Nouvelles
5 min
Université Gaston Berger de Saint-Louis
Je plaide non coupable
« Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre.» Oui, rien de ce que je suis ou de ce que je fais n'a de commun avec mes sœurs. Elles ne se sont jamais prostituées, elles n'ont jamais mordu leurs exciseuses. Mes sœurs n'ont jamais été ligotées ou enchainées pour une quelconque raison. Elles n'ont jamais sectionné le doigt d'un pasteur avec leurs dents, ni rivalisé avec leur mère et surtout, aucune d'entre elles n'a couché avec papa. Mais, toute cette iniquité se trouve en moi. À visage découvert et sans complexe aucun, je vous raconte mon vécu.
En effet, je m'appelle Bienvenue, fille aînée d'une famille de quatre enfants, toutes filles. Comme mon nom l'indique, j'ai été la bienvenue dans notre famille. J'étais le symbole vivant de l'amour qui liait mes parents. Ils disaient que j'étais née belle, chevelue et souriante. J'avais très vite grandi et j'étais précoce car à neuf ans déjà, j'avais des seins et je mesurais 155 centimètres. Les hommes m'abordaient lorsque je rentrais de l'école. Une fois à la maison, je racontais tout cela à mes parents qui me réprimandaient de plutôt m'intéresser aux hommes malgré mon jeune âge tout en oubliant que les jeunes ne demandaient jamais mon avis avant de m'arrêter.
Mon histoire a commencé un soir alors que j'avais 13 ans et étais en classe de 4e. J'étais venue vers papa pour qu'il m'explique un exercice à rendre le lendemain. Ce soir-là, maman était allée en province. Mais il l'avait traité pour moi au lieu de me l'expliquer. J'étais contente de son geste et j'ai sauté sur lui. Il m'a dit : « tu sais ma fille, je t'aime énormément.» Je lui ai rétorqué que c'était réciproque. On était tous dans la joie et il s'est passé quelque chose entre nous. J'ai beaucoup saigné, mais il m'a rassurée en disant : « c'est comme cela les premières fois. Ça va te passer après.» Effectivement, je ne ressentais plus la douleur trois jours après. J'étais revenue lui dire que la douleur était passée. On a encore fait et je n'avais plus saigné. Chaque fois que maman n'était pas à la maison, on le faisait jusqu'à mes 17 ans. Il faut dire que j'y avais naïvement pris goût aussi. Quand papa n'était pas là alors que j'avais des envies aussi, je n'hésitais pas à assouvir mes pulsions au dehors. Ma volupté passait avant toute chose.
C'était à l'âge de 17 ans, après avoir écouté le témoignage d'une fille sur une radio locale, que j'ai pris conscience que j'étais dans une situation incestueuse. Pire, depuis le début de nos scènes, j'avais changé d'attitude vis-à-vis de ma mère. Je lui répondais virulemment quand elle me parlait. Et chaque fois qu'elle se plaignait de cela, papa la brimait. Ainsi, j'étais devenue inconsciemment la rivale de maman. Je ne savais pas que j'étais plutôt une innocente dont on abusait. Malgré cette inconduite, maman m'aimait toujours.
Quand j'avais pris conscience de ma situation, j'étais entrée dans une dépression chronique : je ne dormais presque plus, je m'étais renfermée sur moi-même, j'avais une anorexie, j'étais devenue une autre personne. Cela me poussa à chercher un confident qui m'écouterait, m'assisterait et m'accorderait son soutien au lieu de quelqu'un qui voudrait me faire la morale ou me juger, car j'éprouvais déjà une componction. Mais je ne savais vers qui aller. J'avais trop fait souffrir maman pour oser me tourner encore vers elle. Mais au regard de son amour pour moi, je me suis confiée à elle sans réserve.
Alors, une nuit, je toquai à sa porte. Elle me l'ouvrit, je rentrai m'asseoir au bord de son lit. Ne sachant que dire, je fondis en larmes. Elle me prit dans ses bras et me consola longuement. Sa consolation me réconforta et me donna de l'espoir de me confier. Je ne savais pas que je n'étais pas devant la personne indiquée et que cette confidence allait m'ouvrir les portes de l'enfer.
