La Nuit

Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre.

Mon quartier est étrange. Où j'habite, tout est plein de choses mystérieuses. Il y a des étroits mais longues pistes de terre qui y traversent jusqu'au plus profond de la montagne. Dix petits chapiteaux du cirque décorent le quartier, sans prendre en compte le mien. J'sais qu'il y en a plus, mais compter en groupes de dix en dix est exténuant. L'attraction principale est le château de deux étages. Il y en a seulement un dans toute la zone, mais si vous montez un peu plus vers la montagne et que vous levez le regard, vous verrez que dans le monde lointain ce sont incalculables.

Cependant, le quartier a beaucoup de parties inexplorées. J'aimerais les découvrir, mais ma mère me dit toujours qu'il y a des lieux chauds même s' il ne fait pas chaud.

- Il nous manque la Nuit, me dit-elle chaque fois avant de sortir.

Deux applaudissements et il arrive avec sa corde. Il est très intelligent pour être lui. Je ne me souviens pas quand la Nuit est arrivée à ma vie. Un jour il apparaît seulement et il devient mon compagnon.

Chaque fois qu' on doit y aller, ma mère me prend la main avec force. Je ne le comprends pas, mais je prends le pli. C'est comme si on jouait fuercitas.

Non seulement le quartier est étrange, les gens le sont aussi.

Quand je suis seule chez-moi, je ne peux pas sortir, bien sûr. Pourtant, je m' assieds sous le sol et au travers d'un creux de la porte de bois je regarde l'extérieur. La Nuit, comme fidèle ami, se pose dans mes jambes pendant que j'attends pour l'inexploré. Depuis ma position, je ne peux que voir l'entrée du château et une petite partie de la rue. Ceci m'énerve, car l'étrange devient le quotidien.

Pendant ma petite exploration, il y a toujours du silence sauf les feux d'artifices. Ils surgissent sans avis. Pum, pum. c'est entendu dans la rue, mais le creux ne me laisse pas voir d'où ils viennent. Je vois seulement quelques jambes en courant d'un côté à l'autre. Le corps de la Nuit a fait un petit saut, mais il est tranquille. Il s'habitue au bruit. Il est différent des autres, il est réellement un extra-terrestre. Si ma mère était ici, on aurait joué à cache-cache. C'est notre jeu préféré quand les feux d'artifices apparaissent.

Après un moment, tout revient normal. Le silence attaque à nouveau la rue et la même image de tous les jours débarque : le château et les chapiteaux.

- Est-ce que nous sommes attrapées dans un cauchemar d'ennui ?

- Ouaf...

La Nuit et moi sommes deux âmes sœurs. Deux âmes qui sont nées sur une autre planète. C'est pour cela que ma mère me dit que je suis une extra-terrestre, mais elle oublie que la Nuit fait aussi partie de cette étrange planète. J'espère qu'il m'accompagnera toujours.

Avant de me rendre, j'ai entendu un bruit un peu bizarre provenant de la rue. Je m'approche vers le creux et face au château il y a deux personnes sur une moto. La personne devant ceux qui produit le bruit pendant l'autre regarde la porte.

-Ouaf, ouaf.

Shhh, tais-toi ! Ils iront si tu ne fais pas silence.

Quand je suis retournée le regard au creux, la personne en arrière était observait ma porte comme si l'aboiement de la Nuit lui avait dit que nous étions là en les surveillant.

Je me suis effrayée, mais en ce momment une femme est sortie du château et le regard de la personne s'est possée sur elle. Elle semblait une princesse, mais son visage de marbre et ses vagues yeux ne donnaient pas cette impression. Je ne me suis pas souvenu d'elle. La vérité est que m'attention était toujours sur le château mais pas sur ses résidantes. Dans sa main, je peux percevoir qu'elle portait une petite poche. Pendant qu'ils échangeaient quelques mots, elle l'a ouvert et elle a compté quelque chose. Elle leur a donnée un sourire et après elle les remet dans la poche. Il n'y a pas passé plus de cinq minutes quand la moto est partie et la femme est retournée au château. Une interaction vraiment bizarre.

