La musique comme amie

Moi je suis diffèrent. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais un extraterrestre,
Quand j'étais petit je faisais énormément de bêtises. Ma mère était souvent convoquée par la direction. Elle disait souvent, que j'étais un génie mais un génie pour les conneries. Malgré cela, j'étais plutôt bon élève. Elle me disait que j'étais diffèrent de mes frères et sœurs, qui eux étaient calmes et réfléchis, que je devais prendre exemple sur ma grande sœur studieuse et sage en cours. Mais je n'y arrivais pas, c'était plus fort que moi. Je souhaitais vivre ma vie sans regret, ne pas passer à côté de mon enfance, j'étais très centré sur moi-même, je ne parlais jamais de ce que je ressentais à qui que ce soit. En Cm1 durant les remises de bulletins, ma professeure a dit à ma mère que j'étais hyperactif. Sur son conseil, ma maman me fit voir des psychologues. Toujours égocentré et convaincu d'être un problème, je ne leur adressai pas la parole.
A cette époque je passais la plupart de mes journées dans mon lit à écouter de la musique sur mon MP4, en me demandant à quoi pouvaient penser les artistes lorsqu'ils composaient. Mais mon jeu favori était d'essayer de comprendre les musiques dans d'autres langues seulement par mes émotions immédiates. La musique me fascinait, ce qui était impressionnant à mes yeux, était que certains des artistes étaient morts mais continuaient d'influencer un jeune garçon. C'était une sorte de message d'au revoir à cette vie, qu'ils savaient éphémère. Je trouvais ça triste mais magnifique, une tristesse magique entre quelque sorte.
Les années passèrent mais rien ne changea jusqu'au jour de ma rentrée en 6eme. J'avais obtenu une dérogation pour fréquenter un collège avec l'option musique. C'était surtout pour ne pas être dans le même collège que ma sœur. Je ne voulais pas être le frère de, je voulais juste être moi. Par ce choix, j'ai perdu une grande partie de mes amis de primaire scolarisés dans l'autre collège. Néanmoins, je ne me suis inquiété en rien de mes capacités à nouer d'autres amitiés. J'étais dans une classe ou je ne connaissais personne mais beaucoup étaient déjà amis. Les premiers jours je restais seul sauf pendant les récréations ou je rejoignais le peu de mes camarades de l'école primaire, qui eux aussi peu à peu se faisaient de nouvelles connaissances et jouaient avec elles.
Dans la classe, il y avait un petit groupe de quatre personnes moquées par les autres élèves de la classe car ils n'étaient pas comme tout le monde et choisissaient de vivre leur vie comme bon leurs semblaient sans se soucier du regard d'autrui. Je me suis reconnu en eux et j'étais content de rencontrer des personnes me ressemblant. En me rapprochant du groupe, et bien que le reste de la classe commençât à faire de même avec moi, je suis resté fidèle à mes principes et à la vie sans regret que j'ai décidé de mener et je fis abstraction d'eux. Dans ce groupe je pouvais parler normalement et sans barrière, j'étais heureux d'avoir trouvé des vrais amis qui me comprenaient.
La plupart des gens disent que leurs plus belles années d'étude sont celles du lycée mais pour toutes les raisons évoquées précédemment, les miennes sont celles du collège. Car en plus de ces magnifiques rencontres, ma passion pour la musique a été développée. J'ai joué de plusieurs instruments dans l'espoir à mon tour d'apprécier cette magnifique tristesse qu'est la vie et de faire comme tous ces artistes qui m'ont inspiré quand j'étais petit.