Jours chauds

Nous aimons que l'allée étroite offre à nos doigts
Les lierres vernissés et tendres de ce mois,
L'herbe innocente, les fragiles pâquerettes,
La ronce embarrassante aux mauvaises arêtes;

Que l'ombre ample et palmée abatte sur le sol
Les marronniers au faîte inaccessible et mol;
Que plein d'oiseaux hardis, de bourdons en tumulte,
Le jardin encombré de branches soit inculte;

Que le temps soit si lourd d'orage et de chaleur
Qu'en restant immobile on s'y sente en sueur,
Et, qu'ayant desséché leurs flores paysannes,
les arbres aient l'odeur défunte des tisanes.