Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre. Une fille exceptionnelle, intelligente, très curieuse, qui aime défier l'impossible. Rien ne m'échappe. Je sais beaucoup de choses sans les avoir jamais apprises. J'adore toujours fouler les lieux dangereux, transgresser les interdits, attaquer l'intégrité des choses secrètes et parvenir à disséquer leur sommet caché.
C'est ainsi qu'un jour l'envie m'exhorte à aller découvrir ce qui se terre derrière cette fruste poterne fermée, couronnée de lierres vertes depuis des siècles. Personne ne passe sans entrevoir sa silhouette. Les babils des pionniers du village racontent que cette ancienne maison, construite en troncs massifs, était l'abri d'un certain bougre, il était le plus monstrueux démon de son époque. Tous ceux qui la fréquentent périssent. De génération en génération, on continue à croire naïvement en ce mythe.
Voici l'azur qui commence à briller les couleurs rougeoyantes du soleil couchant. Je me suis décidée à grimper le sentier serpentant la colline fleurie, illuminée par l'éclatante flamme d'un ciel ensanglanté. Je monte, d'un air déterminé, en admirant la beauté du paysage diversement coloré ; les fleurs dansent joyeusement sous la brise fraîche et les oiseaux prennent leur bain dans les rameaux verdoyants. Je trébuche maladroitement sur les cailloux pointus. Mes yeux brillent dans la luminosité rouge pendant que je poursuis, sans me lasser, ma petite flânerie jusqu'à la porte mystérieuse. Je regarde tout autour de moi, j'allonge et glisse ma main sous les branches parasites, cherchant la penture. Je mets mon œil aux fentes des planches usées, trop petites pour que l'on puisse voir à l'intérieur. Je la frappe du poing. Je me fais mal. Je la frappe à nouveau avec une grosse bûche. Rien ne bouge. C'est comme jeter une feuille de papier à l'eau. Finalement je renonce et je m'assieds au bord, sur un tronc d'arbre logé au milieu de l'herbe touffue. Je réfléchis, le temps de reprendre haleine. Après un long moment, je me relève trois fois pour scruter désespérément un objet adéquat. Je murmure une petite chanson. Ce n'est qu'à trois mètres de la villa que je ramasse enfin une grosse pierre capable de la percuter. Je la lance contre la portière avec toute la force de mon corps. Elle craque, bringuebale. La roche crève un sas assez large pour me laisser y pénétrer. Alors, mon âme se remplit d'un vif plaisir. Je tressaille de joie. Je reste longtemps à contempler finement cette merveille avec beaucoup d'étonnement. Les rayons lumineux, perçant le toit troué de partout, éclairent l'obscurité de la première pièce. J'entre à pas de loup en piétinant quelques feuilles mortes éparpillées sur le plancher. Elle est entièrement barricadée de toiles d'araignée. C'est une maison extraordinairement grande, contenant des meubles monumentaux et des objets en or de valeur considérable. La poussière recouvre leur brillance en une couche épaisse. C'était sans doute la propriété d'un riche colon.
Là, je n'entends que le choral des criquets et des anolis. Je regarde dans toutes les directions ; je ferme les yeux un instant, comme pour leur laisser le temps de se reposer. Puis je les rouvre, très lentement, peu à peu, comme pour bien s'assurer que je ne me suis pas entrain de rêver. Je tire un des tiroirs d'un buffet se trouvant juste à côté de moi, sans rendre encore bien compte de ce que je vois ; mon cœur commence à sauter derrière mes côtes comme un oiseau dans sa cage ; je me dis: "c'est pas vrai ?" C'est pourquoi il faut regarder encore. Mes yeux sont éblouis et l'émotion me rend muette. Des bijoux en or et des pièces de monnaie ; beaucoup de bijoux et de pièces d'or. Je les emporte tous. Je ne prends rien d'autre. Je renvoie la suite de ma visite à une prochaine fois, car il se fait tard. Je pousse un meuble derrière le portail pour le sécuriser. Puis je retourne, au pas de course, porter la nouvelle chez moi.
La nuit tombe. Il fait noir, lorsque je rentre dans le salon. Ma voix déclenche un cri aigu. Toute la maison vient se masser devant moi, regard effaré. Ils n'arrêtent pas de me questionner, avant que j'arrive à les convaincre de l'identité de cette propriété. Elle appartenait peut-être à des riches gens. Car elle contient de gigantesques objets précieux. C'est un trésor, capable de développer la ville entière. Les quelques bijoux apportés passent de main en main. Une petite fortune pouvant enrichir, moi et toute la famille et cette nuit, nous dormons fort bien !
La nouvelle n'a pas sommeillé. Le lendemain, la population sont tous groupés aux alentours de la villa. Mais des gardes ont barricadé le contour. À l'avant on peut lire clairement : " accès interdit ". Personne ne peut y mettre les pointes.
