La nuit du treize

Je vais vous raconter une histoire mystérieuse. C'est celle de la famille Quibler qui habitait dans un vieux manoir que la grand-mère du père de famille Jack leur avait légué. Cette famille était composée de deux enfants, Jim et Stessi, des parents, Jack et Lisa, et d'un petit chien blanc.
 

 Depuis toujours, dans la famille Quibler, il y avait cette rumeur que la fille de la treizième génération, la nuit de ses treize ans, allait vivre quelque chose d'horrible.
 

 Un matin, Stessi se réveilla de bonne heure et courut chercher le grand arbre généalogique de la famille qui était suspendu dans la grande salle. Cette légende la tracassait depuis sa naissance. Elle se mit à compter combien de générations y étaient indiquées. Son arrière grand-mère était la dixième, donc sa grand-mère la onzième, sa mère la douzième. Elle se rendait à l'évidence qu'elle était la génération maudite.
 

 À partir de ce moment là, Stessi paniqua mais essaya de rester calme. Elle alla voir son frère Jim qui s'intéressait particulièrement à l'histoire familiale. Stessi lui demanda ce qu'il savait de cette malédiction. Il lui expliqua que selon la légende un fantôme du nom de Gaspard devrait lui rendre visite pendant la nuit. Mais Jim était persuadé que tout cela était faux et qu'il ne fallait pas s'inquiéter.
 

 Quelques mois plus tard, le jour de son anniversaire, Stessi oublia la légende et passa une superbe fête. Mais le soir, elle s'en souvint. Elle ne voulait pas s'endormir de peur de ce qui allait se passer. Alors elle prit un livre et se mit à lire mais, épuisée de la journée, elle finit par fermer les yeux.
 

 Quelques minutes plus tard, elle se réveilla en sursaut. Tout était noir dans sa chambre. Elle cherchait à tâtons l'interrupteur de sa lampe de chevet mais elle ne le trouvait pas. Stessi entendit un cri strident mais ce n'était ni celui de ses parents, ni celui de Jim. Enfin, elle trouva l'interrupteur de sa lampe mais quand elle appuya dessus, rien ne se passa !
 

 Était-ce une mauvaise blague que lui avaient préparée son frère et ses amis ? Elle ne savait pas. Tout se mélangeait dans sa tête. Elle était terrorisée et les cris continuaient à résonner dans sa chambre. Stessi se leva d'un bond, saisit sa lampe torche, l'alluma et là ! Elle aperçut une vague ombre qui se dissimula derrière sa penderie.
 

 Elle se demanda si c'était un homme, une femme, un ours, un fantôme. Elle n'en savait rien ! Terrifiée, elle s'approcha de sa penderie pas à pas. Soudain surgit une créature qui la traversa. Elle se retourna et vit un fantôme que l'on distinguait à peine en raison de sa pâleur. Il paraissait froid et seulement en regardant ses yeux, on voyait la mort ! 
 

 Le fantôme s'avança vers Stessi. Alors elle fit un bond en arrière et se retrouva plaquée contre le mur.
«- Ha ! Ha ! Ha ! J'ai bâillonné et ligoté tes parents et ton frère.
-Non, vous n'avez pas pu faire ça ! »
 

 Stessi saisit un balai et frappa le fantôme de toutes ses forces. Hélas le balai ne fit que traverser le fantôme. Prise de panique, elle courut dans tous les sens, esquiva le fantôme, ouvrit la porte et descendit les escaliers quatre à quatre.
 

 Arrivée à la hauteur de la chambre de ses parents, elle actionna la poignée une fois, deux fois, trois fois. RIEN ! 
« -Ha ! Ha ! J'avais fermé la porte à clé ; te voilà prise au piège maintenant ! »
Stessi courut vers la chambre de son frère qui était elle aussi fermée, évidemment. En levant la tête, elle vit les posters que Jim avait placardés sur sa porte. Sur l'un d'eux y était inscrit :
« Les fantômes se font aspirer par les bouches d'égout, c'est écrit dans les livres ! »
 

 Alors, elle se mit à courir aussi vite que ses jambes le pouvaient. Elle sortit de sa maison, alla dans la ruelle qui était plongée dans l'obscurité en espérant trouver une bouche d'égout, le fantôme toujours à ses trousses. Enfin, elle en trouva une. Le fantôme se fit aspirer comme la poussière par un aspirateur. Toujours à la lueur de sa lampe, Stessi se précipita pour délivrer ses parents et son frère.
 

 Elle leur raconta tout ce qui s'était passé et remercia son frère pour le poster. Comme quoi tout n'est pas faux dans les livres ! 
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