Moi je suis différente. Je l'ai toujours été. Pour ma mère, c'est comme si j'étais une extra-terrestre. » Pardonnez-moi, c'est ma rituelle du matin, il faut bien que je récite la formule magique pour voir ce qui se passe. Cette phrase qu'on me répète tout le temps et qu'il m'est impossible de savoir pour quelle raison. J'ai grandi en entendant ces 17 mots en 3 phrases, bien sûr que je suis différente, je ne fais pas la même size que tout le monde, enfin, je crois. Oui, je sais! Parfois je peux être froide, chiante et brillante, trop brillante même, mais est-ce une raison pour que le monde me perçoive d'une façon différente? Tout ce qu'ils ne peuvent pas comprendre ou expliquer ils le transforment en mythe, je t'excuse Laure, je t'excuse pour avoir vu le jour parmi des êtres aussi ignobles, malveillants et méprisants. Un seul petit incident, rien qu'un seul petit incident, non deux je ne dois pas exagérer les ont poussés à me regarder d'un autre œil. Bien sûr que je sais qu'elle a été retrouvée morte dans ma chambre, ah oui, et ma meilleure amie lisa, la pauvre petite dans cette grande piscine.
Je ne suis pas insensible, je ne suis pas un monstre.
Inconnu: Mais vous êtes.....
Laure: Je suis moi.
Parfois elles me manquent, ils ne peuvent pas comprendre que je suis attristée, apeurée car ma mamie et Lisa étaient les seules qui étaient toujours là pour moi. Voir leur corps sans vie, c'était comme regarder le mur sans apercevoir mon ombre.
Le visage pâle, la voix tremblante et souriante en même temps, j'ai jamais compris comment quelqu'un pouvait démontrer autant d'émotions en même temps. Cette fille, Laure était là, assise et décrivant l'amour qu'elle avait pour deux êtres chers et le dégoût pour ceux qui la critiquaient.
Laure: Non,non je n'irai nulle part mamie...
Inconnu: Mais vous m'avez dit qu'elle était morte,non?
Laure: Qui ça?
Je commençai à me poser certaines questions, ai-je perdu le fil des idées? Qu'est-ce que j'ai bien pu rater?
Laure: Je l'aime beaucoup Lisa, elle est gentille et radieuse.
Elle a commencé à trembler des mains, à froncer les sourcils comme si elle ne savait pas ce quelle faisait ni comment elle etait arrivée dans cette pièce. Des larmes prêtes à couler, ses mains sur ses oreilles comme si elle voulait faire taire des voix.
Inconnu: Laure?? Vous m'entendez??
Après quelques minutes de silence, je l'ai observée en train de se calmer complètement. Il faut dire que je ne pouvais toujours pas comprendre ce qui était en train de se passer. Elle se leva d'un geste brusque sur la chaise et se mit debout devant la fenêtre et me regarda en prononçant:
Laure: C'était rapide et facile...
Cette même jeune fille qui deux minutes était presqu'en larmes, perdue et apeurée avait un regard glacial. Je pouvais ressentir cette froideur me traverser de là où j'étais. Au fond de moi, j'avais deviné de quoi elle pouvait parler, mais j'ai persisté en lui posant la question.
Inconnu: Rapide comment?
Laure: Comme quand on mange une chose qu'on aime, et que ça se termine avant le battement d'un cil. Juste comme ça!
Inconnu: Ne soyez pas coupable de sa mort, lui dis-je, je sais que vous auriez voulu la sauver et....
Laure: (En riant) oui , comme quand j'ai poussé Lisa dans la piscine, et qu'elle criait au secours pendant qu'elle était en train de se noyer (en riant). Et oui!
On aurait ressenti une fierté après cette phrase.
Durant toutes mes annéesd'études, j'ai jamais été autant choquée, j'ai entendu des histoires de vol, d'incendies, de tentatives de suicide et tant d'autres mais celle là, mon Dieu! En moins de 4 heures j'ai fait face à une fille toute excitée, contente, triste,apeurée, dégoûtée et froide. N'était-ce pas cet endroit affreux qui la faisait divaguer, parce que je peine à croire tout ce que je viens d'entendre.
Laure: Mes mains me font mal, vous voulez bien m'enlever ce truc ??
En parlant de sa camisole, bien sûr que non je ne vais pas faire ça...
Psy: On a bientôt terminé. Votre mère est dehors.
Laure: Ahh vraiment!! Raison de plus pour que vous m'enleviez cette chose et que je salue ma mère correctement, vous ne pensez pas???
Même si j'étais à ma première année d'étude, j'aurais pu détecter le son ironique de sa voix. Son désintéressement, son mépris à l'égard de celle qui l'a mis au monde.
Dans les quelques minutes qui me restaient, j'étais figée et je ne savais plus quoi demander d'autres, que devrais-je demander d'autres?
