Il y a longtemps, une légende était racontée de parents en enfants. Le Palfinder était une énorme bête noire, une sorte de gros loup. Il était tapi dans l'ombre et attendait la prochaine personne à dévorer.
En vérité je ne croyais pas vraiment en cette légende ni en aucune. Mais ce qui m'arriva cette nuit là me fit changer d'avis sur le sujet.
Comme chaque nuit depuis la mort de mon père, dormir m'était insupportable alors je sortis en douce de ma chambre et discrètement par la porte arrière de la maison.
Une fois dehors je m'enfonçai dans la forêt qui était extrêmement calme. A l'intérieur de la forêt plutôt dense, j'avançai vers le lieu où je passerai la nuit. Soudainement un craquement retentit et mon cœur sembla se décrocher ! Des yeux rouges vifs apparurent et d'un coup je ne vis plus rien.
Ma vision s'était troublée et sans vraiment réfléchir je courus le plus vite possible en direction, non pas de ma maison, mais de l'intérieur de la forêt. Lorsque mes jambes ne voulurent plus continuer et se stoppèrent net, j'étais seule au milieu de la forêt devant une immense grotte sombre.
Mes genoux étaient en sang et même la lumière de ma lampe torche n'éclairait pas le fond de la grotte. J'étais curieuse de savoir les mystères de cette grotte alors je décidai d'y entrer.
Une fois bien avancée à l'intérieur et dans le noir presque complet, j'entendis un grognement qui résonna dans toute la grotte. Mon cœur s'emballa et je me dirigeai en courant vers la sortie. La bête, plus intelligente, était placée entre la sortie et moi ce qui m'empêcha de m'évader.
Grâce à la lumière de ma lampe je pus l'aveugler et en même temps j'aperçus sa tête et sa silhouette. C'était presque exactement comme m'avait raconté mon père juste le soir avant sa disparition.
Lorsque je m'aperçus que je m'étais égaré dans mes pensées la bête m'avait déjà sauté dessus prête à me dévorer. Peut-être un instinct ou un réflexe, je pris le premier caillou à disposition et frappai la tête de l'animal. Celui-ci roula, et, en me relevant j'entendis la bête gémir de douleur. Devais-je l'aider ou la laisser mourir ?
On m'avait appris à aider tout le monde même les gens mauvais alors je me devais de le faire. J'éclairais la bête cette fois sans l'aveugler et la pris sur mon dos. Elle pesait une âne mort mais je l'amenai quand bien même au petit ruisseau qui coulait aux alentours. Je rinçai la plaie avec de l'eau et comme me l'avait appris ma grand-mère je la désinfectai avec des fleurs de lys. Ensuite j'emmenai l'animal dans mon petit coin secret et la laissai dormir. Un peu avant le lever du soleil elle se réveilla et me remerciai par un petit signe de tête.
Elle ne semblait pas vouloir partir alors je lui donnai le nom de Laluna, pleine lune dans ma langue, en référence à celle de la nuit de notre rencontre puis je lui jurai de revenir tous les soirs. Notre rencontre s'était close sur un magnifique lever de soleil.
La nuit suivante je ressortis voir ma nouvelle amie. Je la retrouvai assise sur le tronc d'arbre, elle était blessée et semblait presque morte. J'étais paniquée et je l'amenai immédiatement au ruisseau. Je pris une épine de pin et un fil trouvé dans ma poche. Je recousai sa plaie mais un étrange bruit se rapprocha.
Soudainement un petit animal au même pelage que Laluna sortit sa minuscule tête, je compris immédiatement que mon amie avait eu un bébé ce qui expliquait sa carrure imposante et son poids lors de la nuit dernière. Je finis de recoudre Laluna et puis je nourris son petit que je nommai, avec l'approbation de sa mère, Moon.
Je leur fabriquai une jolie petite maison avec du bois et des feuilles. Ensemble Moon et Laluna se couchèrent et je restai encore un peu pour veiller sur eux. Je promis au ciel de revenir toutes les nuits jusqu'à ma mort.