Je pensais que je ne reverrais pas cette situation encore une fois. Qu'elle a été ma petite expérience secrète. Que personne ne découvrira le pot aux roses entre la princesse, les deux hommes et moi. Mais ce qui a été d'un jour, il l'a devenu tous les jours. Chaque jour à la même heure, ils arrivaient au château. De même, la Nuit et moi étions prêtes pour être témoins de leur conversation. Tout a été le même. Ils arrivent. Ils parlent un peu et la princesse leur donne la poche. Cependant, bien que les deux hommes aient été les mêmes, l'apparence de la princesse a commencé à changer depuis la deuxième semaine. Elle était très pâle et sans vie. La souris qu'elle avait totalement disparu. Son essence de princesse se dissipait à travers les jours.

Un jour, la princesse pleurait et criait aux hommes. J'avais peur puisque les voisins pourraient écouter et que notre histoire finirait.

- Je n'en ai plus ! Je n'en ai plus ! elle a dit.

L'un des hommes est descendu de la moto et il l'a pris par le bras et ensemble ils sont entrés dans le château. Plus de dix minutes ont passé et aucun d'eux n'est sorti. C'était la première fois que cela se passait, mais je ne croyais pas que quelque chose de mauvais y ait eu lieu. Ils sont des amis. D'un coup, la porte s'est ouverte et l'homme est sorti avec une boîte dans une main pendant qu'il ajustait sa ceinture. Peut-être il l'a aidé à trouver ce qu'elle n'avait plus. À partir de ce jour, la princesse n'est plus sortie. Ils arrivent. Un d'eux frappe la porte, elle s'ouvre mais personne n'apparaît. Il entre au château et après dix minutes il sort avec quelque chose. Cela continue une semaine de plus et après ils ne sont pas retournés. L'histoire avait fini.

Ma mère a commencé à arriver plus trop à la maison. Ainsi, nos aventures n'étaient plus possibles.Chaque fois que j'essayais de voir au travers du creux, elle me criait « arrête d'être cancanière » comme si les histoires de la rue étaient d'elle. Sa présence a commencé à être plus longue. Si avant elle arrivait trop, maintenant, elle sort seulement quelques jours. Et après une semaine, elle n'est pas ressortie.

Je crois que le bizarre de la rue s'est intégré chez-moi. La nuit, j'écoute comment elle pleure. Je ne sais pas ce-que je peux lui dire. Je ne le comprends pas. Le jour suivant, elle est sortie jusqu'au soir et elle est revenue avec un peu de nourriture pour tous. Ceci m'a intriguée longtemps.
Un jour, quelqu'un a touché la porte. La Nuit grognait. Quand je l'ai ouvert, les deux hommes en moto étaient face à moi. J'avais jamais imaginé que je les aurais connus. Leurs casques ne me permettaient pas de voir leur visage, mais j'ai pu sentir leur regard sur mon corps. Ce frisson de peur ne l'oubliera jamais. J'ai levé les yeux vers le château et les rideaux d'une fenêtre bougeaient. La Nuit grognait. Est-ce qu' ils savent sur mes aventures en les regardant ? ou est-ce que la princesse s'en est rendu compte et elle leur a dit ? La Nuit grognait encore une fois.

- eh, gamine ! m'a crié l'un d'eux. Où est votre mère ?

Emmm... Elle est.. elle.

- Je suis ici, a dit ma mère. Elle a frappé ses mains deux fois et la Nuit est arrivée avec sa corde. Allez-y. Sorti avec lui. Je dois parler avec eux.

Mais maman, où allons nous ?

J'sais pas. Va au coin, compte les maisons et retourne en cinq minutes.

Ça va.

- Le chien est bien éduqué, mais pas tellement la fille. Un d'eux a dit.

Et comme au château. Ils sont arrivés chez-nous tous les jours et tous les jours je devais sortir avec la Nuit jusqu'au coin et retourner. À différence du château, même si ma mère n'a pas changé avec sa physique, j'étais inquiète.

Deux semaines sont passé et ma mère semblait nerveuse. Quand ils sont arrivés, ma mère m'a dit allez-y mais sans la Nuit. Je n'ai pas compris, mais je suis sortie. L'air était calme. Il faisait un peu froid. C'était bizarre de ne pas sortir avec lui. Je savais qu'au retour la Nuit ne serait plus avec moi.