J'étais là dans le temple, assise et recueillie:
Nul ne lut mon penser sur ma lèvre pâlie,
Aucun n'avait un front plus austère que moi,
J'avais l'air de prier, et je rêvais à toi!
Et de ma Bible en vain je couvris mon visage
Toujours devant mes yeux repassa ton image
Et puis les souvenirs venant de toutes part,
Ma mémoire entassait mille rêves épars.
D'abord, c'était l'aveu de ta grave tendresse
Que voulant éloigner je ramenais sans cesse;
Puis c'était ton front pur et ton triste regard
Qui sur moi se fixait, ou restait au hasard;
Et puis l'accent aimé de ta simple parole
Qui rien qu'en souvenir aujourd'hui me console;
Et puis l'accent encor plus chéri de ta voix
Lorsque tu dis m'aimer pour la première fois.
Heureuse et poursuivant ma douce rêverie,
Sans prier j'écoutais toujours ta voix chérie,
Quand j'entendis, hélas! que la foule au dehors
Encombrait le portail! un pénible remords
Se glissa dans mon coeur; car, restant la dernière,
Moi seule de ce lieu je sortis sans prier.
Orbec, août 1840
Nul ne lut mon penser sur ma lèvre pâlie,
Aucun n'avait un front plus austère que moi,
J'avais l'air de prier, et je rêvais à toi!
Et de ma Bible en vain je couvris mon visage
Toujours devant mes yeux repassa ton image
Et puis les souvenirs venant de toutes part,
Ma mémoire entassait mille rêves épars.
D'abord, c'était l'aveu de ta grave tendresse
Que voulant éloigner je ramenais sans cesse;
Puis c'était ton front pur et ton triste regard
Qui sur moi se fixait, ou restait au hasard;
Et puis l'accent aimé de ta simple parole
Qui rien qu'en souvenir aujourd'hui me console;
Et puis l'accent encor plus chéri de ta voix
Lorsque tu dis m'aimer pour la première fois.
Heureuse et poursuivant ma douce rêverie,
Sans prier j'écoutais toujours ta voix chérie,
Quand j'entendis, hélas! que la foule au dehors
Encombrait le portail! un pénible remords
Se glissa dans mon coeur; car, restant la dernière,
Moi seule de ce lieu je sortis sans prier.
Orbec, août 1840