La Faille

Ma maman me dit bonne nuit, je lui dis bonne nuit aussi. Elle éteint la lumière
puis sort de ma chambre. Le noir submerge la pièce, mes paupières deviennent
lourdes et retombent sur mes yeux. Les rêves arrivent petit à petit puis je repense à
toute ma journée. 
Mon lit est chaud, je suis bien emmitouflée dans ma couette, je me sens lourde et
je m'enfonces au creux du matelas. Le sommeil pointe son museau et me prend
dans ses bras. Enfin je commence à m'endormir en souriant et en faisant de beaux
rêves. 

Mais tout à coup mon frère surgit encapuchonné avec une cape de voyage, tenant
un bâton dans sa main gauche...
- Viens souffle-t-il
- Hein quoi? Qu'est-ce qu'il se passe? Tu veux que j'aille où? Je suis en
pyjama, dis-je encore un peu endormi.
- Je suis allé chercher du pain cet après-midi quand une faille temporelle a
surgi devant moi, je n'avais qu'un seul moyen de passer c'était rentrer à
l'intérieur, alors c'est ce que j'ai fait puis je me suis retrouvé au temps de
CHARLEMAGNE. Viens, suis moi on va y retourner tous les deux, explique-t-il très pressé.
- D'acc...d'accord dis-je interloqué. 
Et tous les deux nous sommes retournés devant la boulangerie. 

Tout à coup une faille bleuâtre est montée du sol juste devant nous. Tom m'a pris
par la main et nous avons sauté dans la faille. 
Je me suis sentie toute molle, puis comme si on m'arrachait des parties du corps.
Quand mes pieds ont retouché le sol, un soleil éclatant me frappait le visage.
Nous étions seul dans une pièce circulaire avec divers objets en or. 
J'ai senti quelqu'un me tirer vers la plus grosse armoire, j'ai voulu me cramponner à
quelque chose pour voir ce qui allait se passer alors j'ai agrippé une coupe en or
très belle, très bien astiquée mais mon frère est plus fort que moi alors il réussit à
me tirer derrière l'armoire. Je tournais et retournais la petite coupe dans mes
mains. 

Soudain la porte s'ouvrit à la volée et trois hommes entrèrent dans la pièce.
C'était Charlemagne (je le savais car je l'avais déjà vu dans un livre) et deux
acolytes. Ils parlaient d'attaquer un pays mais lequel j'ignorais. Je n'entendais pas
tout car ils parlaient très bas. L'un de ses deux compagnon posa brusquement une
lourde miche de pain et une gourde de vin sur la commode à côté. Ils parlèrent très
longtemps, nous nous n'avions que des bribes de ce qu'ils disaient. Nous
entendîmes: cet miche de pain sera où... Homme plus fort et encore prenons du
vin. J'ai commencé à m'assoupir derrière le meuble,quand soudain un silence nous
réveilla. Puis ils commencèrent à boire du vin et à parler beaucoup plus fort : 
 - Bien, récapitulons vous, vous partez au centre de Lugdunum et vous à côté
de Lutèce... dit Charlemagne d'un ton joyeux 
- Oui ô Zarlemagne mais nous Z'attaquerons pas Z'encore les Z'Alamans.
- Non de non je vous l'ai déjà dis combien de fois PREPARER NOS TROUPES!
répond Charlemagne en explosant de colère
Puis plus rien ils dormaient.
 - Viens dit mon frère c'est le moment.
 - Attend dis-je cette miche de pain à l'air appétissante prenons-la. 
Vite j'ai attrapé, sans savoir pourquoi, une miche de pain qui traînait là. Puis je me
suis de nouveau sentie toute flagada, et cette sensation étrange du corps et enfin
plus rien, il faisait noir. 

Quand mes yeux se sont habitués à l'obscurité, j'ai vu que nous étions de retour
devant la boulangerie:
- Tom ? ai-je appelé 
- Oui, dit-t-il. Viens rentrons!
- ok.
Nous marchions côte à côte en silence. 
De retour à la maison nous avons filé dans notre chambre et nous nous sommes
endormis pour de bon.
Le lendemain en me réveillant j'entendis:
 - Mais où Tom est aller chercher ce pain il à l'air très bon!
Et avant de me levait j'ai pensé: «Mmm quel goût va avoir la miche de pain du
Moyen-Âge?»
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