La déesse de la nuit

C'était une nuit de pleine Lune, le calme régnait. Aucun son ne semblait pouvoir briser ce silence.
La Lune allait disparaître lorsqu'une lumière jaillit : on pouvait apercevoir une silhouette qui descendait de la Lune, sur des marches de cristal. Un voile flottait derrière la silhouette miraculeuse et le son de ses pas résonnait dans le ciel.
Soudain, un éclat vert déchira le ciel et enferma la merveilleuse créature dans une cage. 
J'étais posée sur une couverture, dans une clairière et je regardais les étoiles lorsque je vis cette lumière verte. Je courus en direction de ce phénomène étrange et je la vis : cette personne, enfermée dans une cage, dans le ciel.
Tout d'abord, je me dis que c'était une hallucination ou bien que j'étais en train de rêver. Mais non, ce n'était rien d'autre que la réalité ! Mon corps céda à la panique et mes jambes ne me portèrent plus. J'essayais de me calmer et de comprendre ce qu'il se passait dans cette forêt.
Aucune personne ne semblait être dans les parages et j'étais seule, face à une situation des plus étranges.
Plus la déesse de la Lune criait, plus les étoiles brillaient et m'aveuglaient les yeux. Je regardais partout autour de moi en essayant de voir d'où venait cette lumière verte. En effet, elle venait du sol, où je me trouvais. Une fois de plus, je courus en direction de la lumière et me cachais derrière un arbre. Un homme pointait une sorte de canon en direction de la lune. Tout un équipement trônait à ses pieds. Il y avait des filets, des cages, des armes... On aurait dit un chasseur de créatures. Je me déplaçais pour essayer de mieux voir ce qu'il était en train de trafiquer. Mais bien sûr, une branche craqua à l'instant ou j'étais en pleine vue du chasseur. Un piège avait dû sûrement se déclencher, car j'étais la tête en bas et ligotée comme un saucisson. Ma tête me faisait souffrir comme tout le reste de mon corps. 
« Alors, on se réveille enfin, espèce de petite peste ! » me criait une voix.
Un homme se dressait devant moi, il était grand, maigre, une cicatrice lui barrait le visage et il avait un regard qui pouvait vous transpercer l'âme. 
« Que faites-vous ? » criais-je d'une voix chevrotante.
Le chasseur ne pipa mot et continua à torturer la belle créature. Je me balançais pour faire glisser la corde du clou. L'homme s'éloignait et j'en profitais pour me tortiller dans la corde et me libérer. Victoire ! La corde se sectionna et je tombais. Une fois au sol, je me glissais hors de la corde, l'enroulais autour de mon bras et avançais à pas de loup en direction du chasseur. Il était en train de se réchauffer auprès du feu. Je pris la corde et la lança sur l'homme. La corde l'attrapa de justesse et je tirais de toutes mes forces dessus. Il s'écrasa au sol et je l'attachais solidement au tronc d'un arbre pour éviter qu'il ne s'échappe. 
Je me dirigeais vers le canon et l'arrêta. Ainsi, la cage de lumière se désactiva. La mystérieuse déesse avait dû s'évanouir, car elle fonçait vers moi à une vitesse alarmante. Je courais dans tous les sens pour essayer de la rattraper.
La dame de la Lune allait s'écraser au sol mais, un halo de lumière l'entoura et la posa en douceur sur la terre ferme. Je m'approcha d'elle. Elle était d'une grande beauté, avec de longs et beaux cheveux noirs, un teint pêche, un magnifique visage et de délicates lèvres.
Je l'observais et tout à coup, elle ouvrit les yeux et me fixa. Ses yeux étaient d'un bleu profond, on pouvait s'y noyer.
Elle essaya de se relever mais elle était trop affaiblie.
« Que s'est-il passé ? » me demanda t-elle.
« Je... quelqu'un voulait vous capturer et je vous ai protégé... enfin.... je crois. » lui dis-je, visiblement perdue.
- Oh ? Et bien je t'en remercie chère demoiselle !
Mes joues s'enflammèrent sous le compliment. 
- Vous êtes d'une grande beauté ! Vous ressemblez beaucoup aux déesses que l'on voit dans les contes de fées.
- Merci ! En réalité, je m'appelle Céleste et je...
Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase car le chasseur l'assomma avec un bâton. 
Son halo de lumière disparut et l'éclat de la Lune commença à ternir. 
Je tremblais tellement j'avais peur.
« Que lui voulez-vous ? » criais-je à l'homme d'une voix emplie de larmes.
Je m'étais levée et tenais dans ma main une pierre. La lumière du feu de camp éclairait son horrible visage.
J'entendis un rire sinistre derrière moi et j'eus tout juste le temps de me retourner avant que tout devienne noir.
Je me réveillais et j'étais sur l'épaule de mon agresseur. La rage m'envahit alors : je le frappa à la mâchoire, puis dans la tête. Il tomba à terre et j'en profitais pour sauter et courir en direction de la déesse. 
Elle gisait par terre, son corps était tordu par la douleur. 
Je criais son nom, mais elle restait inconsciente. Je ne savais pas quoi faire. C'est là que je remarquais qu'elle portait un pendentif. Mais pas n'importe lequel : c'était le même que moi ! On semblait être liées d'une manière ou d'une autre. Je pris son pendentif entre mes doigts et l'ouvrit. A l'intérieur, se trouvait une pierre qui ressemblait comme deux gouttes d'eau à la mienne. Les deux pierres formaient ensemble, la Lune. Une lumière jaillit des pierres et fit s'envoler Céleste.
Soudain, elle ouvrit les yeux, me regarda et murmura : « Merci ma sœur.»
Les larmes me montèrent aux yeux et elle s'envola en direction de la Lune.
Céleste remonta les marches de cristal et disparût dans un dernier sourire. La Lune retrouva son éclat et projeta une pluie d'étoiles filantes. C'était un spectacle magnifique. Je me retournais alors pour voir les chasseurs mais, aucune trace d'eux. Ma sœur avait sûrement dû s'en occuper. 
J'allais partir mais un éclat de lumière attira mon attention. Ma pierre lunaire arriva dans mes mains. Je la remis dans mon pendentif.
Je m'allongea et m'endormis sous la calme et rassurante lumière de la Lune.
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