Je dis à maman que depuis maintenant quatre ans je partageais papa avec elle à travers des rapports intimes. Aussi, toutes ces disputes qu'elle eut avec lui sont arrivées à cause de moi. Papa ne voulait pas qu'elle apprenne ce que nous entretenions, d'où ses agissements envers elle. Il suffisait qu'elle voulût parler de mon inconduite pour qu'il la bastonnât au motif qu'elle me traumatisait.
Maman me repoussa violemment, me précipita au sol, me roua de coups. En tombant, je me blessai à l'épaule et aux pieds.
Il fallut que j'arrêtasse de me mouvoir, pour qu'elle cessât de me battre et me demandât de rejoindre ma chambre où elle me somma de m'endormir. Elle alluma, ensuite, de l'encens. Pour elle, j'étais possédée. Malgré ma douleur, je me forçai de fermer les yeux pour qu'elle sortît et me laissât tranquillement. Malheureusement, toutes les trente minutes, elle retournait me voir. La fumée de l'encens me faisait suffoquer et m'empêchait de dormir. Mais quand j'entendais les pas de maman, je feignais de dormir. Je souffris ainsi jusqu'au petit matin. Maman réunit mes sœurs pour leur informer de ma folie débutante. Je voulus parler, mais elle m'en empêcha. Elle appela un pasteur pour une prière de délivrance. Quand le pasteur arriva, il confirma la thèse de la possession et demanda de m'enchaîner. Et sans scrupule ni pitié, je fus enchainée. Je niai de toutes les forces qui me restaient cette accusation. Mais hélas, personne ne me crut. Il eut un moment où j'avais envie d'uriner, Je suppliai incessamment et vainement de me le permettre. Lasse de retenir mes urines, je me soulageai dans ma robe. Le pasteur redoubla d'ardeur dans sa prière. Pour lui, c'était les démons qui me quittaient à travers les urines. J'avais à la fois mal et honte. Tout à coup, le pasteur déposa sa main sur mon front. L'un de ses doigts se glissa imprudemment sur mes lèvres. Pendant qu'il psalmodiait, j'ouvris ma bouche, son doigt s'y glissa et je le mordis tellement fort que l'os du doigt se brisa. Je me sentis soulagée après cet acte osé. Maman me battit encore comme un tam-tam.
On me déchaîna et me reconduisit dans ma chambre, sur une natte. Maman appela une femme au téléphone qui arriva plus tard puis s'introduisit dans ma chambre en tout silence. Mes sœurs et ma mère entrèrent ensuite, des morceaux de cordes en mains. Elles me maîtrisèrent rapidement au sol. Mes jambes furent écartées et ligotées de part et d'autre aux pieds du lit à l'aide de ces cordes. Mes mains furent aussi ligotées par-derrière et ma bouche scotchée. Je ne pouvais qu'assister, impuissante, à ce qui allait m'arriver. Lorsque la dame se plaça entre mes jambes écartées et sortit une lame, je compris aussitôt que j'étais sous les affres de l'excision. Elle replia simplement ma robe sur ma poitrine puis déchira mon slip à l'aide de cette lame. Elle saisit, tira puis sectionna avec une extrême dextérité ce qu'elle voulait. J'eus aussitôt une sensation de fraicheur glaciale suivie d'une douleur de piqûre de scorpion. S'ensuivit un sang rouge vif qui giclait. Mes mouvements sous l'effet de la douleur provoquèrent une hémorragie pendant une heure. J'eus des vertiges.
La faim et la soif me poussèrent à réclamer à boire et à manger. Ce qui me fut apporté était du jus de mil écrasé. On m'ôta le scotch sur la bouche et me donna à boire. Je restai toutefois ligotée. Je me résignai afin de prendre un peu de force pour pouvoir me défendre convenablement. Ma mère remercia l'exciseuse de lui avoir apporté un soulagement. Elle soutenait qu'avec cette ablation génitale, mes pulsions s'estomperaient. Elle lui dit aussi que je paraissais comme une extra-terrestre à ses yeux. Ensemble, elles me détachèrent finalement pendant que le sang continuait à suinter. À leur grande surprise, je bondis sur l'exciseuse, la mordis à l'épaule. Elles prirent peur et s'enfuirent.