Depuis lors on n'en a jamais entendu parler. La communauté continue à se noyer dans la misère.
Mais, moi je suis devenue riche.
C'est ainsi qu'un jour l'envie m'exhorte à aller découvrir ce qui se terre derrière cette fruste poterne fermée, couronnée de lierres vertes depuis des siècles. Personne ne passe sans entrevoir sa silhouette. Les babils des pionniers du village racontent que cette ancienne maison, construite en troncs massifs, était l'abri d'un certain bougre, il était le plus monstrueux démon de son époque. Tous ceux qui la fréquentent périssent. De génération en génération, on continue à croire naïvement en ce mythe.
Voici l'azur qui commence à briller les couleurs rougeoyantes du soleil couchant. Je me suis décidée à grimper le sentier serpentant la colline fleurie, illuminée par l'éclatante flamme d'un ciel ensanglanté. Je monte, d'un air déterminé, en admirant la beauté du paysage diversement coloré ; les fleurs dansent joyeusement sous la brise fraîche et les oiseaux prennent leur bain dans les rameaux verdoyants. Je trébuche maladroitement sur les cailloux pointus. Mes yeux brillent dans la luminosité rouge pendant que je poursuis, sans me lasser, ma petite flânerie jusqu'à la porte mystérieuse. Je regarde tout autour de moi, j'allonge et glisse ma main sous les branches parasites, cherchant la penture. Je mets mon œil aux fentes des planches usées, trop petites pour que l'on puisse voir à l'intérieur. Je la frappe du poing. Je me fais mal. Je la frappe à nouveau avec une grosse bûche. Rien ne bouge. C'est comme jeter une feuille de papier à l'eau. Finalement je renonce et je m'assieds au bord, sur un tronc d'arbre logé au milieu de l'herbe touffue. Je réfléchis, le temps de reprendre haleine. Après un long moment, je me relève trois fois pour scruter désespérément un objet adéquat. Je murmure une petite chanson. Ce n'est qu'à trois mètres de la villa que je ramasse enfin une grosse pierre capable de la percuter. Je la lance contre la portière avec toute la force de mon corps. Elle craque, bringuebale. La roche crève un sas assez large pour me laisser y pénétrer. Alors, mon âme se remplit d'un vif plaisir. Je tressaille de joie. Je reste longtemps à contempler finement cette merveille avec beaucoup d'étonnement. Les rayons lumineux, perçant le toit troué de partout, éclairent l'obscurité de la première pièce. J'entre à pas de loup en piétinant quelques feuilles mortes éparpillées sur le plancher. Elle est entièrement barricadée de toiles d'araignée. C'est une maison extraordinairement grande, contenant des meubles monumentaux et des objets en or de valeur considérable. La poussière recouvre leur brillance en une couche épaisse. C'était sans doute la propriété d'un riche colon.
Là, je n'entends que le choral des criquets et des anolis. Je regarde dans toutes les directions ; je ferme les yeux un instant, comme pour leur laisser le temps de se reposer. Puis je les rouvre, très lentement, peu à peu, comme pour bien s'assurer que je ne me suis pas entrain de rêver. Je tire un des tiroirs d'un buffet se trouvant juste à côté de moi, sans rendre encore bien compte de ce que je vois ; mon cœur commence à sauter derrière mes côtes comme un oiseau dans sa cage ; je me dis: "c'est pas vrai ?" C'est pourquoi il faut regarder encore. Mes yeux sont éblouis et l'émotion me rend muette. Des bijoux en or et des pièces de monnaie ; beaucoup de bijoux et de pièces d'or. Je les emporte tous. Je ne prends rien d'autre. Je renvoie la suite de ma visite à une prochaine fois, car il se fait tard. Je pousse un meuble derrière le portail pour le sécuriser. Puis je retourne, au pas de course, porter la nouvelle chez moi.
La nuit tombe. Il fait noir, lorsque je rentre dans le salon. Ma voix déclenche un cri aigu. Toute la maison vient se masser devant moi, regard effaré. Ils n'arrêtent pas de me questionner, avant que j'arrive à les convaincre de l'identité de cette propriété. Elle appartenait peut-être à des riches gens. Car elle contient de gigantesques objets précieux. C'est un trésor, capable de développer la ville entière. Les quelques bijoux apportés passent de main en main. Une petite fortune pouvant enrichir, moi et toute la famille et cette nuit, nous dormons fort bien !
La nouvelle n'a pas sommeillé. Le lendemain, la population sont tous groupés aux alentours de la villa. Mais des gardes ont barricadé le contour. À l'avant on peut lire clairement : " accès interdit ". Personne ne peut y mettre les pointes.
Depuis lors on n'en a jamais entendu parler. La communauté continue à se noyer dans la misère.
Mais, moi je suis devenue riche.