo.
__Ah bon ! Cependant, je n'attendrais rien en tes compétences linguistiques. En tout cas, pire de cette langue étrangère. Car en quoi, va –t-elle m'être utile ? Si déjà toi, mon fils serait devenu parano à cause d'elle. Toujours est-il normal pour toi, de ne pas oser communiquer avec personne ici dans la communauté. Puisque tu éprouves d'énormes lacunes à t'exprimer dans ton propre dialecte. Etant ta mère, je ne sais vraiment si devrais-je toujours continuer à te considérer comme l'un des nôtres, dans cette contrée. Tu ne peux néanmoins imaginer le déshonneur, dont je ferais bientôt face au sein du village. Avant ta venue dans cette localité, j'ai eu le mérite de te vanter dans la mesure du possible. Faisant le plaidoyer de mon fils envers de belles jeunes femmes. Jusque même, auprès de leurs parents pour certaines d'entre elles. Question de te trouver une charmante épouse. Tu pourrais même en profiter avec plusieurs, parmi tant d'autres. Ton père, lui-même aura brillé par l'infidélité en début de notre vie commune. A en croire ton père, ce serait une tradition suivant son ascendance. Depuis toujours, les hommes dans son alignée, auront été polygames. Je pourrais en conclure chauds lapins. Et toi, naquis à peine deux (2) décennies de cela ; te vois-tu l'exception confirmant la règle ? Stop ! Mais s'il te plait maman. C'est quoi ces drôleries ? Me crois-tu incapable de faire la cour à une femme ou bien. Le cœur net, je ne pourrais m'étreindre devant mon terroir. Si je ne suis à même de m'exprimer en dialecte, c'est quelque fois la faute à mon système éducatif. Donc, au gouvernement d'une part, compte tenu des programmes scolaires en vigueur. A travers lesquels, nos langues vernaculaires sont quasiment marginalisées. Vous-mêmes parents, aviez également votre part de responsabilité d'autre part sur cet échec.
Aujourd'hui, tu te vantes de ce dialecte, justement à cause du fait que, tu as grandi au village. Ce qui est normal. Moi, au contraire je ne connais pratiquement que la ville. C'est la raison pour laquelle, je ne me fais aucun reproche. Tout au plus, de la noblesse poétique, se cache une richesse des mots ; communément appelée par ‘'la polysémie grammaticale de la langue française. Quelle étrange réalité ! Elle m'attise, me convoite assez naturellement. Ce fut une langue étrangère avant que je ne la découvre. A présent, elle fait partie intégrante de ma réalité, mon histoire, peut-être, ma tradition. A partir du moment où, je la manie comme une arme verbale, aucun regret me ronge. De toute évidence, c'est grâce à elle ; oui, langue de Voltaire, j'essaie d'appréhender au mieux l'existentiel. Doit-on me reprocher maintenant de jouer au fanatisme, d'une langue ? Tant bien que mal, dans la mesure où, nos langues vernaculaires ont démontré leurs limites à l'écrit. Pour preuve, la minorité des linguistes à avoir rédigé sur nos langues du terroir, n'ont fait qu'interpréter sous la base de l'alphabet français, du moins que je connaisse. Maman, ton amour inconditionnel à mon égard, m'est égal. Pour rien au monde, je ne puis rester insensible à toi. Je suis différent comme tout être vivant l'est dans cet univers. C'est tout là,
l'expression de mon existence entière. A grand jamais, je ne chercherais de l'approbation des autres pour bien mener ma vie.
__ta sobriété ironique, émaillée d'une solitude fatidique semblent tout un vice reprochable. Encore, de l'arrogance dans tes propos fustige-t-elle, quand jadis, __lui répondis-je couramment, et sans vergogne dans la langue de Molière.
__Quoi ? Je te parle en dialecte. Cet héritage culturel de nos aïeuls, dont tu comprends parfaitement bien depuis ta tendre enfance. Toi, en revanche, et sans scrupule, tu t'aventures en répondant en français. Alors, dois-je comprendre par-là, ton insolence, ou encore, ton mépris à l'égard de ta propre culture ? Sérieusement, si c'est tout ce dont, tu as appris durant ta formation scolaire et universitaire, hélas ! Je ne saurais me complaire à ton sujet, fiston. Voilà pourquoi, tu peines à te trouver une âme sœur, parmi toutes ces belles créatures au sein de notre communauté rurale. C'est toi qui te plains régulièrement de n'avoir été comprise par toutes ces filles en chaleur, n'est-ce pas ?
__Non ! Mais non, maman. La langue de Guy de Maupassant n'a rien à y voir là-dedans. D'ailleurs, j'ignore même quand, où, et comment est-ce que je me suis accommodé, aussi aisément de cette langue étrangère. Certainement, que c'est nul doute à l'issu de mes travaux de recherche. En effet, ma régularité à la bibliothèque aura été l'un des vecteurs impactant. Sans oublier, mes différentes participations à quelques parties de jeux de mots en français : le scrabble. Ainsi, je suis resté longtemps scotcher à l'émission ‘'Merci Professeur'' sur TIVI5 monde. Cette dernière est une chaine de télévision de grande envergure pour la communauté francophone.