Voilà mon histoire. Ma différence découle d'elle. C'est pourquoi je plaide non coupable. Voyez plutôt en moi une captive estropiée qui cherche refuge et soutien.
En effet, je m'appelle Bienvenue, fille aînée d'une famille de quatre enfants, toutes filles. Comme mon nom l'indique, j'ai été la bienvenue dans notre famille. J'étais le symbole vivant de l'amour qui liait mes parents. Ils disaient que j'étais née belle, chevelue et souriante. J'avais très vite grandi et j'étais précoce car à neuf ans déjà, j'avais des seins et je mesurais 155 centimètres. Les hommes m'abordaient lorsque je rentrais de l'école. Une fois à la maison, je racontais tout cela à mes parents qui me réprimandaient de plutôt m'intéresser aux hommes malgré mon jeune âge tout en oubliant que les jeunes ne demandaient jamais mon avis avant de m'arrêter.
Mon histoire a commencé un soir alors que j'avais 13 ans et étais en classe de 4e. J'étais venue vers papa pour qu'il m'explique un exercice à rendre le lendemain. Ce soir-là, maman était allée en province. Mais il l'avait traité pour moi au lieu de me l'expliquer. J'étais contente de son geste et j'ai sauté sur lui. Il m'a dit : « tu sais ma fille, je t'aime énormément.» Je lui ai rétorqué que c'était réciproque. On était tous dans la joie et il s'est passé quelque chose entre nous. J'ai beaucoup saigné, mais il m'a rassurée en disant : « c'est comme cela les premières fois. Ça va te passer après.» Effectivement, je ne ressentais plus la douleur trois jours après. J'étais revenue lui dire que la douleur était passée. On a encore fait et je n'avais plus saigné. Chaque fois que maman n'était pas à la maison, on le faisait jusqu'à mes 17 ans. Il faut dire que j'y avais naïvement pris goût aussi. Quand papa n'était pas là alors que j'avais des envies aussi, je n'hésitais pas à assouvir mes pulsions au dehors. Ma volupté passait avant toute chose.
C'était à l'âge de 17 ans, après avoir écouté le témoignage d'une fille sur une radio locale, que j'ai pris conscience que j'étais dans une situation incestueuse. Pire, depuis le début de nos scènes, j'avais changé d'attitude vis-à-vis de ma mère. Je lui répondais virulemment quand elle me parlait. Et chaque fois qu'elle se plaignait de cela, papa la brimait. Ainsi, j'étais devenue inconsciemment la rivale de maman. Je ne savais pas que j'étais plutôt une innocente dont on abusait. Malgré cette inconduite, maman m'aimait toujours.
Quand j'avais pris conscience de ma situation, j'étais entrée dans une dépression chronique : je ne dormais presque plus, je m'étais renfermée sur moi-même, j'avais une anorexie, j'étais devenue une autre personne. Cela me poussa à chercher un confident qui m'écouterait, m'assisterait et m'accorderait son soutien au lieu de quelqu'un qui voudrait me faire la morale ou me juger, car j'éprouvais déjà une componction. Mais je ne savais vers qui aller. J'avais trop fait souffrir maman pour oser me tourner encore vers elle. Mais au regard de son amour pour moi, je me suis confiée à elle sans réserve.
Alors, une nuit, je toquai à sa porte. Elle me l'ouvrit, je rentrai m'asseoir au bord de son lit. Ne sachant que dire, je fondis en larmes. Elle me prit dans ses bras et me consola longuement. Sa consolation me réconforta et me donna de l'espoir de me confier. Je ne savais pas que je n'étais pas devant la personne indiquée et que cette confidence allait m'ouvrir les portes de l'enfer.
Je dis à maman que depuis maintenant quatre ans je partageais papa avec elle à travers des rapports intimes. Aussi, toutes ces disputes qu'elle eut avec lui sont arrivées à cause de moi. Papa ne voulait pas qu'elle apprenne ce que nous entretenions, d'où ses agissements envers elle. Il suffisait qu'elle voulût parler de mon inconduite pour qu'il la bastonnât au motif qu'elle me traumatisait.