En passant le seuil de cet hôpital, je me suis dit que j'allais retrouver l'un des meilleurs cas et j'en profiterai pour apprendre beaucoup de choses mais personne ne m'a prévenu, personne ne m'a dit que mon premier cas après la fac serait de tomber sur une adolescente psycho-maniaco dépressive.
Voici comment une mère a volé l'innocence, la joie de vivre d'un enfant. Les bébés quand ils viennent au monde ils ont besoin d'amour, de sagesse et non de jugement.
Avant de quitter la salle avec l'infirmière, elle se retourna et me demanda:
Laure: Vous avez des enfants??
Psy: Non!
Laure: Dommage! J'aurais voulu avoir un psy pour mère, peut-être que comme ça j'aurais capté son attention.
Je ne suis pas insensible, je ne suis pas un monstre.
Inconnu: Mais vous êtes.....
Laure: Je suis moi.
Parfois elles me manquent, ils ne peuvent pas comprendre que je suis attristée, apeurée car ma mamie et Lisa étaient les seules qui étaient toujours là pour moi. Voir leur corps sans vie, c'était comme regarder le mur sans apercevoir mon ombre.
Le visage pâle, la voix tremblante et souriante en même temps, j'ai jamais compris comment quelqu'un pouvait démontrer autant d'émotions en même temps. Cette fille, Laure était là, assise et décrivant l'amour qu'elle avait pour deux êtres chers et le dégoût pour ceux qui la critiquaient.
Laure: Non,non je n'irai nulle part mamie...
Inconnu: Mais vous m'avez dit qu'elle était morte,non?
Laure: Qui ça?
Je commençai à me poser certaines questions, ai-je perdu le fil des idées? Qu'est-ce que j'ai bien pu rater?
Laure: Je l'aime beaucoup Lisa, elle est gentille et radieuse.
Elle a commencé à trembler des mains, à froncer les sourcils comme si elle ne savait pas ce quelle faisait ni comment elle etait arrivée dans cette pièce. Des larmes prêtes à couler, ses mains sur ses oreilles comme si elle voulait faire taire des voix.
Inconnu: Laure?? Vous m'entendez??
Après quelques minutes de silence, je l'ai observée en train de se calmer complètement. Il faut dire que je ne pouvais toujours pas comprendre ce qui était en train de se passer. Elle se leva d'un geste brusque sur la chaise et se mit debout devant la fenêtre et me regarda en prononçant:
Laure: C'était rapide et facile...
Cette même jeune fille qui deux minutes était presqu'en larmes, perdue et apeurée avait un regard glacial. Je pouvais ressentir cette froideur me traverser de là où j'étais. Au fond de moi, j'avais deviné de quoi elle pouvait parler, mais j'ai persisté en lui posant la question.
Inconnu: Rapide comment?
Laure: Comme quand on mange une chose qu'on aime, et que ça se termine avant le battement d'un cil. Juste comme ça!
Inconnu: Ne soyez pas coupable de sa mort, lui dis-je, je sais que vous auriez voulu la sauver et....
Laure: (En riant) oui , comme quand j'ai poussé Lisa dans la piscine, et qu'elle criait au secours pendant qu'elle était en train de se noyer (en riant). Et oui!
On aurait ressenti une fierté après cette phrase.
Durant toutes mes annéesd'études, j'ai jamais été autant choquée, j'ai entendu des histoires de vol, d'incendies, de tentatives de suicide et tant d'autres mais celle là, mon Dieu! En moins de 4 heures j'ai fait face à une fille toute excitée, contente, triste,apeurée, dégoûtée et froide. N'était-ce pas cet endroit affreux qui la faisait divaguer, parce que je peine à croire tout ce que je viens d'entendre.
Laure: Mes mains me font mal, vous voulez bien m'enlever ce truc ??
En parlant de sa camisole, bien sûr que non je ne vais pas faire ça...
Psy: On a bientôt terminé. Votre mère est dehors.
Laure: Ahh vraiment!! Raison de plus pour que vous m'enleviez cette chose et que je salue ma mère correctement, vous ne pensez pas???
Même si j'étais à ma première année d'étude, j'aurais pu détecter le son ironique de sa voix. Son désintéressement, son mépris à l'égard de celle qui l'a mis au monde.
Dans les quelques minutes qui me restaient, j'étais figée et je ne savais plus quoi demander d'autres, que devrais-je demander d'autres?
En passant le seuil de cet hôpital, je me suis dit que j'allais retrouver l'un des meilleurs cas et j'en profiterai pour apprendre beaucoup de choses mais personne ne m'a prévenu, personne ne m'a dit que mon premier cas après la fac serait de tomber sur une adolescente psycho-maniaco dépressive.
Voici comment une mère a volé l'innocence, la joie de vivre d'un enfant. Les bébés quand ils viennent au monde ils ont besoin d'amour, de sagesse et non de jugement.
Avant de quitter la salle avec l'infirmière, elle se retourna et me demanda:
Laure: Vous avez des enfants??
Psy: Non!
Laure: Dommage! J'aurais voulu avoir un psy pour mère, peut-être que comme ça j'aurais capté son attention.