Par ailleurs, ce changement linguistique inopiné, et radical à mon sujet, m'a souvent plongé dans la stupéfaction totale. Mais subliminal quand même. Toutefois, ça n'en restera pas une fin en soi. Puisqu'avant moi, il y en a eu bien d'autres. C'est-à-dire, les grands penseurs nègres, à avoir accompli de grandes prouesses littéraires en langue française. A l'instar des feux, Léopold Sedar Senghor, Aimé Césaire etc. Maman, en réitérant mes propos cités précédemment : rien n'est à refaire sur cette terre. On ne saurait nullement parfaire les œuvres mêmes inachevées de nos prédécesseurs. Pas même, à celles de mon grand-père. Seulement de la volonté, la détermination, surtout de l'engagement interminable, parfois intermittent à l'apprentissage. Telle aura été l'ossature de mes efforts. J'ajouterais à cela, le prix à payer, des heures, et des heures, en scrutant à la lettre, dans le dictionnaire actualisé ; la richesse d'une langue vivante étrangère. Voilà enfin, la trame mystérieuse, et extraordinaire. De laquelle, aura résulté une cure de jouvence de mon expression langagière.
D'abord, une simple chirurgie vocable m'est intervenue quand il fallut autrefois, au secondaire présenter le travail d'exposés en classe. Ensuite, s'est intégré en moi, l'esthétique dans l'élocution. Bien entendu, que je doive toutes ces astuces (déclamation, rhétorique...) à la langue de Victor Hugo.
__Ah bon ! Cependant, je n'attendrais rien en tes compétences linguistiques. En tout cas, pire de cette langue étrangère. Car en quoi, va –t-elle m'être utile ? Si déjà toi, mon fils serait devenu parano à cause d'elle. Toujours est-il normal pour toi, de ne pas oser communiquer avec personne ici dans la communauté. Puisque tu éprouves d'énormes lacunes à t'exprimer dans ton propre dialecte. Etant ta mère, je ne sais vraiment si devrais-je toujours continuer à te considérer comme l'un des nôtres, dans cette contrée. Tu ne peux néanmoins imaginer le déshonneur, dont je ferais bientôt face au sein du village. Avant ta venue dans cette localité, j'ai eu le mérite de te vanter dans la mesure du possible. Faisant le plaidoyer de mon fils envers de belles jeunes femmes. Jusque même, auprès de leurs parents pour certaines d'entre elles. Question de te trouver une charmante épouse. Tu pourrais même en profiter avec plusieurs, parmi tant d'autres. Ton père, lui-même aura brillé par l'infidélité en début de notre vie commune. A en croire ton père, ce serait une tradition suivant son ascendance. Depuis toujours, les hommes dans son alignée, auront été polygames. Je pourrais en conclure chauds lapins. Et toi, naquis à peine deux (2) décennies de cela ; te vois-tu l'exception confirmant la règle ? Stop ! Mais s'il te plait maman. C'est quoi ces drôleries ? Me crois-tu incapable de faire la cour à une femme ou bien. Le cœur net, je ne pourrais m'étreindre devant mon terroir. Si je ne suis à même de m'exprimer en dialecte, c'est quelque fois la faute à mon système éducatif. Donc, au gouvernement d'une part, compte tenu des programmes scolaires en vigueur. A travers lesquels, nos langues vernaculaires sont quasiment marginalisées. Vous-mêmes parents, aviez également votre part de responsabilité d'autre part sur cet échec.
Aujourd'hui, tu te vantes de ce dialecte, justement à cause du fait que, tu as grandi au village. Ce qui est normal. Moi, au contraire je ne connais pratiquement que la ville. C'est la raison pour laquelle, je ne me fais aucun reproche. Tout au plus, de la noblesse poétique, se cache une richesse des mots ; communément appelée par ‘'la polysémie grammaticale de la langue française. Quelle étrange réalité ! Elle m'attise, me convoite assez naturellement. Ce fut une langue étrangère avant que je ne la découvre. A présent, elle fait partie intégrante de ma réalité, mon histoire, peut-être, ma tradition. A partir du moment où, je la manie comme une arme verbale, aucun regret me ronge. De toute évidence, c'est grâce à elle ; oui, langue de Voltaire, j'essaie d'appréhender au mieux l'existentiel. Doit-on me reprocher maintenant de jouer au fanatisme, d'une langue ? Tant bien que mal, dans la mesure où, nos langues vernaculaires ont démontré leurs limites à l'écrit. Pour preuve, la minorité des linguistes à avoir rédigé sur nos langues du terroir, n'ont fait qu'interpréter sous la base de l'alphabet français, du moins que je connaisse. Maman, ton amour inconditionnel à mon égard, m'est égal. Pour rien au monde, je ne puis rester insensible à toi. Je suis différent comme tout être vivant l'est dans cet univers. C'est tout là,
l'expression de mon existence entière. A grand jamais, je ne chercherais de l'approbation des autres pour bien mener ma vie.