Maman me repoussa violemment, me précipita au sol, me roua de coups. En tombant, je me blessai à l'épaule et aux pieds.
Il fallut que j'arrêtasse de me mouvoir, pour qu'elle cessât de me battre et me demandât de rejoindre ma chambre où elle me somma de m'endormir. Elle alluma, ensuite, de l'encens. Pour elle, j'étais possédée. Malgré ma douleur, je me forçai de fermer les yeux pour qu'elle sortît et me laissât tranquillement. Malheureusement, toutes les trente minutes, elle retournait me voir. La fumée de l'encens me faisait suffoquer et m'empêchait de dormir. Mais quand j'entendais les pas de maman, je feignais de dormir. Je souffris ainsi jusqu'au petit matin. Maman réunit mes sœurs pour leur informer de ma folie débutante. Je voulus parler, mais elle m'en empêcha. Elle appela un pasteur pour une prière de délivrance. Quand le pasteur arriva, il confirma la thèse de la possession et demanda de m'enchaîner. Et sans scrupule ni pitié, je fus enchainée. Je niai de toutes les forces qui me restaient cette accusation. Mais hélas, personne ne me crut. Il eut un moment où j'avais envie d'uriner, Je suppliai incessamment et vainement de me le permettre. Lasse de retenir mes urines, je me soulageai dans ma robe. Le pasteur redoubla d'ardeur dans sa prière. Pour lui, c'était les démons qui me quittaient à travers les urines. J'avais à la fois mal et honte. Tout à coup, le pasteur déposa sa main sur mon front. L'un de ses doigts se glissa imprudemment sur mes lèvres. Pendant qu'il psalmodiait, j'ouvris ma bouche, son doigt s'y glissa et je le mordis tellement fort que l'os du doigt se brisa. Je me sentis soulagée après cet acte osé. Maman me battit encore comme un tam-tam.
On me déchaîna et me reconduisit dans ma chambre, sur une natte. Maman appela une femme au téléphone qui arriva plus tard puis s'introduisit dans ma chambre en tout silence. Mes sœurs et ma mère entrèrent ensuite, des morceaux de cordes en mains. Elles me maîtrisèrent rapidement au sol. Mes jambes furent écartées et ligotées de part et d'autre aux pieds du lit à l'aide de ces cordes. Mes mains furent aussi ligotées par-derrière et ma bouche scotchée. Je ne pouvais qu'assister, impuissante, à ce qui allait m'arriver. Lorsque la dame se plaça entre mes jambes écartées et sortit une lame, je compris aussitôt que j'étais sous les affres de l'excision. Elle replia simplement ma robe sur ma poitrine puis déchira mon slip à l'aide de cette lame. Elle saisit, tira puis sectionna avec une extrême dextérité ce qu'elle voulait. J'eus aussitôt une sensation de fraicheur glaciale suivie d'une douleur de piqûre de scorpion. S'ensuivit un sang rouge vif qui giclait. Mes mouvements sous l'effet de la douleur provoquèrent une hémorragie pendant une heure. J'eus des vertiges.
La faim et la soif me poussèrent à réclamer à boire et à manger. Ce qui me fut apporté était du jus de mil écrasé. On m'ôta le scotch sur la bouche et me donna à boire. Je restai toutefois ligotée. Je me résignai afin de prendre un peu de force pour pouvoir me défendre convenablement. Ma mère remercia l'exciseuse de lui avoir apporté un soulagement. Elle soutenait qu'avec cette ablation génitale, mes pulsions s'estomperaient. Elle lui dit aussi que je paraissais comme une extra-terrestre à ses yeux. Ensemble, elles me détachèrent finalement pendant que le sang continuait à suinter. À leur grande surprise, je bondis sur l'exciseuse, la mordis à l'épaule. Elles prirent peur et s'enfuirent.
Voilà mon histoire. Ma différence découle d'elle. C'est pourquoi je plaide non coupable. Voyez plutôt en moi une captive estropiée qui cherche refuge et soutien.